Publié le 31 Oct 2015 - 12:59
ABDOU FATY, COORDONNATEUR DE L’AUTRE GRAND CADRE

‘’Il n’y a pas de raison de déposer un préavis de grève’’

 

Satisfait du bilan de l’année dernière, Abdou Faty ne l’est pas du tout. Malgré tout, le coordonnateur de l’autre faction du Grand cadre reste confiant quant à l’application des 21 directives de cette année, eu égard ‘’à la forte implication du Premier ministre’’. De ce fait, il n’y a aucune raison, pense-t-il, de déposer un préavis de grève.

 

Qu’est-ce que vous retenez comme priorité parmi les 21 directives du Premier ministre ?

Nous retenons comme priorité la résorption des abris provisoires et le complément de manuels qui accompagnent le curriculum de base pour que, pédagogiquement, nous pussions avoir des enfants qui se meuvent dans un environnement saint. Un environnement adapté avec des outils pédagogiques à point, leur permettant d’aller au moyen-secondaire avec un minimum de pré-requis pour affronter le BFEM et le baccalauréat.

L’autre priorité, c’est la carte scolaire. La demande est là, et il faut s’atteler à ce que la carte scolaire se densifie pour qu’on puisse dépasser ces classes pléthoriques de 100 élèves, de 90 élèves. Il y a également la formation continue. Elle doit être de mise. Et surtout, un comité de suivi. Les assises de l’Education sont passées par là, le chef de l’Etat a donné des instructions. Il faut les matérialiser.

L’année dernière, à la même période, il y a eu le conseil interministériel sur la rentrée, parmi les directives, pratiquement, rien n’a été fait. A notre grande surprise, le budget consacré à l’école a été drastiquement réduit pour cause de PSE. Donc, il faudrait que les autorités également soient cohérentes. Qu’elles ne donnent pas des directives, juste pour les donner. Qu’elles n’agissent pas, et que demain, il y ait un échec massif et qu’on impute cela aux enseignants, alors que c’est un faisceau de facteurs.

Est-ce que des solutions concrètes ont été proposées cette année pour la réalisation de ce que vous venez de citer comme priorité ?

Cette fois-ci, il faut le dire, le Premier ministre, de manière très ferme, a réaffirmé sa volonté d’ériger l’école en priorité pour que cette fois-ci on atteigne nos objectifs à plus de 90%. Il s’est proposé comme le garant du dispositif. Nous pensons donc que pour cette fois-ci, avec l’implication très forte du Premier ministre, les directives seront suivies d’effet.

Malgré cette confiance, vous avez évoqué le bilan de l’année dernière, apparemment, vous n’êtes pas satisfait ?

Non, pas du tout ! Personnellement, j’ai eu à le dire devant le chef du gouvernement, à savoir le Premier ministre, que ce bilan-là ne satisfait personne. Les parents ne sont pas contents, les autorités ne sont pas contentes, nous les enseignants ne sommes pas contents. J’ai dit tout à l’heure que c’est un faisceau de facteurs qui sont à l’origine des échecs massifs. Nous, la partie syndicale, avons dit que pour que ces directives-là aient des chances d’aboutir, il faut un espace scolaire stable.

Or, un espace scolaire stable, c’est le respect des accords, c’est la matérialisation des instructions du chef de l’Etat le 06 octobre dernier. S’ils le font, l’espace est stabilisé. Ensemble, nous allons prendre à bras le corps les mesures qu’il faut pour dérouler les enseignements/apprentissages dans de bonnes conditions. Et nous sommes prêts à accompagner les autorités dans ce sens-là, si le préalable est réglé.  

Parlant justement des instructions du chef de l’Etat, avez-vous noté un début d’application ?

On a noté un début d’application par rapport aux échéances. Cette fois-ci, ils ont fait des efforts. Il avait donné des instructions pour que les 27 et 28 (octobre), qu’on partage le rapport sur le système de rémunération (des agents de l’Etat). Des instructions pour qu’on stabilise la commission gestion démocratique (du personnel enseignant) au ministère de l’Education, c’est fait. Maintenant on les attend dans le domaine de la sortie des actes et du paiement de la dette relative au reclassement 2006, relative également aux intégrations. Ils nous ont dit, au plus tard fin décembre. Nous osons espérer qu’ils ne vont pas faillir à ça ; qu’ils vont traduire en actes les instructions du chef de l’Etat. Il est vrai cependant qu’à la fin de ce mois-là, pratiquement rien n’a bougé par rapport aux rappels qu’ils doivent aux enseignants.    

Y a-t-il à ce jour une raison de déposer un préavis de grève ?

Il n’y a pas de raison de déposer un préavis de grève, parce que nous avons rencontré le premier des Sénégalais qui, publiquement, devant tous les Sénégalais, a pris des engagements. Nous lui accordons une très bonne foi. Nous donnons du crédit à sa parole, puisque c’est l’institution. Et nous allons nous réunir après les échéances, c'est-à-dire en janvier pour voir est-ce que les instructions du président de la République ont été traduites en actes.

BABACAR WILLANE

 

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