Publié le 6 May 2017 - 16:19
AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ DES PRESTATIONS

Le cours magistral du Professeur Cissé aux sages-femmes

 

Le gynécologue obstétricien, le Professeur Cheikh Tidiane Cissé, a invité hier les sages-femmes à un changement de comportements et à améliorer leurs compétences pour un service de qualité. C’était à l’occasion de la célébration de la journée internationale qui leur est dédiée.

 

La Journée internationale de la sage-femme a été célébrée hier. Une occasion saisie par le gynécologue obstétricien, Professeur Cheikh Tidiane Cissé, pour magnifier le travail de ces ‘’donneuses’’ de vie. Car, selon le professeur, elles ont un privilège extraordinaire qu’elles partagent avec les gynécologues, c’est-à-dire recueillir la vie, et ce n’est pas donné à tout le monde. L’enfant, a-t-il dit, de tous les contacts qu’il a avec le monde extérieur, c’est en premier avec les sages-femmes ou les gynécologues. ‘’Un privilège qu’il faut mériter. Nous exerçons dans les conditions difficiles, mais nous pouvons toujours faire quelque chose. Les difficultés ne doivent pas nous amener à nous décourager. Je vous exhorte à faire votre travail de la meilleure manière possible. On doit vous féliciter, on doit vous encourager, mais il ne faut pas être narcissique. Il faut également jeter un regard critique sur ce que vous faites, parce qu’il y a toujours des possibilités d’amélioration’’, a conseillé le Professeur.

Pour lui, cette journée doit permettre de déterminer les voies et moyens pour mieux humaniser le service. ‘’C‘est une tare. Les craintes sont nombreuses. Il suffit d’avoir un bon exemple et c’est rapidement véhiculé. Nous devons réfléchir sur comment faire pour que cette réputation qui colle à la peau des sages-femmes, que vous puissiez vous en débarrasser définitivement. Nous travaillons sur de l’humain et chaque être humain a droit à un respect’’, a-t-il soutenu. A son avis, chaque sage-femme doit être son propre ordre, doit avoir un certain nombre de repères pour lui permettre d’aimer sa profession et de respecter la déontologie et la dignité, et bien des exemples. ‘’Il faut continuer à faire des efforts pour améliorer vos compétences. Il faut de temps en temps aller chercher l’information pour mieux servir vos patients. Nous avons besoin d’avoir, à côté de nous, des sages-femmes compétentes. Et tout le monde sait que sans la participation des sages-femmes, les problèmes de santé au Sénégal ne seront pas résolus’’, a exhorté le Pr Cissé.

 Selon le gynécologue obstétricien, les populations ont besoin de leurs services et l’offre n’est pas suffisante. Ce que confirme la représentante résidente de l’Unfpa au Sénégal qui renseigne que, chaque année, plus de 300 000 femmes meurent pendant la grossesse ou l’accouchement. Environ 3 millions de bébés n’atteignent pas un mois de vie. Au Sénégal, chaque jour, 4 femmes meurent en donnant la vie. ‘’En 2015, seuls 47% des femmes ont effectué au moins une consultation prénatale minimale.  Seuls 53% des accouchements ont été assistés, avec une grande disparité géographique. Le taux d’accouchement assisté est deux fois plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural’’, a révélé Mme Andréa Wojnar Diagne.

Décret d’application

Selon Mme Diagne, les Etats du monde ont adopté une série de 17 objectifs pour le Développement durable qui visent à transformer qualitativement le monde, au cours des 15 prochaines années. Mais pour le Sénégal, dit-elle, le défi est considérable, car il s’agira, d’ici 2030, de réduire la mortalité maternelle de 315 à 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. Le plus urgent, à son avis, c’est d’atteindre 45% de taux de prévalence contraceptive en 2020. Pour la présidente de l’association sénégalaise des sages-femmes d’Etat, l’assistance par du personnel qualifié, lors de l’accouchement dans un établissement de santé, s’avère une opportunité de réduction du risque de décès de la mère et de l’enfant.

Toutefois, Bigué Bâ Mbodj souligne qu’il faut renforcer davantage l’accueil, surtout avec une bonne communication. Par ailleurs, elle a évoqué la nécessité d’avoir le décret d’application de la loi 43-16 portant création de l’Ordre national des sages-femmes et maïeuticiens du Sénégal. Organisation autorisée par la loi qui va réglementer la pratique quotidienne, en veillant au respect des normes et protocoles. ‘’L’ordre garantira ainsi la protection du public contre les praticiens incompétents ou peu scrupuleux. Cependant, nous attendons avec impatience le décret d’application de cette loi, d’autant plus que nous avons obligation, dans les 6 prochains mois, à installer tous les organes de l’ordre, suite à la publication de  ladite loi dans le journal officiel, pour le rendre effectif.’’

VIVIANE DIATTA

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