Publié le 13 May 2024 - 10:21
ACCÈS UNIVERSEL À L'ASSAINISSEMENT

Les défis et solutions selon des experts

 

Face aux défis à l’accès universel à l’assainissement, il urge de prendre certaines décisions, selon des experts sur la question.

 

Lors de l’atelier  régional du Projet politique et activateur d’assainissement en Afrique de l’Ouest (WASPA) suivi du séminaire de formation du Groupe de réflexion Wash/Réseau des think tank de l’UEMOA, le directeur exécutif d’Ipar a indiqué que l’accès universel à l'assainissement reste l'un des défis les plus pressants. Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, selon le Dr Cheikh Oumar Ba, des millions de personnes à travers le monde continuent de vivre sans installations sanitaires adéquates. Cette réalité, à ses yeux, soulève plusieurs problématiques majeures, notamment les inégalités socioéconomiques à travers les populations les plus pauvres qui sont souvent les plus touchées par le manque d'assainissement adéquat, créant ainsi un cercle vicieux de pauvreté et de santé précaire. Des problèmes d'infrastructures marqués par celles de l'assainissement qui sont parfois ‘’absentes’’ ou ‘’inaccessibles’’ dans les zones rurales ou urbaines informelles, ce qui rend difficile l'accès à des services sanitaires de base.

Concernant les défis environnementaux, d’après lui, il y a les pratiques d'assainissement non durables telles que le déversement direct des eaux usées dans les cours d'eau ou les eaux souterraines, qui ont des répercussions néfastes sur l'environnement y compris la contamination de l'eau potable et la propagation de maladies d'origine hydrique, les changements climatiques et catastrophes naturelles avec les événements climatiques extrêmes tels que les inondations et les sécheresses qui peuvent compromettre davantage l'accès à l'assainissement, en endommageant les infrastructures existantes et en augmentant le risque de maladies d'origine hydrique.

Face à ces défis, a-t-il dit, il est crucial d'adopter une approche holistique et intégrée pour garantir l'accès universel à l'assainissement. Cela implique de prendre en compte les dimensions socioéconomiques, culturelles, environnementales et politiques de la question, tout en mobilisant des ressources adéquates et en favorisant la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé.

‘’En investissant dans des solutions innovantes, durables et adaptées aux contextes locaux, nous pouvons progresser vers la réalisation de l'objectif d'assainissement pour tous. Pour y arriver, il faut de l’action et l’engagement de toutes les parties prenantes, notamment les chercheurs. À cet effet, il est impératif de reconnaître le rôle crucial que la recherche pourrait jouer dans l'accélération de l'accès à l'assainissement, un droit fondamental pour tous les individus. La recherche peut servir de levier puissant pour résoudre les défis complexes liés à l'assainissement. Tout d'abord, elle nous permet de comprendre les besoins spécifiques des communautés, en tenant compte des facteurs socioéconomiques, culturels et environnementaux. Cette compréhension approfondie est essentielle pour concevoir des solutions adaptées qui répondent véritablement aux besoins des populations. En outre, la recherche peut jouer un rôle crucial dans le développement de technologies innovantes et abordables pour l'assainissement’’, a soutenu le Dr Ba.

Par ailleurs, il pense que la recherche peut également contribuer à sensibiliser et à éduquer les communautés sur l'importance de l'assainissement et des bonnes pratiques d'hygiène.

‘’Pour atteindre une couverture universelle, il nous faudra multiplier par six le rythme actuel…’’

De son côté, le directeur de l’Assainissement au ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement a enseigné que l’accès universel à l’eau et à l’assainissement demeure un défi majeur pour la communauté internationale, en particulier en Afrique au sud du Sahara.

À moins de six ans de l’échéance en 2030, d’après Oumar Sène, le monde et surtout l’Afrique ne sont pas en bonne voie pour réaliser les objectifs fixés. ‘’Pour atteindre une couverture universelle, il nous faudra multiplier par six le rythme actuel des progrès réalisés en matière de service d’approvisionnement en eau potable, par cinq celui des progrès en matière d’assainissement gérés en toute sécurité et par trois celui des progrès en matière d’hygiène de base. Leur prise en charge nécessite surtout et avant tout des connaissances, des innovations, mais aussi des efforts soutenus en matière de plaidoyer pour des prises de décisions pertinentes et éclairées’’.

CHEIKH THIAM

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