Publié le 13 Feb 2021 - 17:44
AFFAIRE OUSMANE SONKO 

La société civile hausse le ton 

 

Les incidents notés depuis l’éclatement de l’affaire Ousmane Sonko, le flot de haine, les injures et autres actes posés par les uns et les autres interpellent les membres de la société civile qui alertent dans une déclaration commune.  

 

L’affaire Ousmane Sonko a pris des proportions qui inquiètent la société civile. Les affrontements entre les partisans du leader du Pastef et les forces de l’ordre, et la tournure des événements ont poussé Afrikajom, Osidea, LSDH, le Cadre unitaire du Sénégal, ONG 3D, la Raddho, le Réseau Siggil Jigeen, Africtivistes, le Repsfeco et le Gradec à faire une déclaration. Ces acteurs de la société civile appellent les uns et les autres à la sérénité, dans ce contexte, rappellent-ils, où le Sénégal fait face à la plus grande crise sanitaire de son histoire, avec la Covid-19 rendant vulnérables et tendus les individus et la société.

‘’Nous, membres de la société civile déplorons l’utilisation tendancieuse des faits supposés ainsi que les actes d’intimidation qui sont à l’origine des événements du 9 février ainsi que la violence notée lors de cette journée’’, écrivent les membres de la société civile. Ces derniers restent convaincus que les acteurs politiques et les autorités étatiques doivent préserver les acquis démocratiques, fruits de longues années de lutte et de sacrifice, afin de garantir la stabilité du pays, de respecter l’Etat de droit et l’indépendance de la justice. Ils considèrent, à cet effet, que la présomption d’innocence doit être respectée, ainsi que le respect des droits humains dans toute procédure judiciaire entre différentes parties prenantes, dans le cadre d’une action civile. 

‘’Au regard des analyses des derniers événements, constatons une crise de confiance profonde des citoyens à l’égard des institutions et déplorons la dégradation continue des rapports entre le pouvoir et l’opposition. En appelons à la responsabilité des différentes parties prenantes afin d’éviter d’engager l’espace politique dans des tensions insoutenables, en cette période de pandémie’’, poursuivent Alioune Tine et Cie.  

Ainsi, ils invitent les Sénégalais à faire preuve de plus de retenue et de courtoisie dans les déclarations qui, à leurs yeux, doivent se faire sur un ton apaisé afin de préserver la paix sociale. Il serait également judicieux, d’après eux, de respecter la présomption d’innocence à tout individu interpellé dans le cadre d’une procédure judiciaire. Ils ne manquent pas d’exiger plus de professionnalisme et de responsabilité de la part des forces de l’ordre, dans l’encadrement des manifestations, afin d’éviter les dérapages.

‘’Les membres de la société civile invitent les responsables des partis politiques à appeler leurs militants et surtout la jeunesse à faire preuve de responsabilité citoyenne, ainsi qu’au respect des biens publics. Par ailleurs, elle rappelle à tous les protagonistes au respect scrupuleux des textes qui régissent la loi liée à l’Etat d’urgence sanitaire’’, relève le document.

Les signataires invitent, en dernier lieu, la population à s’abstenir de diffuser sur les réseaux sociaux des images, textes et vidéos incitant à la violence et à la haine, car les conséquences de tels actes sont le plus souvent irréversibles. 

HABIBATOU TRAORE 

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