Publié le 23 Feb 2019 - 03:18
AMINATA TOURE (COALITION BENNO BOKK YAAKAAR)

‘’Notre candidat n’a jamais eu maille à partir avec la justice’’

 

Selon l’ancien Premier ministre et membre du directoire de campagne du président sortant, la victoire de Macky Sall au premier tour de la Présidentielle du 24 février 2019 ne fait pas l’ombre d’un doute. En outre, dans cet entretien accordé avant-hier à ‘’EnQuête’’, Aminata Touré n’a pas non plus manqué d’égratigner certains candidats de l’opposition.

 

A moins de 3 jours de la Présidentielle du 24 février 2019, comment se porte la coalition Bby ?

La coalition Bby et surtout son candidat Macky Sall manifestent un moral de gagnant. Déjà, durant la période de parrainage, partout dans le pays, nous avions pu saisir le pouls  des populations qui ont apprécié très favorablement les politiques du président en matière de développement économique et social notamment. Nous avons collecté plus de 3,6 millions de parrainages à travers le pays, toutes catégories confondues. Ce sont ces parrains et ceux qui les ont rejoints par la suite qui viennent massivement accueillir le candidat Macky Sall partout où il passe. C’est très réconfortant. Mais nous ne sommes pas surpris, car à l’issue de la campagne de parrainage, nous savions déjà le niveau d’adhésion et de sympathie que les populations sénégalaises nourrissent à l’égard du président Macky Sall.

Pensez-vous que les foules que draine le président sortant vous sont toutes acquises ?

Oui, je le pense très fortement. L’écrasante majorité de ces gens font partie de nos parrains. Les populations ont tenu à exprimer leur approbation des politiques du président Macky Sall. Il n’y a aucune partie du territoire qui n’ait pas été touchée par les programmes du Puma, du Pudc, de la Cmu, des bourses familiales, des cartes d’égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap ou par la mise à niveau des infrastructures  routières, sanitaires, j’en passe et des meilleurs. Jamais nos politiques de développement n’ont été aussi équitables en visant toutes les catégories de citoyens, femmes, jeunes, personnes âgées, personnes vivant avec un handicap, urbains comme ruraux. Voilà ce qui explique ces accueils populaires de notre candidat. C’est un signe d’adhésion forte des populations aux actions du président Macky Sall. Les Sénégalais ont une capacité de discernement très claire. Ceux qui pensaient pouvoir les influencer et les manipuler par la création et la diffusion de fausses nouvelles et de ‘’fake news’’ sont aujourd’hui bien déçus.

La campagne a été émaillée par des scènes de violence. D’ailleurs, deux de vos membres ont perdu la vie à Tamba, suite à des affrontements entre jeunes de Bby et la garde rapprochée du Pur. Quel commentaire cela vous inspire ?

C’est un incident malheureux. Deux vies parties à la fleur de l’âge, c’est triste. Qu’Allah les accueille dans son paradis. La justice s’est saisie de l’affaire et fait son travail. Après ces incidents regrettables, il faut noter que la campagne s’est ensuite déroulée normalement. Notre candidat Macky Sall a clairement appelé ses partisans à ne pas répondre à la provocation, car certains ne comptent que sur la violence pour discréditer notre belle victoire qui s’annonce. Je pense que nous aurons un scrutin qui se déroulera dans la paix, afin que chaque électeur qui le souhaite puisse librement voter pour le candidat de son choix. La tradition démocratique du Sénégal va se poursuivre. Je n’en ai aucun doute.

Votre coalition est souvent accusée d’être à l’origine de cette violence, avec surtout les attaques répétées contre des caravanes de certains candidats de l’opposition comme celle d’Ousmane Sonko.

Je vous rappelle que ce sont nos deux camarades de Bby qui ont perdu la vie. Il ne faut pas l’oublier. C’est le voleur qui crie au voleur. Ceux qui sont à l’origine de ces crimes ont été arrêtés et on sait pour quel candidat ils travaillaient, ce sont les éléments de la sécurité d’Issa Sall. Nous n’avons aucun intérêt à être violents, nous ne voulons pas salir notre victoire à venir. Au-delà de cet incident, il faut que les acteurs politiques bannissent la violence politique verbale et physique afin que notre démocratie continue à garder ses lettres de noblesse. Il faudra aussi former les militants afin qu’ils comprennent que la politique, c’est l’art de convaincre les électeurs.

Pensez-vous toujours passer au premier tour ?

Je n’ai aucun doute là-dessus. Le rapport de force est connu, en réalité. Bby a remporté toutes les cinq élections qui se sont tenues depuis 2012.

En face, la mobilisation est aussi de rigueur…

Aucun des 4 candidats ne s’est aventuré à organiser une manifestation dans un stade. Ils connaissent leur capacité de mobilisation. En comparaison avec nous, il n’y a pas photo. Je ne dis pas cela par arrogance, mais c’est le fruit de notre travail de terrain de plusieurs années. La politique, ce n’est pas de la génération spontanée, c’est des relations avec les populations qui se tissent dans le temps. Celles-ci ont besoin de connaître ceux qui prétendent vouloir les diriger, elles veulent avoir une idée de leurs capacités et de leur moralité.

Selon vous, qu’est-ce qui va être le facteur déterminant dans cette présidentielle ?

Il n’y a pas un facteur en particulier. Mais un faisceau de facteurs. J’ai parlé du bilan de notre candidat, c’est un l’élément fondamental qui détermine l’adhésion des populations et des électeurs. Il y a la présomption de la capacité de diriger ; pour cela, notre candidat a fait ses preuves très clairement. Il y a aussi la présomption de bonne moralité du candidat. Le nôtre n’a jamais eu maille à partir avec la justice. Ce n’est pas le cas de tous les autres candidats.

 Les villes de Dakar et Touba sont-elles aujourd’hui prenables ?

Oui, nous pouvons gagner aussi bien à Touba qu’à Dakar. Notre coalition a beaucoup travaillé à Touba pour expliquer les politiques du président et leurs impacts positifs sur la ville. Nous avions gagné Dakar aux législatives de 2017 et depuis lors, nous avons redoublé d’efforts à travers un  travail de proximité intense pour convaincre les Dakarois.

Qu’en est-il de Ziguinchor, Thiès…

C’est la même méthode de travail de proximité que nous avons déployée à Thiès où nous avons enregistré de très nombreux parrains grâce au déploiement de nombreux volontaires pour convaincre les populations. À Ziguinchor, nous avons enregistré l’arrivée de forces supplémentaires importantes, ce qui me rend optimiste quant aux résultats attendus.

 Depuis un certain temps, l’on note, sur les réseaux sociaux, la recrudescence d’appels à voter en faveur d’un candidat en fonction de son appartenance confrérique.  Qu’en pensez-vous ?

Les Sénégalais sont beaucoup plus sophistiqués que ça. Ils savent voter sans influence. Ces appels ont peu de chance d’être entendus, à mon avis. Nos compatriotes font la différence entre la politique et la religion et ils choisissent leur président sur la base de critères de compétence et de moralité qui n’ont rien à voir avec l’appartenance religieuse ou  confrérique. 

Me Abdoulaye Wade est toujours dans sa logique de saboter le scrutin du 24 février prochain. Avez-vous des craintes par rapport à ce schéma ?

Je n’ai pas de crainte à ce sujet. L’élection se déroulera normalement, Inch Allah. L’Etat s’assurera que les électeurs puissent exprimer leur suffrage dans la paix. Personne ne peut s’y opposer. Ces déclarations relèvent de la rhétorique politique plus qu’autre chose.

I.K. Wade

 

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