Publié le 14 Sep 2019 - 18:34
ABUS SEXUEL SUR DES ENFANTS EN LIGNE

La Cape lance un  portail de signalement d’images inappropriées 

 

Le Sénégal veut réduire la cybercriminalité et les abus sexuels sur des enfants en ligne.  C’est dans ce cadre que le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants a procédé, hier, à l’installation du premier portail de signalement d’images d’abus sexuels sur des enfants diffusées en ligne au Sénégal.

 

L’Internet et les réseaux sociaux sont devenus les principaux leviers des prédateurs sexuels en ligne. Au même moment, les moyens efficaces pour faire face aux cybercriminels se font rares. C’est ce constat qui a poussé le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants,  à travers la Cellule d’appui à la protection de l’enfant (Cape) a noué une collaboration avec l’organisation britannique Internet Watch Foundation (Iwf) pour la mise en place d’un portail de signalement d’images inappropriées en vue de leur suppression. Cette plateforme est une sorte de mécanisme qui permettra à tous les citoyens, quand ils verront un contenu inapproprié leur concernant sur Internet, de pouvoir faire un signalement. Ce qui permettra de supprimer le contenu inapproprié.

Grâce au partenariat avec la fondation Internet Watch, le portail de signalement installé au Sénégal pourra, partout dans le monde, détruire de manière définitive les contenus visés. Aussi, la plateforme n’est-elle pas seulement destinée aux enfants. Elle sera accessible à tous les citoyens et dans les différentes langues nationales. ‘’Aujourd’hui, le taux de pénétration de l’Internet au Sénégal est très fort et beaucoup d’enfants ont accès à cet outil.  Malheureusement, il y a des dérives et les enfants sont les proies des prédateurs. Nous avons voulu, dans le cadre de la stratégie nationale de protection des enfants du Sénégal, mettre à la disposition de tous les enfants du Sénégal, et aux adultes également, un mécanisme qui permettra à tous les citoyens de lancer un signalement  pour que leur contenu inapproprié soit détruit’’, a indiqué Ramatoulaye Ndao Diouf, Coordinatrice de la Cape.   

Pour motiver  la population à s’approprier ce portail, le ministère de la Femme  compte organiser, dans les prochaines semaines, une campagne de sensibilisation au niveau national. L’objectif est de permettre à toute potentielle victime d’avoir accès à cette plateforme pour se protéger.

En outre, pour lutter efficacement contre les cybercriminels, le portail collabore avec la police et la gendarmerie ainsi qu’avec Interpol.  Un partenariat qui permettra de mener des enquêtes après  le signalement, pour interpeller les cybercriminels. L’objectif est de pouvoir traquer et arrêter les cybercriminels partout à travers le monde.  

L’inquiétant état des lieux du phénomène

Le détournement de l’Internet et des réseaux sociaux pour des activités liées à l’abus sexuel se développe à la vitesse de la lumière. C’est le triste constat du commissaire Pape Guèye, Directeur de l’Ecole nationale de la cybercriminalité du Sénégal.

En effet, selon le commissaire Guèye, un rapport de l’Association internationale des utilisateurs  de l’Internet montre, en 2014, une augmentation de 63 % de détournements et d’abus sexuels à travers le monde via le numérique. Il montre également 5,1 millions de signalements concernant des contenus illégaux, parmi lesquels 57 % ont été confirmés comme étant des abus sexuels. Un nouveau phénomène qui touche aussi le continent africain et le Sénégal en particulier.

‘’Pour le cas du Sénégal, les services de répression, notamment la police et la gendarmerie, ont découvert des cas spécifiques qui sont une façon moderne de faire la cour et qui consistent à envoyer des texto, photos ou vidéos à caractère érotique, voire pornographique. Il y a également le ’sexting’ qui est une pratique consistant à filmer une personne à l’aide d’un téléphone portable pour ensuite lui faire des chantages’’, note le commissaire Guèye. Avant de préciser que ces faits sont l’œuvre de cyber-pédophiles et de cyber-prédateurs.

ABBA BA

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