Publié le 29 Jan 2014 - 02:16
ABDESLAM OUADDOU, ANCIAN DÉFENSEUR CENTRAL NANCY

"Dénoncer les méthodes du Qatar aux yeux du monde"

 

Depuis son départ controversé du Qatar SC, pour finir par un bref retour à Nancy, Abdeslam Ouaddou n’a plus goûté à la compétition depuis janvier 2013. Sollicité par quelques clubs, le défenseur central, tout juste retraité, évoque son combat pour les Droits de l’Homme à travers son expérience malheureuse au Qatar.

 

Cela fait maintenant plus d’un an que vous êtes revenu du Qatar, où vous avez connu bien des difficultés. Avec le recul, comment jugez-vous cette expérience ?

Ma plus mauvaise expérience, c’est d’être allé au Qatar. J’étais en fin de carrière et puis je voulais vraiment découvrir ce pays dont on parlait beaucoup ces derniers temps. Je crois avoir été absorbé par l’image que le Qatar a réussi à s’acheter. C’est une erreur qui peut arriver à tout le monde. Mais vous savez, à travers de mauvaises expériences, on en ressort toujours grandi.

Un sentiment d’épuisement s’est-il fait ressentir après cet épisode qatari ?

Mon procès avec le Qatar SC m’a pris énormément de temps et d’énergie. J’en profite d’ailleurs pour vous dire que le club qatari a été condamné par la FIFA la semaine dernière à me réparer les préjudices et le traitement que nous avons subis avec ma famille. Je me suis battu pour des valeurs.

En tant qu’amoureux du sport, j’ai dénoncé un système d’un autre âge, un système moyenâgeux, antagoniste avec les valeurs du sport dont pâtissent des milliers de personnes qui construiront les futurs stades de la Coupe du monde au Qatar. Nous estimons a environ 5000 ouvriers morts d’ici le match d’ouverture.

"Un système d’un autre âge"

Vous avez gagné, donc objectif atteint ?

Mon vrai but était de dénoncer ces méthodes aux yeux du monde et des grandes instances du football. Maintenant, après tous ces mois de militantisme, je veux me consacrer à ma deuxième vie avec une grosse motivation.

C’est un poids énorme qui vient de s’estomper donc...

Je suis serein à l’idée d’entamer une reconversion. Grâce à la médiatisation faite sur les quatre familles françaises bloquées contre leur gré au Qatar, trois d’entre elles ont pu être libérées et une autre se trouve toujours en prison.Nous avons une pensée vers Jean Pierre et sa femme Isabelle Marangiu.

Je suis très heureux pour les autres familles car j’estime qu’au 21ème siècle, nous n’avons plus à subir ce genre de traitements. La liberté humaine et la liberté de mouvement, c’est un des principes fondamentales des Droits de l’Homme.

(Afrikfoot)

 

 

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