Publié le 3 Jul 2018 - 01:39
PROJECTION D’UN FILM DEDIE AU DEFENSEUR DE LA NATURE

Haïdar El Ali, le combat d’une vie 

 

A l’Institut français de Dakar, s’est tenue, le vendredi, la projection du film ‘’Haïdar El Ali, l’homme qui plante des arbres’’. Un long métrage qui plonge sur les menaces qui pèsent sur l’environnement.

 

Aly Haïdar marche dans une large forêt avec son fils Madiba, âgé de 5 ans. Tous deux s’approchent d’un magnifique fromager dont les hautes racines se déploient en vagues sur le sol. Haïdar explique : ‘’Madiba, mets tes mains sur les racines. Tu sens cette vibration ? C’est la sève qui circule dans l’arbre comme le sang circule dans ton corps.’’  C’est par cette séquence que débute le film documentaire ‘’Haïdar El Ali, l’homme qui plante des arbres’’, écrit et réalisé par Dominique Hennequin. En 52 minutes, le réalisateur dresse un portrait intime de cet homme extraordinaire, à l’énergie débordante, amoureux de la nature et des hommes. La projection s’est tenue vendredi dernier à l’Institut français de Dakar, en présence de l’écologiste et du réalisateur.

Avec des images magnifiques, l’écologiste montre, à travers ce film, ses combats, les plaies et les espoirs de l’Afrique, mais également la restauration de la mangrove de Marsassoum qui a été le fil conducteur du long métrage. Haïdar mène un combat emblématique pour la sauvegarde de la mangrove qui disparaît, selon lui, par l’action de l’homme.

Du début à la fin, la grande figure de l’écologie africaine, classée parmi les 100 écologistes les plus influents de la planète, montre la nécessité du respect de l’environnement et déplore jusqu’à la dernière énergie le trafic abusif des arbres dans le sud du pays. Ces déplacements à n’en plus finir dans ce film montrent combien Haïdar est animé par une volonté inébranlable de lutter afin de protéger l’environnement de son pays.

‘’J’ai voulu montrer tout le travail qu’il fait sur différents aspects. Donc, j’avais envie d’entrer dans son intimité et de raconter qui est vraiment Haïdar. Je me suis aperçu qu’il était bien connu au Sénégal, mais souvent, les gens ne savent pas exactement ce qu’il fait. Donc, je voulais montrer son travail de fourmi très difficile, avec une énergie toujours renouvelée, voir ce qui se cacher derrière Aly’’, raconte le réalisateur. Ce film est destiné, selon lui, aux adultes pour qu’ils prennent conscience de la réalité de l’écologie et des solutions susceptibles de donner des idées aux jeunes d’aller planter de la mangrove. Car l’auteur est arrivé à un âge où il veut transmettre le témoin à la jeune génération. C’est pourquoi la séquence de la transmission de ses enfants a été symbolique, selon le réalisateur.

La beauté plastique du film est marquée par des prises de vue aériennes. Dominique Hennequin dit avoir envie de faire un film cinématographique à travers ce documentaire. Il a utilisé la beauté du pays et a montré la laideur de la mangrove de Marsassoum et la beauté des fromagers. C’est pourquoi, dit-il, il a utilisé un drone, en faisant des plans sur pied pour essayer de magnifier le Sénégal.

Son ambition politique s’est également sentie tout au long des 52 minutes de projection. En campagne pendant plusieurs jours pour les élections législatives, le candidat sillonne la brousse entre Tambacounda et Ziguinchor. Il se rend dans le village de Bandial. Malheureusement, l’écologiste n’a pas été élu député, malgré tous les efforts fournis.

HABIBATOU WAGNE  

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