Publié le 27 Sep 2012 - 20:38
DES ÉTUDIANTS SE PRONONCENT

 «Qui pour laver l’honneur de notre Dsk national ?»

 

 

L’affaire Cheikh Yérim Seck continue à charrier toutes sortes de commentaires. Des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop n’ont pas dérogé à la règle.

 

 

Médoune Diop, Licence de Droit, option Judiciaire

 

''Tous les éléments sont réunis pour un consentement''

 

« Le sort du journaliste Cheikh Yérim Seck est vraiment très triste. Le juge s’est fondé sur des réquisitions du parquet pour dire qu’il y a viol, mais à ma connaissance, le viol requiert des éléments fondamentaux comme les menaces, la contrainte physique et morale. Mais dans cette affaire, tous les éléments sont réunis pour un consentement. Le lieu de rencontre est, par exemple, déterminant. Ils se sont retrouvés dans un milieu privé. Ce qui me trouble aussi l’esprit, c’est le fait qu’il ait pu prendre le temps de mettre un préservatif. Je me réserve le droit de commenter la décision de justice, mais je pense qu’on doit situer les mobiles et intentions de la fille.

 

Ibrahima Mbengue, Master 2 Géographie

 

''Dorénavant, je tâcherai d’être plus vigilant envers les jeunes filles''

 

Je viens d’apprendre la triste nouvelle, mais je trouve vraiment dommage qu’un intellectuel d’une telle renommée puisse se retrouver dans de pareilles situations. Je doute de sa culpabilité et crois en la thèse du consentement mutuel. De ce fait, on devrait revoir la sentence. Mais dorénavant, je tâcherai d’être plus vigilant envers les jeunes filles. Dans les cars, je leur tournerai le dos et éviterai les face-à-face. Car, ce sont elles qui te provoquent avant de crier au viol. Vous conviendrez avec moi que la chèvre ne peut pas brouter là où on ne l’a pas attachée. Toujours est-il que la prétendue victime aurait dû faire preuve d’honnêteté intellectuelle, vu son niveau d’études, car ils ont eu un moment d’intimité. Elle n’aurait pas dû attendre les résultats pour apporter une hypothèse. La question que je me pose : l’honneur de Yérim se lavera où ? Que deviendra-t-il, après 3 ans de prison ?

 

Alassane Cissé, Master 2 en Géographie

 

''Un coup monté ?''

 

Je me demande si ce n’est pas un coup monté contre le journaliste. Il se peut qu’il dérange des sommités, par rapport à ses écrits, ses prises de position, sa ligne éditoriale. Il fait partie des plus grands journalistes de sa génération. Il y a de fortes chances qu’on ait cherché à le liquider, mais dans tous les cas, ses détracteurs ont eu le dessus sur lui. Cheikh Yérim Seck est vraiment fini. Il devient ainsi le Dsk du Sénégal. Ses ailes se sont brisées……

 

Rose Dione, Master 1 Anglais

 

''La fille n’est pas si innocente''

 

Je trouve que le verdict est vraiment injuste, car ils ont été deux à partager une intimité dans une chambre d’hôtel. Trois ans, c’est beaucoup, de même que trois millions de F Cfa. J’espère que cette somme ne sera pas reversée à la fille qui n’est pas si innocente.

 

Papa Mabodj Ndiaye, Master 1 Anglais

 

''Trop de contradictions''

 

En raison de sa notoriété et de son rang, Cheikh Yérim n’aurait pas dû s’aventurer à faire ce genre de choses. Mais cette histoire de mœurs doit pousser l’État à mettre en place un dispositif législatif qui puisse décourager les filles à crier facilement au viol. Il y a trop de contradictions dans cette affaire. Les filles provoquent les hommes, avant de se constituer victimes. Nous payons toujours le plus lourd tribut. Certaines vont jusqu’à vous faire chanter, en vous réclamant des sous.

 

Émilie Diouf , 3e année de Journalisme au Cesti

 

''La loi est dure, mais elle reste la loi''

 

Sur le plan humain, je dirais que le juge a été trop sévère en lui infligeant trois ans de prison. Je n’aimerais pas être à la place de mon confrère. Par rapport à l’infraction, une erreur d’appréciation est commise par ceux qui doutent du viol. Mais, il ne faut pas perdre de vue que même si la fille était consentante au départ, du moment où elle a dit non, par la suite, toute contrainte pour un acte sexuel constitue un viol. Même une fille de mœurs légères, voire une prostituée, peut être victime de viol. La loi est dure, mais elle reste la loi. Je ne crois pas aussi à l’hypothèse d’un coup monté, car le journaliste s’était même rangé du côté du pouvoir sortant, de même qu’il entretient de bons rapports avec l’actuel Premier ministre.

 

F S, 1ère année de Lettres

 

''La peine est minime''

 

Je trouve que la peine est minime par rapport au viol qu’il a commis. Car Cheikh Yérim Seck a porté préjudice à la fille, à sa famille. Il a bafoué l’honneur d’une famille entière. Peut-être qu’il y a eu consentement, mais la fille a refusé d’aller plus loin. Il n’aurait pas dû la violer.

 

J. P. Ballo, 5e année de Droit

 

''Le droit n’a pas été dit !''

 

Je pense franchement qu’il y a des non-dits dans ce dossier. Car avec une majeure de 19 ans, qui prend un taxi pour retrouver son copain dans une chambre d’hôtel, qui avoue s’être déshabillée, il y a présomption de consentement dans cette affaire que j’ai suivie de très près. Du côté social, je dirais que Cheikh Yérim est irresponsable, car comment un intellectuel, juriste de surcroît et père de 4 enfants et époux de deux femmes, a-t-il pu tomber si bas ? Je condamne fermement son attitude, mais je condamne aussi la décision du juge. Je suis persuadé que si le papa de la prétendue victime n’était pas un magistrat, il n’aurait pas écopé cette peine. Si le père n’était qu’un simple cordonnier, Cheikh Yérim n’en serait pas là. Si on se base réellement sur le Droit, il allait être relaxé. Le droit n’a pas été dit !

 

Dieynaba Gningue, 1ère année de Lettres

 

''Les responsabilités sont partagées''

 

Je suis surprise par le verdict, car j’estime que les responsabilités sont partagées. CheiKh Yérim n’est pas autant coupable que la fille qui a répondu à son invitation. La sentence est trop lourde pour moi. Personne ne peut certifier s’il y a viol ou pas. L’affaire est truffée de zones d’ombre. De nos jours, les jeunes filles sont audacieuses et capables de tout, même si des hommes sont obnubilés par la chair fraîche.

 

Matel BOCOUM

 

 

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