Publié le 2 Oct 2013 - 13:53
ALAIN GIRESSE, SÉLECTIONNEUR DES LIONS

''Se rapprocher de ce que l’on a fait en Angola et au Liberia''

 

 

À l'occasion de la publication de la liste des Lions qui vont disputer le match aller des barrages du mondial contre la Côte d'Ivoire, le sélectionneur du Sénégal est revenu sur la double confrontation de l'année dernière, de l'attitude à adopter pour le prochain rendez-vous...

 

Côte d'Ivoire-Sénégal de 2012 ?

La notion de revanche, je ne la vois pas tellement utilisable, ça ne changera rien à l'élimination qui a existé. On ne peut pas rayer le passé, c'est comme ça. Simplement, ça peut toujours servir puisque ça crée des connaissances, des oppositions. Évidemment, ce qui s'est passé entre les deux matchs sont des choses qui doivent nous servir. Moi, j'ai visionné ces deux matchs, surtout celui d'Abidjan (manche aller perdu 4-2) pour me plonger dans le contexte à Abidjan. Effectivement, il y a des événements qui se sont passés, qui ne sont pas de la responsabilité de l'équipe. Parce que j'ai vu le penalty, ça me paraissait un peu... (il ne termine pas sa phrase). Tout cela pour en venir à quel type de joueur pour ce match, dans le comportement. Bien sûr, il faut de l'agressivité, de la détermination. Et à travers tout ça, cette agressivité et cette lucidité, il réclame un engagement total. Il faut avoir aussi de la maîtrise, où on est capable dans cette intensité de match d'être serein et calme dans les moments précis et de ne pas tomber, face à des joueurs qui ont beaucoup d'expérience, dans le piège qui peut déstabiliser une équipe et un joueur. Donc, voilà le type d'approche qu'il faut.

 

La guerre des mots ?

Vous me parlez des déclarations que font les joueurs, que je n'ai pas lues personnellement ; donc je ne sais ce qu'ils ont déclaré. Donc, je vais pas pouvoir rentrer dans les détails. Si je comprends bien, vous dites qu'ils ont fait des déclarations qu'ils feront le maximum etc. Considérez cela comme ce n'est pas. On sait bien qu'entre la parole et l'action, il y a toujours un écart (rire). Mais la parole, c'est celle que l'on souhaite quand on l'émet, et dire : 'on va faire le match en espérant derrière toute la réussite qu'il peut y avoir'. Mais la maîtrise, c'est la complicité de tout un match de football.

 

La Côte d'Ivoire ?

Sur certains joueurs, la Côte d'Ivoire possède du talent individuel de très haut niveau. C'est clair. Des joueurs qui ont une dimension individuelle que nous ne possédons pas encore. Nos joueurs sont plus jeunes, ils n'ont pas encore cette expérience mais ils ont des possibilités d'avenir qui, j'espère un jour, leur permettra d'atteindre ce niveau en équipe nationale et leur club. Donc ces éléments sont à prendre en considération. L'équipe de Côte d'Ivoire a fait preuve de maîtrise, de maturité pour porter des coups décisifs au Sénégal. Il y a eu des possibilités dans l'autre sens qui n'ont pas été concrétisées. Ce qui fait que le match bascule. Vous regardez Yaya Touré jouer et vous dites qu'il ne fait rien, vous croyez qu'il est absent or, sur une action ou un geste, il fait la différence. Il faut être capable de savoir que cela peut arriver. Donc, on est dans l'aspect psychologique et non athlétique. Messi, il fait quoi ? On parle des joueurs qui font 10, 11 ou 12 km dans un match mais lui, il n'arrive qu'à en faire la moitié. Mais quand il prend un ballon, c'est toujours des actions décisives et c'est ce que les Ivoiriens, tels que Gervinho, Kalou, Yaya Touré, sont capables de faire. Il faut avoir cette capacité d'être vigilants quand ces joueurs déclencheront une action.

 

Les individualités ivoiriennes ?

Vous avez raison de parler de leurs individualités, mais chaque équipe utilise ses forces et ses armes. Ils mettent ces individualités dans une position où ils peuvent s'exprimer. Gervinho, il lui faut un élément essentiel pour qu'il s'exprime, c'est l'espace, s'il a 50 m devant lui.

 

Mauvaise prestation contre l'Ouganda ?

Contre l'Ouganda, j'ai dit qu'on avait joué petit bras, qu'on était sur la réserve, qu'on ne s'était pas lâchés, libérés. J'ai échangé, cherché des explications à cela. C'était en décalage par rapport à un moment où l'équipe se sentait bien. Est-ce que le fait de ne pas être dans l'obligation de gagner n'a pas donné ce match qui n'était pas accompli ? On sait que ce n'est pas dans cette attitude qu'il faut évoluer, il faut surtout se rapprocher de ce que l'on a fait en Angola (1-1, 4e journée éliminatoires mondial 2014) et au Liberia (victoire 2-0 du Sénégal, 5e journée), terme d'expression individuelle et collective de l'équipe. Il faut jouer le premier match sans calc

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