Publié le 27 Feb 2020 - 18:53
AFFAIRE VENTE DE LA MAIRIE DE GUEDIAWAYE À AUCHAN

Aliou Sall porte plainte contre Ahmed Aïdara

 

La supposée vente de la mairie de Guédiawaye à Auchan à un milliard de F CFA, a pris une tournure judiciaire. Le maire de cette ville a décidé de trainer en justice le journaliste Ahmed Aïdara pour injures. Le procès est prévu ce 2 avril.

 

‘’Guédiawaye, Aliou Sall vend la mairie à Auchan à 1 milliard de F CFA’’. C’était la une du journal ‘’Direct News’’ du lundi dernier. Même si, quelques heures après, l’entreprise française a démenti l’info, à travers un communiqué, cette affaire a pris une tournure judiciaire. En effet, la revue de presse et commentaires de ce même jour faits par Ahmed Aïdara n’ont pas été du goût du maire de la commune, Aliou Sall.

Se sentant injurié, le frère du chef de l’Etat a décidé de laver l’affront devant la justice. Ainsi, l’édile de la ville de Guédiawaye a servi, hier, une citation directe au leader du mouvement Guédiawaye Laa Bokk. Il lui reproche, selon nos informations, les délits d’insulte et offense. L'ouverture du procès est prévue le 2 avril prochain, devant le tribunal correctionnel de Dakar.

Selon les proches d’Aliou Sall, l’affaire de la vente de la mairie est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Selon eux, depuis longtemps, ils voulaient ester en justice l’employé de D-Média pour ses commentaires, au quotidien, sur leur mentor.

Les partisans du journaliste, pour leur part, soutiennent que leur leader dérange le maire, dans la mesure où, vu que l’opposition est presque morte dans cette partie de la banlieue dakaroise, il est le seul à lui faire ombre dans la ville. Lui qui brigue le poste de maire aux prochaines élections locales. ‘’Pourquoi porter plainte contre notre leader et laisser le journal qui a mis ça à la une ? Autre chose, avant de s’intéresser à une plainte, qu’il nous rembourse d’abord nos 400 000 F CFA’’, charrient des proches du revuiste de presse.

Motus et bouche cousue chez les protagonistes

Pour sa part, Ahmed Aïdara, joint par ‘’EnQuête’’, a confirmé l’information, mais n’a pas souhaité se prononcer. Selon l’employé de Bougane Guèye Dany, ses proches lui ont demandé de ne pas s'exprimer. Même son de cloche pour l’avocat d’Aliou Sall, Me Moustapha Dieng, qui n’a pas voulu donner suite à notre demande. Au bout du fil, la robe noire répond d’un ton ferme : ‘’Je sais pourquoi vous m’appelez, mais je ne peux pas me prononcer sur ça.’’

Calomnies, injures, révélation de secrets… Ce qu’en dit l’article 362 du Code pénal sénégalais

Dans le Code pénal Sénégal, à son article 362 parlant des calomnies, injures, révélation de secrets, la loi dit que, quiconque aura, par quelque moyen que ce soit, fait une dénonciation calomnieuse contre un ou plusieurs individus, aux officiers de justice ou de police administrative ou judiciaire, ou à toute autre autorité ayant le pouvoir d'y donner suite ou de saisir l'autorité compétente, ou encore aux supérieurs hiérarchiques ou aux employeurs du dénoncé, sera puni d'un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d'une amende de 50 000 à 500 000 francs.

Le tribunal pourra, en outre, ordonner l'insertion du jugement, intégralement ou par extrait, dans un ou plusieurs journaux, et aux frais du condamné.

Si le fait dénoncé est susceptible de sanction pénale ou disciplinaire, les poursuites pourront être engagées en vertu du présent article, soit après jugement ou arrêt d'acquittement ou de relaxe, soit après ordonnance ou arrêt de non-lieu, soit après classement de la dénonciation par le magistrat, fonctionnaire, autorité supérieure ou employeur compétent pour lui donner la suite qu'elle était susceptible de comporter. La juridiction saisie en vertu du présent article sera tenue de surseoir à statuer, si des poursuites concernant le fait dénoncé sont pendantes. La loi ne distingue pas entre le cas où la relaxe est motivée par l'inexistence du fait dénoncé et celui où elle est prononcée au bénéfice du doute. Il n'en résulte pas moins, dans le dernier cas, que les faits dénoncés ne sont pas établis et que le dénonciateur n'a pas fait la preuve dont il a assumé la charge par sa dénonciation. L'appréciation des éléments de preuve, sur ce point, échappe au contrôle de la Cour suprême.

CHEIKH THIAM

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