Publié le 18 Jan 2020 - 15:56
ABDOUL MBAYE (BANQUIER, ANCIEN DG DE LA CBAO)

‘’Il faut éviter toute polémique défavorable à notre monnaie…’’

 

Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), Abdoul Mbaye, n’apprécie pas le débat autour de la transition du franc CFA vers l’Eco. Selon lui, cette polémique peut être défavorable à la monnaie et à l’économie des pays concernés.

 

Programmée au cours de l’année 2020, la transition du franc CFA vers l’Eco pour les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et plus tard comme monnaie unique des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) continue d’alimenter les débats.

Hier, l’ancien économiste principal à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest a disserté et émis des réserves sur cette question de l’heure. Abdoul Mbaye, qui a effectué la prière de ce vendredi à la mosquée Moussanté de Thiès, indique que le franc CFA se porte bien. C’est pourquoi, il demande aux États de ne pas précipiter sa transition vers l’Eco. Mieux, l’ancien DG de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) recommande à Macky Sall et à ses pairs de l’UEMOA de tenir compte de la compétitivité actuelle de leurs économies.

‘’Pour l’instant, restons sur notre monnaie actuelle, le CFA, qui marche et qu’il ne faut pas affaiblir. C’est important. Parce qu’à trop s’interroger sur le futur d’une monnaie, on crée de la suspicion, et malheureusement l’amène à se réduire en valeur. Demain, l’Eco pourra être simplement une continuité du CFA pour les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Ça sera une étape intermédiaire. Une étape qui, normalement, ne devrait pas changer grand-chose à l’existence’’, déclare Abdoul Mbaye.

Poursuivant ses recommandations, l’ancien chef du Service de la prévision à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) appelle à la sérénité. ‘’Pas de panique. Aujourd’hui, l’heure doit être à rassurer les populations. L’évolution était nécessaire ; elle est allée dans le bon sens et de la dignité. C’est au nom de la dignité que nous avons mis fin à 46 ans, voire plus, de dépendance relative par rapport à la France. C’était l’essentiel. Maintenant, à nous de construire ce qui vient, mais surtout sans polémique susceptible d’être défavorable à notre monnaie, parce que tout ce qui est défavorable à une monnaie finit par être défavorable à une économie. Et ça, il faut l’éviter’’, affirme-t-il.

Sous le charme des sermons de l’imam Ndiour

Hier, à la grande mosquée de Moussanté, tout le monde ou presque s’est interrogé de la présence de l’ancien Premier ministre, lors de la prière de 14 h. Mais tout semble indiquer que ce déplacement n’est pas anodin. Fan de l’imam de Moussanté Tafsir Babacar Ndiour et notamment de ses sermons véridiques, Abdoul Mbaye a dit s’être rendu à Thiès pour connaître davantage celui qu’il écoute tout le temps. Le langage de vérité de l’imam a surtout motivé son déplacement. ‘’Quand vous êtes dans la vérité, il est très probable que vous puissiez heurter les politiques. Parce que, malheureusement, dans notre conception de la politique au Sénégal, la politique, c’est le mensonge, la trahison. On appelle ça transhumance, mais ça reste de la trahison. La politique, au Sénégal, est refuge de beaucoup de défauts. Evidemment, un homme religieux comme imam Ndiour, soucieux de vérité et d’éducation morale, ne peut que, parfois, fustiger les comportements et les propos des politiques et des politiciens’’, soutient-il.

Aussi, le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) dit adhérer aux sermons de l’imam de la grande mosquée de Moussanté qui traite très souvent de la question de la crise des valeurs. Pour Abdoul Mbaye, la classe politique y a une part de responsabilité. ‘’Dans le sermon de l’imam, ils avaient dû faire attention à l’importance qu’il a accordé à l’origine de l’argent. Malheureusement, l’origine de l’argent du politicien est très rarement licite. Et il faut regretter que nos compatriotes, malheureusement, tendent souvent la main pour le recevoir. C’est un exemple que je donne parmi tant d’autres. A ce moment, il y a une débauche dans le mauvais sens (…)’’, commente-t-il.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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