Publié le 11 Feb 2021 - 20:38
71 DECES EN 7 JOURS AU SENEGAL

Une semaine macabre 

 

Dans la semaine du 3 au 10 février, le Sénégal a enregistré 71 décès. Un nombre qui fait froid dans le dos, surtout que ces morts, soulignent les acteurs de la lutte, pour la plupart, avaient des comorbidités. Ils lancent un appel aux décideurs et aux populations.

 

La situation de la pandémie est-elle en train d’échapper à nos autorités ? En tout cas, tout porte à le croire. Même si l’on nous sort la fameuse phrase : ‘’Quand le nombre de patients positifs s’accroit, il en est de même pour les cas graves et les décès.’’ En une semaine, du 3 au 10 février, il y a eu 71 décès. Un nombre qui en dit long sur la gravité du moment.

A ce propos, le directeur du Service national de l’éducation et de l’information en santé (Sneips), Docteur Ousmane Guèye, souligne que ‘’pratiquement, 80 à 90 % des cas de décès remarqués sont des personnes qui avaient une comorbidité. C’est des hypertendus, des diabétiques, des gens avec tumeur, cancer, des insuffisants respiratoires. A côté de cette comorbidité, certains ont arrêté leurs rendez-vous médicaux. Malheureusement, atteints de Covid, ils sont venus tardivement et à un stade très avancé de leur tableau clinique à l’hôpital’’, explique le Dr Guèye.

Mais, de l’avis du docteur Birame Diop, Médecin dans un CTE, ces décès seraient évitables, si le pays a les moyens de sa lutte. Car pour lui, toutes ces maladies sous-jacentes sont traitées au Sénégal. ‘’Il suffit d’un effort pour régler toutes ces choses. Aujourd’hui, tous ceux qui souffrent de comorbidité ont peur de se faire soigner à l’hôpital pour ne pas être infectés. En fuyant les hôpitaux, ils finissent par être infectés chez eux ou dans la rue. Ils pensent directement à la mort, parce qu’ils sont des sujets à risque. Il faut enlever cette peur de la tête des gens et prendre efficacement en charge les malades’’, fustige le Dr Diop.

Selon le médecin, il manque des équipements dans beaucoup de centres de traitement épidémiologique, surtout dans les régions. ‘’On a demandé de mettre de l’oxygène sur tous les lits. Mais il y a des centres dont les lits n’ont pas d’oxygène. Les lits de réanimation sont occupés. Il n’y a plus de place pour les nouveaux arrivés. Nous avons un problème de prise en charge et il faut avoir le courage de le dire. On doit parler de façon claire et franche’’.

 S’agissant des cas positifs de la même semaine, du 3 au 9 février, ils sont 2 165 et 4 478 sous traitement ; 58 cas graves en réanimation et 246 cas sévères sous oxygène. Sur ce point, le Dr Diop rejette la faute à la population. A son avis, si on est arrivé à ce défi de la prise en charge, c’est en partie à cause du non-respect des gestes barrières. ‘’Il faut que l’on sache ce que l’on veut. Tout le monde attend la fin de cette pandémie, mais ne veut pas respecter les consignes données. C’est vraiment paradoxal. Quand on veut lutter contre une chose, il faut le faire de façon déterminée. La majeure partie refuse de suivre les consignes. En plus, les gens font des rassemblements à l’intérieur des maisons.  On se moque de qui ?’’, dénonce le Dr Diop.

Dans la même veine, le Dr Guèye souligne que l’accroissement des cas positifs est lié aux aspects sociaux. C’est-à-dire le relâchement, le déni et la stigmatisation. Ces trois faits, dit-il, sont fondamentaux dans ce qu’ils ont observé. En plus, soutient le docteur Ousmane Guèye, il y a la forte transmission communautaire. Cette transmission, si elle est là, cela veut dire que le virus va circuler librement dans la communauté.  Donc, il y aura impérativement des cas positifs. D’où la nécessité de combiner l’attente du vaccin et le respect des gestes barrières. ‘’Il faut que les Sénégalais respectent les mesures.  Ce qui se passe dans les transports en commun, les rassemblements au marché, est inadmissible. Il faut qu’on arrête cela. Pour les bus, avant même que les forces de l’ordre n’arrivent, le chauffeur, le caissier, le contrôleur doivent réguler en premier. C’est de cette façon que nous pourrons gagner ce combat’’, conseille-t-il.

La barre des 15 000 tests a été franchie, cette semaine, avec une moyenne de 2 165 tests par jour, sur les 7 derniers jours.

 VIVIANE DIATTA

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