Publié le 11 Feb 2020 - 14:51
AIBD - CRIMINALITE FAUNIQUE

Un Algérien voulait exporter frauduleusement 131 perroquets 

 

Un Algérien a été interpellé, samedi dernier, à l’AIBD, par les éléments de la CAAT. Il détenait par-devers lui 131 perroquets soigneusement cachés dans deux valises.

 

Les éléments de la Cellule aéroportuaire anti-trafic (CAAT), en collaboration avec les services des eaux et forêts et l'appui du projet Eagle-Sénégal, ont mis la main, samedi dernier, à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), sur 131 perroquets du Sénégal dans deux petites valises en soute. Selon nos informations, le présumé trafiquant d'oiseaux de nationalité algérienne a été débarqué de son avion, alors qu’il tentait d’exporter les oiseaux qui étaient entassés comme de ‘’vulgaires’’ marchandises, dans deux petites valises de confection artisanale, d'une dimension de 45 cm de long x 30 cm de haut chacune. Ils étaient mourants, mutilés et étouffés. Ce qui démontre à quel point les trafiquants sont prêts à tout pour dissimuler leurs forfaits et tromper la vigilance des autorités, et ainsi rentabiliser leur commerce illégal, confient nos sources.

Selon nos interlocuteurs, ces perroquets originaires du Sénégal sont une espèce partiellement protégée, d’après le Code de la chasse et de la faune (article L32). Leur transport nécessite des documents en bonne et due forme, délivrés par le directeur de la Faune de la Direction des eaux et forêts. Par leur plumage magnifique, ils se vendent localement à environ 10 000 F CFA l'unité, alors que leur valeur, une fois à l'international, peut aller jusqu'à 300 $ US l'unité.

Au Sénégal, lorsque des groupes d'animaux voyagent légalement à des fins commerciales, confient nos interlocuteurs, ils sont toujours acheminés par cargo, par le service du fret, dans des caisses prévues à cet effet pour leur confort et aux normes internationales. Malheureusement, poursuivent nos interlocuteurs, les éléments de la CAAT ont constaté, dès la saisie, que beaucoup d'oiseaux présentaient des signes de mutilation, d'énucléation, d'étouffement, de fractures diverses et de déshydratation sévère. Extirpés un à un de leurs valises, ils ont été acheminés dans la nuit du samedi en sécurité à Dakar où ils ont été consultés rapidement par un vétérinaire et placés au calme sous antibiotiques et vitamines anti-stress. Ils seront relâchés dans la nature cette semaine, devant la presse, dans le but de sensibiliser un large public sur les conséquences économiques et sécuritaires du trafic d'oiseaux au Sénégal.

Quant au présumé trafiquant algérien, il est, depuis son arrestation, dans le régime de garde à vue dans les locaux du commissariat spécial de l’AIBD.

CHEIKH THIAM

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