Publié le 21 Aug 2019 - 06:34
ACCIDENT A BIGNONA

Ousmane Sonko dénonce le dénuement du plateau médical

 

Après l’accident qui s’est produit ce samedi 17 août dans le département de Bignona et qui a fait 5 mort et 66 blessés, le chef du parti Pastef fustige les défaillances du système sanitaire sénégalais, les lacunes dans la prise en charge des victimes et accuse les gouvernants de méconnaitre les vraies priorités du peuple.

 

L’absence de prise en charge médicale des victimes de l’accident de bus survenu ce 17 août dans le village de Badiouré, a alourdi le bilan en pertes humaines, selon le chef du parti Pastef. Ce lourd bilan de 5 morts et 65 blessés dont 35 dans un état graves est, pour Ousmane Sonko, une preuve de la faillite de l’Etat du Sénégal dans les secteurs où il est le plus attendu.

La santé publique, faisant partie de ces secteurs prioritaires, pose un réel problème à Bignona où le seul centre de santé qui s’y trouve et où ont été acheminés d’urgence les accidentés, a vu succomber deux des blessés, par faute de prise en charge.

‘‘Un centre de santé dont la capacité d’accueil est quasi nulle : il ne dispose pas de service de radiologie, ni d'Irm. Ce qui fait office de ‘bloc opératoire’ n’a jamais fonctionné, depuis son ouverture, parce que simplement l’État ne parvient pas à trouver un chirurgien à y affecter. Pire, il n’a pas été pourvu à la suppléance du médecin-chef, absent depuis plusieurs semaines, pour raison de pèlerinage à La Mecque’’, écrit Ousmane Sonko qui souligne la vaillance des sapeurs-pompiers qui ont fourni les premiers soins, mais qui sont malheureusement ‘‘désarmés’’.

La cinquième victime qui a succombé à ses blessures se trouvait parmi les 66 accidentés acheminés à l’hôpital régional de Ziguinchor qui, selon le président de Pastef, ne l’est que de nom, à cause d’une faible capacité d’accueil, d’un bloc opératoire fermé depuis plus d’un mois, pour cause de fuite d’eau.

‘‘Aujourd’hui, à Ziguinchor, face à l’état comateux de l’hôpital régional et en l’absence de structures privées disposant d’un plateau médical, pour une intervention chirurgicale, les patients doivent s’inscrire sur la longue liste d’attente de l’hôpital de Paix. Entre-temps, beaucoup souffrent et meurent stoïquement chez eux’’. Ousmane Sonko déplore ainsi la défaillance ou parfois même l’inexistence de plateau médical adéquat noté dans les capitales régionales, y compris même à Dakar, la capitale sénégalaise, mais aussi le déficit du nombre de personnel médical. 

Concernant les responsables de ce drame, comme à son habitude, Sonko n’y est pas allé par quatre chemins : il met tout sur le dos des gouvernants dont ‘‘la priorité n’est pas d’éduquer, de soigner et de garantir le bien-être des Sénégalais, mais dont les priorités sont orientées vers des investissements de prestige ne répondant à aucune urgence nationale, prétextes pour enrichir des pays et entreprises étrangers sur fond de surfacturations et autres commissions occultes. Leur coup de grâce au peuple, c’est le vol éhonté des ressources pétrolières, gazières, minières, halieutiques, foncières… par le truchement du clan dirigeant’’.

Il regrette et considère dramatique la léthargie du peuple sénégalais qui a fini par prendre ‘’ses abus du pouvoir comme une normalité ou une volonté divine’’. Ce qui est, selon lui, ‘‘sans doute la raison de l'assurance du gouvernement qui, malgré une situation sécuritaire, économique, sociale, pluviométrique et humanitaire des plus délétère et les scandales à répétition, trouve du temps pour la villégiature’’.

FATMA MBACKE (STAGIAIRE)

 

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