Publié le 1 Aug 2012 - 15:12
CAMPAGNE AGRICOLE

Un tableau reluisant qui laisse les producteurs dubitatifs

 

Le bilan d’étape de la campagne agricole dressé hier par le Ministère de l’Agriculture laisse dubitatifs plusieurs acteurs du milieu qui parlent de saupoudrage.

 

La campagne agricole 2012 est-elle en si bonne voie comme l’a annoncé hier le Ministère de l’Agriculture ? Des producteurs interrogés dans la commune de Gandiaye et dans bien d’autres localités de la région de Kaolack restent dubitatifs. Surtout lorsque la secrétaire générale du Ministère de l’Agriculture, Maïmouna Lô, annonce que la qualité de la semence octroyée cette année par l’Etat est «bonne», aucun agriculteur ne leur ayant encore signalé le contraire. Dans la commune de Gandiaye, cette conviction du ministre est remise en cause par des producteurs qui se disent surpris par de tels propos. «Les opérateurs privés nous ont remis de mauvaises semences. Sur chaque sac de 50 kg, pratiquement les 30 kg sont constitués de mauvaises semences’’, décrie ce producteur de la ville de Gandiaye.

 

Pourtant, la secrétaire générale du Ministère de l’Agriculture a avancé hier un taux de couverture des semences qui équivaut à 75%. C’est ainsi qu’elle a annoncé que sur les 46 tonnes de semences d’arachide qui devaient être mises en place cette année, 99,87% l’ont déjà été effectivement. D’où cette satisfaction déclamée à haute voix. «Sur l’arachide, les objectifs sont atteints à 100% pratiquement’’. Pour le reste des cultures, le taux de satisfaction dépasse 80% avec promesse que les 20% restants seront bouclés la semaine prochaine. Avec une pluviométrie jugée excédentaire à ce jour et, des dispositions pratiques pour contrer la menace acridienne, et le paiement imminent des reliquats de la dernière campagne, le moral est alors au beau fixe.

 

 

 

EL HADJI FALLOU DIOP, PRÉSIDENT UNJPAM

«Il nous faut une agriculture de rupture pour atteindre l’autosuffisance»

 

Opérer une politique de rupture dans l’agriculture pour des rendements meilleurs. C’est à cela qu’El Hadji Fallou Diop, président de l’Union nationale des jeunes producteurs agro-maraîchers du Sénégal (UNJPAM), a invité hier les autorités sénégalaises. ‘’Il faudra d’abord que le nouveau gouvernement fasse un état des lieux, un bilan et un diagnostic sans complaisance du secteur de l’agriculture’’, indique-t-il. «Il est temps de mettre fin aux agissements des intermédiaires dans le secteur agricole. On les retrouve dans tout le dispositif, ils participent à l’appauvrissement des cultivateurs», dénonce le président de L’UNJPAM.

‘’Pour une politique agricole pertinente, il faut intégrer les communautés de base, c’est-à-dire les vrais acteurs pour espérer obtenir de bons résultats’’. El hadji Fallou Diop demande au gouvernement de faire en sorte que l’agriculture ne se résume plus seulement aux trois mois de saison des pluies, mais qu’elle aille bien au-delà. C’est le seul gage, selon lui, pour développer le monde rural et atteindre l'autosuffisance alimentaire..

 

 

AMADOU NDIAYE

 

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