Publié le 1 Sep 2020 - 21:03
ANTOINE GRIEZMANN

Le déconfinement, c'est maintenant

 

Pour Antoine Griezmann, ce rassemblement ressemble à une vraie bulle d'air, bien loin de ses soucis barcelonais. Avec ces matchs en Suède et contre la Croatie, l'attaquant a l'occasion de montrer ce qui pourrait être le Grizou version 2020-2021. À savoir : celui qui s'imposera au Barça et portera les Bleus sur ses épaules à l'Euro. Rien que ça.

 

Ce lundi, quand Antoine Griezmann verra s’ouvrir le portail du domaine de Clairefontaine, quand il grimpera ce perron, se faufilera le long de cet accueillant buisson, puis checkera du coude ses coéquipiers de la sélection, le Français pourra enfin souffler. Car il retrouvera la sensation d’être chez lui : dans un environnement où il se sent bien et où on lui fait sentir qu’il est à sa place. Tout le contraire de ce qu’il a traversé ces derniers mois du côté de Barcelone, où il a erré autant sur le terrain que dans le vestiaire. Un manque flagrant d’affinités dans le jeu comme dans le groupe qui aurait poussé le natif de Mâcon à remettre en question le bien-fondé de sa présence dans la maison blaugrana.

S’il avait déjà demandé fin juin un rendez-vous avec ses dirigeants pour être rassuré sur son avenir chez les Culés, les doutes sont revenus le hanter ce mois-ci. Son ancien représentant Éric Olhats a d’ailleurs ébruité jeudi au micro de RMC que son ex-poulain a songé faire ses valises avant même l’élimination (et l’humiliation) du Barça en Ligue des champions : « Avant ce cataclysme contre le Bayern (2-8 en quarts de finale, N.D.L.R.), il n'avait qu'une envie : partir. Il sentait qu'il ne faisait pas partie des plans, que ça ne pouvait pas continuer comme ça. Il étudiait sérieusement cette piste. » À peine un an après son arrivée pour 120 millions d’euros, pour un bilan — relativement honorable — de 16 buts en 56 matchs, cela n’aurait fait qu’entériner une vraie erreur de parcours.

D'un Koeman accord

Pourtant, Antoine Griezmann a finalement été rattrapé par la manche. Ou plutôt les derniers événements ayant secoué la Catalogne l’ont poussé à plus de patience. Plutôt que de s’échapper de cette prison dorée, il pourrait finalement attendre que le parrain Lionel Messi aille faire sa loi dans d’autres quartiers, et profiter de l’arrivée du nouveau maton Ronald Koeman pour enfin être servi convenablement à la cantine. « Il y a eu ce qu'on sait (l’envie de départ de Messi, N.D.L.R.) et une conversation avec Koeman qui l'a rassuré, lui a fait part de ses projets, du fait qu'il le considérait comme un joueur important pour l'avenir » , soufflait encore Ohlats. En effet, pendant que le coach néerlandais disait ses quatre vérités à Suárez, Vidal ou Rakitić, ne s’inscrivant selon lui plus dans le projet de reconstruction du Barça, le Français se voyait au contraire offrir une nouvelle chance.

Dans les faits, Koeman aimerait installer l’ancien de l’Atlético au centre de son projet — que Messi reste au club ou pas, même si ce point mériterait d’être éclairci si la Pulga venait à rester en Catalogne — et donc à son vrai poste. Comprendre : en électron libre derrière un attaquant de pointe, comme il l’était sous les ordres de Diego Simeone et comme il l’est avec les Bleus. De sa résidence à la Turbie, Didier Deschamps a observé ces débats avec un certain détachement. « Il était content de jouer avec Messi. Ça s’est passé parfois bien, d’autres fois moins bien. L’association est compatible. Mais j’ai d’autres choses à m’occuper, balayait le boss des champions du monde jeudi au moment de l’annonce de sa liste. Il a eu une saison un peu compliquée, même si ça ne l'a pas empêché d’être décisif, même si c'était moins qu’à l’Atlético. » Voici le privilège qu'accorde Deschamps à ses cadres. Car les déboires du blondinet n’ont en rien effrité son crédit en équipe de France, lui qui a inscrit ce qui est à cette heure le dernier but de l’équipe de France. C’était à la mi-novembre 2019 en Albanie (victoire 2-0). Ne reste qu’à lui de profiter de ce rassemblement pour fermer cette parenthèse douloureuse et de libérer, enfin, le vrai Antoine Griezmann.

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