Publié le 6 Mar 2020 - 00:16
AMENAGEMENT TERRITORIAL

Un nouveau plan décliné pour l’horizon 2035 

 

Un nouveau Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) pour l’horizon 2035 a été décliné hier. L’objectif est, selon les initiateurs, de promouvoir le développement du Sénégal à partir de ses territoires, par une bonne structuration de l’espace et une valorisation durable des ressources et potentialités.

 

Doter le Sénégal d’un outil intégré et partagé d’aménagement et de développement du territoire. C’est ce que veulent les autorités étatiques, à travers l’adoption du Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) pour l’horizon 2035. Approuvé par le Conseil présidentiel sur l’aménagement du territoire tenu le 24 janvier dernier, ce plan sera un cadre de référence spatiale pour la territorialisation des politiques publiques.

‘’Le premier outil pour la mise en œuvre de ce plan est la loi d’orientation. S’il y a une loi qui encadre ce plan, les citoyens vont le respecter. Elle peut être validée au mois d’avril. Il y a aussi l’Observatoire national des territoires. Il nous permet de suivre l’évolution spatiale. Nous avons proposé des légions d’aménagement territorial. Cela nous permet d’éviter, dans un premier temps, les délits d’initié et après de sécuriser les assiettes foncières destinées à la mise en place de certains nombres d’infrastructures’’, explique le directeur général de l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat). Il présidait, hier, un atelier de présentation du PNADT.

Mamadou Djigo renseigne que l’ancien plan avait déjà identifié les zones à risque. ‘’Il y avait des zones à risques d’inondation qu’il ne fallait pas occuper. Mais vu qu’il n’y avait pas une loi qui le préconisait, les gens y ont habité. Ce qu’on a proposé, c’est de mettre en place des métropoles d’équilibre et celles régionales. Au fait, les métropoles d’équilibre permettent de contrebalancer Dakar. On va proposer un certain nombre d’infrastructures, d’équipements, etc., pour permettre à ces métropoles de contenir leurs populations réelles. On a aussi préconisé des centres secondaires stratégiques’’, dit-il.

50 millions prévus pour accompagner chaque département

Selon le DG de l’Anat, le nouveau plan a tenu compte de beaucoup de choses. Il s’agit notamment du déséquilibre spatial, de l’installation à des ‘’zones impropres à l’habitat’’, de la valorisation des ressources disponibles, du désenclavement du pays, etc. ‘’En 1960, on n’était que 3 millions d’habitants, aujourd’hui à environ 16 millions et, en 2035, nous serons 25 à 26 millions d’habitants. Il y aura 10 millions de Sénégalais de plus. Nous devons tout faire pour les accueillir’’, insiste M. Djigo. Sur ce, il indique que l’élaboration du plan était estimée à 2,5 milliards de francs CFA. Cependant, son équipe a dépensé ‘’moins d’un milliard’’ pour des travaux qui ont duré 7 ans.

Ainsi, il précise que pour le fonds d’impulsion prévu dans ce plan, l’idée est de faire de tel sorte qu’il soit en mesure ‘’d’accompagner’’ les collectivités territoriales, à savoir les départements, les communes, afin qu’elles disposent de schémas d’aménagement et de développement. ‘’Environ 50 millions de francs CFA par département, pour leur permettre d’élaborer leur schéma. Et les communes vont recevoir moins’’, annonce-t-il.

En réalité, souligne le directeur de la Planification spatiale, par ailleurs chef du projet, l’objectif de ce plan est de ‘’promouvoir le développement du Sénégal’’. Ceci à partir des territoires pour une ‘’bonne structuration’’ de l’espace et une ‘’valorisation durable’’ des ressources et potentialités avec des objectifs spécifiques qui sont au nombre de cinq : la structuration du territoire, l’émergence de pôles de développement, l’équité territoriale dans l’accès aux services publics, la cohérence territoriale, la maitrise de l’information territoriale. Car Serigne Dia estime que, sans une ‘’bonne information’’, on ne peut pas ‘’planifier un développement durable’’.

Ce plan envisage aussi de renforcer l’intégration du Sénégal, au niveau régional et mondial. Ce qui est ‘’capital’’, d’après lui. ‘’Parce que, quand on analyse la balance commerciale du Sénégal, on voit que la zone ouest-africaine est la seule pour laquelle le Sénégal a une balance commerciale excédentaire. L’enjeu, pour le Sénégal, c’est de voir comment renforcer ses échanges avec la sous-région. Ce qui va nous permettre de voir comment réduire après notre balance commerciale. Et aussi assurer une réelle insertion du Sénégal dans l’économie mondiale. L’ensemble des pays essaient de se positionner pour créer de la richesse et de l’emploi chez eux. L’axe 5, c’est la gouvernance territoriale’’, soutient M. Dia.

Toutefois, il signale que le Sénégal, malgré ses potentialités en ressources hydriques, a des faiblesses, notamment liées à des pertes de la biodiversité de certains écosystèmes, des risques naturels, des effets du changement climatique auxquels il faut apporter des solutions. En plus, le directeur de la Planification spatiale a relevé qu’au niveau des dynamiques démographiques et spatiales, le Sénégal a une croissance démographique ‘’assez rapide’’. Il a aussi relevé un cadre juridique de l’aménagement territorial ‘’inachevé’’, ‘’la faiblesse’’ des structures en charge de l’aménagement du territoire, ‘’la faible’’ capacité d’intervention des collectivités territoriales et un déficit de financement de l’aménagement du territoire.

Et pour les menaces, il est noté un déficit d’articulation entre la planification spatiale et celle économique et sectorielle. Mais aussi le ‘’faible portage’’ de l’aménagement et du développement territorial, de même que les occupations des assiettes foncières. ‘’Une mauvaise utilisation de certaines zones peut poser après des problématiques environnementales. Avec ce projet, on a identifié 14 grandes zones d’affectation au niveau de la vallée où il est notifié des occupations qu’il faut privilégier, notamment la culture irriguée, l’élevage intensif et tout ce qui est pêche continentale. Dans la zone des Niayes, il y a le développement de l’horticulture, de la pêche et de l’exploitation minière qui doit être privilégié’’, fait-il savoir.

MARIAMA DIEME

 

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