Publié le 10 Jul 2013 - 19:06
AFFAIRE HABRE

Traque des biens mal acquis, version tchadienne

 

Toutes les pistes sont visiblement activées pour en finir avec l'ancien homme fort du Tchad, Hissène Habré, arrêté au Sénégal dans le cadre de la procédure engagée contre lui pour crimes contre l'humanité, de guerre et de tortures par les chambres africaines extraordinaires.

Au Tchad, les autorités ont indiqué, hier, sur Radio France Internationale, avoir pris des dispositions pour répertorier les biens appartenant à l’ancien président Hissène Habré. Selon le gouvernement tchadien, qui dit ne pas douter de l’issue du procès, il s'agit de répertorier dès à présent le patrimoine de Hissène Habré pour éventuellement l’utiliser à des fins de dédommagement des victimes. Le gouvernement dit avoir fait ses calculs et que d'après le rapport de la Commission d’enquête sur Hissène Habré, celui-ci est parti du pays avec environ sept milliards de francs Cfa. En plus de cette somme, il s'y ajouterait des fonds secrets estimés à trois milliards.

Le tout devrait valoir le double aujourd’hui, puisque le franc Cfa a entre-temps perdu 50% de sa valeur, d'après les explications. ''Vous savez que le patrimoine de Hissène Habré placé hors du Tchad dépasse la vingtaine de milliards. Donc, nous estimons que Hissène Habré est grand propriétaire immobilier à Dakar ; il a acheté des actions dans des sociétés. Et donc, nous essayons de mener des investigations pour essayer d’identifier ses biens au niveau de Dakar et peut-être dans d’autres pays, de façon à les mettre sous séquestre'', a déclaré Jean-Bernard Padaré, le ministre de la Justice du Tchad. Le ministre dit espérer que le procureur général près les chambres africaines en fasse autant. Ainsi, en cas de condamnation pécuniaire à l’issue du procès de Hissène Habré et ses présumés complices, ce sont ses biens qui serviront premièrement au dédommagement des victimes. L’État tchadien pourra venir en complément, puisque c’est en tant que président de la République, et avec l’appareil sécuritaire de l’État, que Hissène Habré et ses complices auraient agi, a soutenu M. Padaré.

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