Publié le 7 Aug 2019 - 20:13
ACCES A L’EMPLOI DES JEUNES

La promotion de l’auto-emploi comme solution

 

Le Conseil économique, social et environnemental a auditionné, dans le cadre de ses sessions plénières, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat sur le thème ‘’La rénovation de l’apprentissage, la promotion de la créativité et du travail décent au Sénégal : impacts sur le développement de l’auto-emploi des jeunes’’.

 

L’impérieuse question de l’emploi des jeunes a animé, ce mardi, les débats de la plénière du Conseil économique, social et environnemental (Cese), avec le passage du ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat.  Considérant que l’accès à l’emploi et au travail des jeunes sont des leviers importants pour le développement d’un pays, le Cese, en tant qu’organe consultatif de l’Etat, a auditionné, hier, dans sa séance plénière, le ministre Dame Diop en charge du secteur.

Ainsi, dans son rapport d’enquête, le Cese a tiré la conclusion que l’auto-emploi est la meilleure solution pour éradiquer le chômage des jeunes qui reste encore élevé.

En effet, les chiffres de l’enquête nationale sur l’emploi au Sénégal, réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur lesquels se sont appuyés les conseillers pour mener leur étude, ont révélé que la population est composée de 23 % de travailleurs, de 35,1 % d’employeurs et d’auto-employeurs et de 41,5 % d’aides familiales. Il s’y ajoute que l’emploi salarié ne représente que 28,7 % de la population occupée. Et l’agriculture, au sens large, n’occupe que 8,4 %.

Quant au taux de chômage, il représente 15,7 % de la population active.

A l’étude de ces résultats, les conseillers ont conclu que la promotion de l’auto-emploi est la solution pour corriger les disparités et tirer l’économie. A cet effet, ils ont demandé au ministre d’accompagner les jeunes dans la création d’emplois qui reste, selon eux, le meilleur moyen de lutte contre le chômage.  Ils ont reformulé, entre autres recommandations : l’usage des outils d’évaluation sur l’emploi des jeunes pour mesurer les impacts des projets et programmes en faveur de sa promotion, l’installation et l’accompagnement des chambres des métiers pour la formation des jeunes dans l’auto-emploi, etc. 

 Sur ces différentes interpellations, le ministre a tenu à rassurer les conseillers et s’est dit prêt à appliquer les consignes pour faire sortir la jeunesse de la précarité. ‘’Nous tâcherons de mettre en œuvre les recommandations du conseil qui vont nous permettre de régler l’épineuse question de l’emploi et naturellement de l’emploi des jeunes. Nous avons décidé, dans le ministère, que la question de l’emploi ne se règlera pas seulement avec l’emploi salarié. Les statistiques ont montré qu’un peu moins de 28 % des jeunes actifs ont un emploi salarié. Ce qui montre qu’il faut développer, à outrance, l’auto-emploi et préparer nos jeunes à leur donner une qualification professionnelle et un accompagnement financier et non financier pour leur permettre d’entreprendre. Aujourd’hui, l’esprit, c’est de passer d’un emploi salarié à l’auto-emploi, c’est-à-dire de ne pas être salarié, mais employeur’’, déclare le ministre Dame Diop.

La formation professionnelle pour faire face au chômage

De l’avis de la Commission artisanat-culture-éducation-jeunesse et emploi du Cese, la promotion de la formation professionnelle est la meilleure solution pour faire face au chômage. ‘’Je pense que la solution du chômage, ce n’est pas seulement l’emploi salarié. Tout le monde ne peut pas être salarié. Il faut le dire. Par contre, pour avoir de l’emploi, il faut être formé et après une bonne formation, on peut aller vers l’auto-emploi, par l’entreprenariat’’, considère Cheikh Ngaido Ba, membre de la Commission art et culture du Cese.

En réponse, le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat a abondé dans le même sens, en considérant que la formation est incontournable pour la création de l’emploi.

A cet effet, il a affirmé que son département ne ménagera aucun effort pour accompagner les jeunes dans ce sens. ‘’L’option du ministère, c’est d’offrir de la formation à tous les jeunes où qu’ils se trouvent sur le territoire sénégalais et quel que soit leur domaine d’activité. Pour cela, nous préconisons la formation professionnelle. Nous avons constaté que, dans notre économie, il y a beaucoup de segments nouveaux, notamment dans le secteur de l’agriculture. Il y a des niches de métiers que nous devrons explorer avec les jeunes.  Et pour cela, il faut les préparer, par des formations professionnelles, à y entrer pour avoir des emplois décents’’, souligne Dame Diop.

ABBA BA

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