Publié le 4 Feb 2020 - 21:01
5e EDITION DE LA FIKA

A la foire des rencontres et des prises de contacts

 

La Foire internationale de Kaolack (Fika) répond aux attentes des instituts, GIE et associations. Des contacts se créent, des partenariats se nouent. Ainsi, les Kaolackois disent leur fierté d’avoir ce rendez-vous important. Car, avec la foire, ils ne se déplacent plus à Dakar pour acheter certains produits.

 

La Foire internationale de Kaolack (Fika) est devenue un évènement incontournable pour les marchands, businessmen et autres hommes d’affaires kaolackois, du Sénégal et même de la sous-région ouest-africaine. L’évènement, qui en est à sa 5e édition, est en effet un rendez-vous du donner et du recevoir, où des contacts se font et des partenariats se nouent.

De loin, sur l’esplanade du Cœur de ville de Kaolack où elle se tient chaque année, on voit des kakémonos des entreprises et instituts spécialisés dans la commercialisation de machines de transformation agroalimentaire. Leur participation à cette présente Fika est bénéfique. Ils y gagnent en contacts, avec leurs cibles constituées de GIE, d’associations de femmes transformatrices et de jeunes. Bien entourée de jeunes dans son stand où sont exposées à l’entrée et à l’intérieur des machines en inox, Mme Lo de l’entreprise Diama Tech SA note qu’elle a eu des contacts intéressants.

‘’Nous ne regrettons pas d’avoir participé à cette foire. Nous avons noué beaucoup de contacts qui peuvent déboucher sur des partenariats solides’’, souligne Mme Lo. Déjà, elle signale qu’elle a été impressionnée par le GIE Keur Yaye Ati, contacté grâce à la Fika qui répond aux exigences. Elle espère ainsi un bon partenariat avec lui et d’autres comme Pafa. Son entreprise est dans la commercialisation des machines adéquates pour l’huilerie, les jus de fruits, les céréales locales, les fruits et légumes, le séchage, la savonnerie, les unités pour pâtes d’arachide et noix de cajou. Ils ont suivi la formation sur la transformation pour des individualités et des GIE. L’avantage, chez elle, est que tout le matériel est en inox, pour respecter les normes et besoins alimentaires.

A côté, l’ITA n’est pas en reste à ce rendez-vous important. Abdou Rahmane Sène note que l’Institut de technologie alimentaire en est à sa cinquième participation. ‘’Nous avons toujours été présent depuis le début, dans le cadre des activités du ministère de l’Industrie’’, indique-t-il. Puisque Kaolack est la capitale du bassin arachidier, ils ont exposé leur table de traitement de l’huile brute d’arachide qui permet de se débarrasser de l’huile artisanale ‘’ségal’’ avant toute consommation. Les contacts, selon lui, n’ont pas manqué.

‘’Des contacts se multiplient‘’

‘’Nous avons eu beaucoup de GIE qui sont intéressés par la mise en place d’une table de traitement dans leurs localités pour fortifier et valoriser leurs produits, afin d’augmenter leurs gains. D’autres intéressés laissent leurs coordonnées pour un suivi. Cette participation à la Fika est pour nous une très bonne chose. C’est devenu un des événements phares de l’agenda économique de Kaolack‘’, ajoute-t-il.

Dans ce stand, l’Aprosi partage les mêmes objectifs. Le directeur des sites régionaux, Aly Fary Ndiaye, témoigne que la phase de la matérialisation de la vision du chef de l’Etat, qui demande qu’il y ait une extension des domaines industriels dans les régions, est en cours. Cette année, dit-il, ils ont voulu échanger sur les perspectives du domaine industriel de Kahone. Un projet que l’Aprosi envisage mettre sur pied pour répondre aux besoins du président de la République Macky Sall, pour une démocratisation des domaines industriels. Il reste seulement les délibérations qui vont permettre d’avoir la première phase qui consiste à disposer des documents administratifs nécessaires sur un domaine qui s’étend sur 20 ha. L’identification du terrain est déjà faite. Leur participation dès le début à toutes les éditions de la Fika entre dans le cadre d’un partenariat avec la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack.

L’affluence à la Fika, ce week-end, en cet après-midi, est visible. De tout bord, jeunes filles, femmes, hommes, adultes s’approvisionnent. Une dame, la cinquantaine, drapée dans un grand boubou, accompagnée d’une jeune fille, tient son sachet. Marchant sur les allées des stands, elle s’empresse de donner son avis : ‘’Vraiment, la foire est une bonne initiative. Nous ne cessons de remercier le président Serigne Mboup.’’

‘’Les chiffres d’affaires grimpent’’

‘’A chaque fois, j’en profite pour acheter du beurre de karité et des céréales locaux’’, se réjouit-elle. Non loin, Badara Sylla, cordonnier, a bien garni son stand de chaussures artisanales. Le marchandage devant sa surface fait qu’il prend un quart d’heure pour lâcher un mot. ‘’Nous voyons qu’il y a beaucoup de pays représentés. Nous sommes dans l’espace CEDEAO ; il ne doit pas y avoir de frontière. Nous allons en Gambie et partout dans la sous-région, pour répondre à leur appel. La Fika vient booster le développement régional de Kaolack. De notre côté, on gagne en contacts. C’est bien pensé’’, confie-t-il. Lui qui reçoit beaucoup de clients, tout de blanc vêtu, n’en demeure pas moins convaincu que la foire a déjà une très grande envergure. Il indique qu’il est même audacieux de penser que la Fika dépasse la Fidak organisée dans la capitale du Sénégal. Un avis, selon lui, qui reflète bien la réalité, vu la présence des pays qui y participent.

Autre espace, autre décor. Dans le stand Shinto, une huile essentielle pour remédier à la fatigue, des jeunes filles s’affairent à la promotion du produit. Dans ces lieux d’ailleurs, les va-et-vient des clients sont incessants. Certains viennent découvrir ce produit allemand et d’autres qui en ont eu écho viennent l’acheter. La petite bouteille de 300 gouttes est échangée à 5 000 F CFA, la plus grande à 10 000 F CFA. Salla, qui assure le marketing, fait savoir que les affaires marchent bien. L’efficacité de son produit en dit long.

Cependant, elle déclare : ‘’Nous sommes venues à la Fika pour une première fois, mais nous voyons que les gens sont intéressés par nos produits.’’ Sa cliente Mami, venue avec son mari et ses enfants, apprécie la tenue de cette rencontre à Kaolack. ‘’Nous ne pouvons que nous en réjouir. Pour avoir certains produits, on était obligé d’aller jusqu’à Dakar. Mais maintenant, avec la foire, on trouve tout sur place’’, remarque-t-elle, affichant un sourire timide.

‘’L’ambiance se joue’’

A l’entrée de la foire, l’ambiance est au rendez-vous. Le thé vert, le lait, les cannettes et autres produits de grande consommation, sont exposés. Devant ce stand, le célèbre comédien Ma Ndoumbé ne manque pas de spectateurs. Dans sa tenue habituelle et sa coiffure, il ne passe pas incognito ; il chantonne, micro à la main. Il s’évertue à accueillir le plus de clients. A le voir, il tient bien son coup ; il est sollicité pour des prises de photos, Snap et vidéos. Aïssatou, vendeuse dans ce stand, constate qu’au début, les affaires étaient au ralenti, mais en cette période qui coïncide avec la fin du mois, les clients viennent en masse. Elle qui vient de découvrir la foire, est très satisfaite.

Pour joindre l’utile à l’agréable, un concours didactique a été organisé dans l’enceinte du Cœur de ville. Le président de la commission scientifique, Papa Médoune Guèye, confie que l’objectif de ce concours est de pousser les élèves à une réflexion sur le thème de la Fika. Tous les lycées et instituts de formation sont tenus de produire une dissertation sur le thème de la Fika. Les cinq meilleurs sur les 36 lycées ont été sélectionnés. Le lycée franco-arabe de Sing Sing a remporté le prix, suivi du lycée technique commercial Abdoulaye Niasse et le lycée sénégalais de Banjul.

AIDA DIENE

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