Publié le 4 Mar 2021 - 17:20
AFFAIRE OUSMANE SONKO

Un duel peut en cacher un autre

 

Sorti de l’université Gaston Berger en 2008, Demba Ciré Ly, Commandant du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a dirigé, hier, l’opération contre le client de son père Ciré Clédor Ly.

 

Dans ce qu’il est convenu d’appeler le ‘Mortal Kombat’’, il y a un fait anecdotique qui mérite bien d’être souligné. A côté du duel à mort entre Macky Sall et Ousmane Sonko, se jouait, hier, un autre duel. Il est certes sans passion, mais il a été sans concession. Il s’agit de la confrontation entre Maitre Ciré Clédor Ly, avocat d’Ousmane Sonko, et son fils Demba Ciré Ly, qui se trouve être le commandant du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Professionnel jusqu’au bout des ongles, Ciré Ly Junior a dû manœuvrer ferme pour faire respecter la loi. N’en déplaise à son pater qui n’a eu de cesse, en bon avocat, de ruer dans les brancards. Quitte à accuser les hommes commandés par son fils.

Il peste : ‘’Ce sont les forces de l’ordre qui ont pris en otage Ousmane Sonko pour l’amener devant le juge d’instruction et qui entravent le fait qu’il doit déférer à sa convocation.’’ Considérant que cela pourrait être à l’origine d’affrontements graves, il ajoutait : ‘’Des jeunes déferlent massivement sur la corniche et vont vers un massacre qui sera entièrement de la faute des forces de l’ordre, en cas d’enlèvement d’Ousmane Sonko.’’

Pendant ce temps, le GIGN, après avoir neutralisé les géants qui servent de garde rapprochée au président du Pastef/Les patriotes ont veillé, du début à la fin, à une mise en œuvre des instructions des autorités judiciaires. Toute la journée, ils seront en première ligne dans ce combat contre les manifestants un peu partout dans Dakar.

Sorti de l’université Gaston Berger de Saint-Louis en 2008, avec une Maitrise en droit privé, Demba Ciré Ly a vite gravi les échelons pour se hisser à la tête de ce corps d’élite impressionnant de la gendarmerie nationale. Leur simple présence suffisait d’ailleurs à montrer toute l’importance que l’Etat accordait à cette délicate opération. En effet, il est de notoriété publique que le GIGN ne sort que pour les opérations très spéciales. Comme c’était le cas avec l’’’Opération Fodé Kaba’’ en juillet 1981 en Gambie, la protection du général Nino Vieira en Guinée-Bissau, le démantèlement de la fameuse bande à Alex et Ino vers la fin des années 1990, l’exfiltration de l’ancien président Malien Amadou Toumani Touré, l’arrestation des suspects de la tuerie de Bofa Bayottes, entre autres.

Très simple : le fils du grand avocat se présentait en ces termes, dans une de ses rares sorties publiques qu’il avait accordée au journal ‘’L’AS’’ en 2018 : ‘’Je suis le capitaine Demba Ciré Ly et je commande le Groupe d’Intervention de la gendarmerie nationale, plus connu sous l’appellation GIGN. J’officie dans l’unité depuis six années. Avant d’être promu à la fonction de commandant d’unité, j’ai occupé successivement les postes de 3e adjoint, 2e adjoint et chef des opérations de l’intervention spéciale, commandant de l’action rapide.’’    MOR AMAR

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En profondeur avec le GIGN

Dans le même entretien avec ‘’L’AS’’, le capitaine Demba Ciré Ly revenait notamment sur les missions du GIGN, le mode de sélection et les raisons de l’absence des femmes dans le groupe.

Du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, Demba Ciré Ly rappelait : ‘’C’est la première unité spéciale sénégalaise. Elle a été créée officiellement par le décret 82-12/PR/MFA/ du 20 janvier 1982, mais existait déjà depuis 1978. Basée à Dakar, sa compétence s’étend sur l’ensemble du territoire national.’’

 Selon lui, le GIGN est une unité d’élite formée pour l’intervention spéciale, ainsi que pour la sécurité et la protection. Dans le premier cadre, relevait-il, le groupe mène des opérations déclenchées à l’occasion de certains événements graves tels que les actes de terrorisme (terrestre, maritime et aérien), de grand banditisme, de prise d’otages (terre, mer et air), de révoltes en milieu pénitentiaire. ‘’Ces opérations, qui doivent aboutir à la neutralisation d’individus réputés très dangereux, nécessitent l’utilisation de techniques et de moyens particuliers d’intervention’’, soulignait-il.

Avant d’ajouter : ‘’Le GIGN agit également pour le transfèrement de prisonniers jugés très dangereux et pour des opérations de police judiciaire, lorsque des renseignements plausibles font craindre la commission d’actes de violence graves.’’

Dans le second cadre, informait le capitaine Ly, le GIGN a pour mission d’assurer la protection rapprochée des hautes autorités (nationales et étrangères) et ce, notamment en zone de crise. ‘’C’est à ce titre qu’il veille, entre autres, à la protection des institutions de la République et des personnalités étrangères en visite sur le territoire de la République. La compétence du GIGN peut également s’étendre à l’extérieur du territoire national’’.

Mais comment se passe donc la sélection des éléments de ce corps si spécial ? Avec tous les risques qui riment avec leurs missions, le GIGN est particulièrement rigoureux, quand il s’agit de choisir ses hommes. Le commandant expliquait : ‘’Il est normal que l’accès au groupe soit particulièrement sélectif, parce que nous avons des objectifs spécifiques à atteindre. Les missions impliquent de hauts risques. C’est pour cette raison que nos militaires doivent être extrêmement bien entraînés, physiquement et moralement. La rigueur de la formation impose un recrutement uniquement basé sur le volontariat.’’

Interpellé sur l’absence des femmes dans cette unité spéciale, il répondait : ‘’Effectivement, le GIGN ne compte pas de personnel féminin dans ses rangs. Je précise qu’on n’exclut pas les femmes. Cependant, une femme qui veut intégrer la formation devra être soumise aux mêmes conditions que les hommes, surtout parce que les missions à haut risque de l’unité font que les entrainements ne peuvent être dictés par une quelconque discrimination. Comme je le dis souvent, il peut exister des ‘super girls’. Si une femme postule et arrive à surmonter l’ensemble des épreuves, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne soit pas retenue.’’

Bien qu’elles ne soient pas exclues, il faut souligner que de sa création à la réalisation de cette interview en 2018, le GIGN n’a jamais enregistré de candidature féminine. Le commandant précisait : ‘’Aucune femme ne s’est jamais portée volontaire pour subir les tests de recrutement. A titre comparatif, le GIGN reste dans la norme, parce qu’il est extrêmement rare de voir des femmes dans les forces spéciales étrangères.’’

M. Amar (Avec ‘’L’AS’’)

 

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