Publié le 29 Mar 2017 - 09:49
AFFAIRE CAISSE D’AVANCE DE LA VILLE DE DAKAR

L’Etat se constitue partie civile

 

Les choses se corsent pour Khalifa Sall et ses collaborateurs inculpés dans le cadre de l’instruction sur la gestion de la caisse d’avance de la ville de Dakar. L’Etat s’est en effet constitué partie civile dans cette affaire. La lettre de constitution a été déposée hier dans l’après-midi, au cabinet du Doyen des juges d’instruction. Nos sources renseignent que c’est l’Agent judiciaire de l’Etat en personne, Antoine Félix Diome, qui l’a déposée avec les non moins célèbres avocats Mes Baboucar Cissé et Pape Moussa Félix Sow. Joint par EnQuête, Me Cissé confirme la constitution de l’Etat mais précise que leur mandant (l’Etat) n’a pas pour le moment évalué son préjudice. La robe noire a ajouté que l’AJE sera auditionné incessamment et qu’ils sont à la disposition du Doyen des juges d’instruction.

Cette constitution ne sera pas certainement bien vue par la défense. Même si elle s’étonnait de l’absence de partie civile dans un dossier de détournement de deniers publics, les avocats du maire de Dakar ont déjà donné leur position. En effet, lors de l’audition au fond de Khalifa Sall, ils avaient laissé entendre que si tant est qu’il y a un préjudice, c’est la municipalité qui en a subi. Il s’y ajoute que les robes noires considèrent qu’à la faveur de l’Acte III de la décentralisation, l’Etat n’a qu’une tutelle symbolique sur les collectivités locales.

L’édile de la capitale et ses collaborateurs séjournent en prison depuis le 7 mars dernier. Il s’agit de Mbaye Touré, Directeur administratif et financier, sa secrétaire  Fatou Traoré, Amadou Mactar Diop qui siégeait au niveau de la commission de réception, Yaya Bodian, chef du bureau budget et Ibrahima Yatma Diaw, chef de division finance et comptable. Les deux anciens percepteurs municipaux Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré sont eux placés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.

A cet effet, le juge d’instruction a retenu contre eux les chefs d’association de malfaiteurs, détournement de deniers publics portant sur 1,8 milliard F CFA, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment et faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce… Des accusations que le maire socialiste et ses coïnculpés n’ont cessé de réfuter depuis l’enquête à la Division des investigations criminelles (DIC). Ils ont réitéré leurs dénégations lors de leur inculpation et ensuite au moment de l’audition au fond et des confrontations. D’ailleurs, au lendemain de celles-ci, le vendredi dernier précisément, la défense a déposé des demandes de liberté provisoire.

 

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