Publié le 20 Sep 2020 - 11:14
31E EDITION DES JOURNEES CINEMATOGRAPHIQUES DE CARTHAGE

Revisiter la mémoire du festival

 

La 31e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se déroulera du 7 au 12 novembre. Dans ce contexte de pandémie, les organisateurs ont fait le choix de présenter les films qui ont marqué l’histoire du festival. L’annonce est faite cette semaine à Tunis, au cours d’une conférence de presse.

 

Les organisateurs des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) se disent engagés à s’adapter aux mutations qui, selon eux, ‘’sont en train de modifier profondément aussi bien les conditions de genèse ou de fabrication du produit culturel que les modalités de sa promotion et de sa diffusion’’. C’est dans cette perspective que la direction des JCC a jugé opportun de consacrer la session de cette année à revisiter la mémoire de ce festival cinquantenaire, qui est une ‘’composante incontournable du patrimoine culturel tunisien et régional’’.

Cette ‘’pause’’ permettrait de procéder à une lecture de ses modalités de fonctionnement  et de la nécessité de les redynamiser. Cela, au gré des exigences et des attentes des professionnels, des critiques et du large public des cinéphiles. Dans ce dessein, des panels ont été déjà organisés autour d’un ensemble d’axes : ‘’Industrie, marché et diffusion, le rayonnement des JCC, et archives et réception critique’’. Aussi, il a été question de débattre des JCC ‘’hier, aujourd’hui et demain’’.

En outre, les panels cités ont fait l’objet d’un travail sur la mémoire des JCC depuis sa genèse, en ayant une démarche prospective afin de réfléchir sur la mise en place d’un marché, sur son rayonnement en Tunisie et dans le monde, afin d’assurer la pérennité et la continuité du festival. ‘’Les résultats du forum constituent la pierre angulaire d’un document qui sera proposé le 8 novembre’’, informe un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’. Selon la note, ce texte constituera les bases d’un plaidoyer qui permettra la structuration du festival. Face à la presse, le directeur général, Ridha Behi, a introduit ‘’le travail qui a été effectué en amont et les questions qui constituent la préoccupation principale du forum, afin de structurer les recommandations et de pouvoir les exposer lors du colloque qui se déroulera pendant la semaine des JCC’’. Il a aussi annoncé que le festival se déroulera du 7 au 12 novembre, selon les directives sanitaires qu’impose la pandémie.

Cette édition sera donc exceptionnelle, dans un contexte exceptionnel. Cette année, le festival présentera des films qui ont marqué son histoire. Une occasion, pour les différentes générations, de revoir ou de découvrir des noms de réalisateurs, pionniers du cinéma tunisien, arabe et africain.

Ainsi, le directeur artistique, Brahim Letaief, a insisté sur l’importance d’honorer la mémoire afin de structurer les JCC, d’assurer sa pérennité et sa continuité. Il a annoncé la tenue d’un colloque le 8 novembre prochain, pour présenter les recommandations et les conclusions émises lors des quatre panels. Selon lui, ‘’il est temps de s’intéresser à la structuration des JCC. Établir une structure juridique est une priorité’’.

Cent vingt personnes ont participé aux différents ateliers afin d’enrichir la réflexion sur le devenir des JCC. Le responsable du forum, Kamel Ben Ouanès, a présenté la méthodologie et l’essence des quatre panels qui ont été mis en place depuis le mois de mai. ‘’Les panels sont une tentative de réhabilitation de la vocation première des JCC, à savoir la création d’un marché. Le forum s’est posé la question sur son public, la nature de son comportement et sa fidélisation qui constituent un élément important pour la pérennité d’un festival’’, lit-on dans le communiqué. ‘’Des experts ont suggéré des idées et des recommandations qui seront dévoilées lors du colloque du 8 novembre et qui seront mis à la disposition de ceux qui s’intéressent au cinéma’’, informe la note.

Kamel Ben Ouanès a insisté sur le fait que les JCC ont besoin, aujourd’hui, d’une structure et d’une continuité. D’autre part, il a estimé qu’il est important de comprendre le public ; comment il réagit, comment il se comporte, pour pouvoir accéder à la sociologie du festival. L’enjeu est donc identitaire, politique et culturel.

De son côté, Issam Marzouk, co-responsable du forum, a présenté les finalités et les objectifs de ce dernier. Il a débuté par un constat selon lequel ‘’les JCC commencent à se figer, à connaitre une forme de routine et à perdre des éléments de leur identité’’.

Lors des quatre panels, il y a eu un essai de réflexion sur cette manifestation culturelle. Ainsi, une évaluation est faite sur le devenir des JCC chez le spectateur et les professionnels. Les panels ont répondu aux questions : quelle est la nature du public ? Comment articuler les JCC entre les professionnels de façon rationnelle et efficace ? Comment assurer plus d’autonomie aux JCC ?

Sayda Bourguiba s’est attelée à donner l’état d’avancement de la collecte des archives qui s’est effectuée grâce aux CDN, la bibliothèque nationale, des collections privées ainsi que des partenariats avec des médias. Pour elle, ‘’un travail de numérisation et de collecte se fait afin de créer une plateforme qui serait accessible à tous’’.

BABACAR SY SEYE 

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