Publié le 5 Nov 2012 - 17:15
FRICTIONS INTERNES À L'APR

ABC, le premier n°2 «tué» sous Macky Sall

Image,Google

 

 

Abdoulaye Wade était passé maître dans l'art d'exécuter ses suivants immédiats qu'il soupçonnait de concurrence au sommet de l'Etat. Idrissa Seck et Macky Sall en ont fait les frais de manière brutale. Aujourd'hui, son successeur baptise peut-être un système anti- parricide dont Alioune Badara Cissé, pour des raisons diverses, serait la victime inaugurale.

 

 

Le président Macky Sall souhaite remettre son parti entre les mains de son ex-ministre de l’Intérieur. Et une fois de plus, Mbaye Ndiaye a été préféré à son rival au sommet du parti, Alioune Badara Cissé (ABC). L'ex-ministre des Affaires étrangères, indiquent nos interlocuteurs, a été victime d’un «excès de confiance» quant à son nouveau rôle . La presse a relaté en long et en large des éléments fondateurs de la crise de confiance survenue entre lui et le président de la République et qui ont finalement «légitimé» son départ du gouvernement. Mais il en est un qui n'a jamais été pris en compte : c'est que Alioune Badara Cissé s'est considéré comme un «vrai numéro 2» au sens large. Il l'a été sans doute dans le fonctionnement de l'Alliance pour la République dont il était l'est-il toujours) le coordonnateur général. Ce qu'il avait d'ailleurs expliqué lors d'un entretien passé avec EnQuête. Mais «il est allé trop loin», indiquent des sources proches de la Présidence. «En vérité, il a voulu transposer son statut précaire de N°2 de l'APR au cœur de l'Etat, touchant au pouvoir régalien du Président de la République. Macky y a vu une atteinte grave à ses prérogatives et une violation délibérée de son domaine réservé. Il en a tiré les conséquences.»

 

Sans doute, le fait d'avoir été fouillé au corps aux portes du Palais de la République lors de la visite du président François Hollande a pu toucher à la dignité d'un ministre des Affaires étrangères en fonctions. Mais selon nos informations, il semble que cette précaution de taille ait été une exigence des autorités françaises sur le qui-vive face à la «menace terroriste islamiste», d'autant plus que la France est devenue le pivot de l'intervention militaire au Nord-Mali qui se dessine de jour en jour. Toutefois, il ne semble pas avéré que toutes les personnalités reçues ce jour là au Palais présidentiel aient été l'objet d'une telle perquisition ad hominem... Un système de deux poids deux mesures qui tendrait à prouver à ABC qu'il était un homme particulièrement ciblé.

 

Wade a tué tous les «N°2» du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui, à un moment ou à un autre, auraient tenté d'exister de manière autonome. Idrissa Seck et Macky Sall en furent des victimes prestigieuses. Devenu chef de l'Etat, le président de l'Apr semble lui aussi goûter à ce jeu de mise à mort d'un suivant immédiat qui se serait trop rapproché des feux ardents du sommet du pouvoir. «Il s'est brûlé.»

 

MOMAR DIENG

 

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