Publié le 5 May 2014 - 13:44
ACCUSÉ DE VIOL, LE SURVEILLANT ALIOU ALASSANE SY RÉAGIT

''On avait un projet de mariage''

 

EnQuête a publié la semaine dernière l'histoire du surveillant Aliou Alassane Sy, accusé d'avoir entretenu des relations sexuelles avec une élève contre un gonflement des notes de cette dernière. Les deux parties, qui ont été longuement auditionnées en fin de semaine dernière, devront se retrouver prochainement devant le procureur de la République, d’après une source proche de l’enquête, si les médiations initiées ne parviennent pas à réconcilier les deux parties. En attendant, le surveillant livre sa version. 

 

“Après la publication d’un article relatant une histoire de relations sexuelles que j’aurais eues avec une fille, je voudrais vous dire ce qui suit. Il s’agit de l’élève Aby Soumaré Bâ. Elle est en classe de 3ème D. Mais je puis dire à l’opinion nationale et internationale que toute cette histoire a été montée de toutes pièces par Moussa Ndiaye, le proviseur intérimaire du Lycée moderne, uniquement dans le but de me nuire. Moussa Ndiaye ne raconte que des mensonges dénués de tout sens et sans aucune rationalité.

Voilà un Monsieur, qui, depuis le début de l’histoire en question, cherche par tous les moyens à faire plaisir à sa belle-famille, allant même jusqu’à manipuler l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation. En disant qu’il détient une preuve médicale pouvant étayer son accusation de viol portée sur ma personne sur la nommée Aby Bâ, alors qu’il n’en est rien.

La vérité, c’est que l’élève est ma copine. On a commencé à sortir depuis novembre 2013. Aby Bâ est majeure et vaccinée et est âgée de 19 ans. On avait un projet de mariage et c’est dans cette optique que je l’avais présentée au Principal de notre Collège d’enseignement moyen, au surveillant général, ainsi qu’à ma famille. Mieux, elle (Ndlr : l’élève) venait voir ma mère et mes sœurs et leur offrait même des cadeaux.

“Notre aventure était connue de tous”

J’avais également parlé de notre relation à sa mère, qui l’avait bénie, en ces termes : “yalnalène yalla égalél sène mébatt” (Dieu fasse que votre projet soit couronné de succès).  Je lui payais des cours de mathématiques et physique-chimie, je lui achetais des habits chez le commerçant Ibra Mbaye. Et ce, au vu et au su de tout le monde. Parce que cette relation avait un caractère sérieux.

Ce qui s’est réellement passé, c’est que le 2 avril dernier, en venant me rendre visite chez moi, Aby Bâ a été suivie par Sémou Ndiaye, frère de Moussa Ndiaye, proviseur intérimaire à l’origine de toute la cabale montée contre moi. Ce jour-là, Sémou Ndiaye avait sommé ma copine de rebrousser chemin. Ce à quoi s’est farouchement opposée cette dernière. S’ensuivit une dispute entre eux provoquant l’intervention de quelques voisins du quartier. Par la suite, Sémou Ndiaye a alerté la maman d’Aby Bâ, qui est entrée dans la danse.

Pour autant, Aby Bâ avait tenu à ne pas obtempérer, face aux injonctions à lui faites par le frère de Moussa Ndiaye. Mais, je lui avais conseillé de rentrer chez elle. Et lui avais remis 5000 F CFA, afin qu’elle prenne un moyen de transport. Plus tard, ma surprise fut grande, quand j’ai appris que Moussa Ndiaye était en train de fomenter une cabale contre moi, pour sortir de je ne sais où une accusation de viol.

“je défie quiconque de démontrer que j’ai une seule fois gonflé les notes d’Aby Bâ”

Quand certaines bonnes volontés comme l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation ont voulu le raisonner, Moussa Ndiaye a d’abord évoqué, comme première condition, mon affectation vers une autre école loin de la Commune de Dahra.

Sur ces entrefaites, il s’est procuré, je ne sais comment, un certificat médical qui attesterait une défloraison ancienne. Mais qui en est l’auteur ? Le véritable problème, c’est que la famille d’Aby Bâ veut tordre le bras à cette dernière, pour la donner en mariage au frère de Moussa Ndiaye. Ce que l’élève refuse catégoriquement.

L’élève souhaite fonder une famille avec moi. Mais la sienne s’y est opposée pour des considérations rétrogrades du genre, moi, je suis un “casté” et ma copine est une “geer”. Et puis, comment je peux, moi, gonfler une note d’une élève ? Je défie quiconque d’aller vérifier les notes d’Aby Bâ pour démontrer que j’ai une seule fois procédé à ce gonflement de notes.

Quand certains disent que le village de Mboynane a refusé de m’accueillir, c’est faux. La preuve, on m’a déjà aménagé une grande chambre et on m’a accueilli à bras ouverts, quand j’y suis allé cette semaine”.

PROPOS RECUEILLIS PAR MAMADOU NDIAYE, CORRESPONDANT À LINGUÈRE