Publié le 10 Sep 2020 - 00:31
3E MANDAT EN AFRIQUE DE L’OUEST

Buhari fait la leçon à ses homologues  

 

Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, appelle les présidents d'Afrique de l'Ouest à respecter les dispositions constitutionnelles de leur pays, notamment en ce qui concerne la limitation des mandats. Il s’exprimait lundi, en marge de la 57e Session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.

 

Le chef de l’Etat nigérian demande la limitation des mandats, dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le respect des dispositions constitutionnelles. Muhammadu Buhari prenait part, lundi, à la 57e Session ordinaire de l’organisation sous-régionale.

‘’Il est important qu'en tant que dirigeants de nos différents États membres de la CEDEAO, nous respections les dispositions constitutionnelles de nos pays, notamment en ce qui concerne la limitation des mandats. C'est un domaine qui génère des crises et des tensions politiques dans notre sous-région’’, a déclaré le président nigérian qui achève son deuxième et dernier mandat en 2023.

Il exhorte donc ses homologues à ‘’résister à la tentation de chercher à (se) perpétuer au pouvoir au-delà des dispositions constitutionnelles’’.

Buhari est convaincu que les présidents qui résisteront à la tentation de ‘’perdurer au pouvoir par toutes alchimies’’, seront ‘’considérés comme des modèles exceptionnels’’ dans leurs pays respectifs, ainsi que dans la sous-région.

En effet, il convient de relever qu’au titre des élections dans la région, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté, dans son communiqué final, a noté ‘’avec satisfaction’’ que la plupart des États membres ayant des élections en 2020, en seraient à leur cinquième ou sixième cycle électoral. Il s’agit, notamment, des prochaines élections présidentielles au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Ghana, en Guinée et au Niger.

‘’Cela constituerait un test important de l'engagement de la région en faveur de la consolidation démocratique. La conférence appelle les États membres à créer un environnement propice à la tenue d'élections pacifiques, inclusives et transparentes. La conférence appelle les acteurs politiques à respecter les institutions et les lois régissant le processus électoral dans leurs pays respectifs’’, lit-on dans le communiqué.

La conférence instruit aussi la Commission de la CEDEAO, conformément à la tradition, à accompagner les pays dans leurs processus électoraux. En particulier, elle charge la commission de continuer à déployer une assistance technique destinée à ‘’renforcer l'intégrité’’ du processus électoral dans la région.

Un président malien de la transition et son PM à désigner au plus tard le 15 septembre

S’agissant de la situation au Mali, la Conférence de la CEDEAO a réaffirmé sa détermination à assurer un ‘’retour rapide’’ à l’ordre constitutionnel dans ce pays, avec une transition politique dirigée par un président et un Premier ministre civils, pour une période de 12 mois. ‘’La conférence maintient l’ensemble des décisions prises lors de son sommet extraordinaire tenu le 28 août 2020 et prend note des consultations en cours entre les acteurs maliens, initiées par le Conseil national de salut du peuple (CNSP). La conférence demande que le président et le Premier ministre de la transition, tous deux civils, soient désignés au plus tard le 15 septembre 2020. La conférence se félicite du départ du président Ibrahim Boubacar Kéita pour des soins médicaux et lui souhaite un prompt rétablissement’’, informe le document.

Concernant la Guinée-Bissau, la conférence se félicite des progrès enregistrés, en ce qui concerne le fonctionnement des institutions, notamment l’Assemblée nationale et le gouvernement. En conséquence, elle décide du retrait de la mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau et exprime ‘’toute sa reconnaissance’’ aux pays contributeurs de troupes et d’éléments de police pour leurs efforts en faveur de la stabilisation de ce pays. Elle exprime également sa gratitude à l’Union européenne pour l’appui multiforme apporté à Ecomib, dès son déploiement en avril 2012. La conférence réaffirme son engagement à accompagner le gouvernement bissau-guinéen dans la réforme constitutionnelle ainsi que la réforme du secteur de la sécurité engagées par le pays.

‘’Concernant la Gambie, la conférence salue les réformes politiques engagées en vue de la stabilisation du pays. Elle décide de proroger de 6 mois le mandat de la mission de la CEDEAO en Gambie (Ecomig), afin de lui permettre d’assurer un appui, notamment dans la réforme du secteur de la sécurité en cours dans le pays. Elle décide la transformation progressive de l’Ecomig en une mission de police’’, conclut la note.

MARIAMA DIEME

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