Publié le 11 Apr 2015 - 02:31
APPEL D’URGENCE POUR UN PLAN D’INTERVENTION REGIONAL

Les agences humanitaires à la recherche de 106 milliards de F Cfa

 

Les agences des Nations unies et les organisations non gouvernementales ont lancé hier, à Dakar, un appel d’urgence pour la mobilisation de 174, 4 millions de dollars (106 milliards F Cfa), afin de porter assistance à près de 192 000 refugiés ayant fui le nord-est du Nigeria.

 

Près de 53% des populations qui vivent au sud du Niger dans les zones affectées par les mouvements sont exposées à des risques d’insécurité alimentaire. 63 % des personnes déplacées ont un accès insuffisant à la nourriture. 43 % des réfugiés ont un accès insuffisant à l’eau, tandis que les femmes et les enfants représentent 70% des réfugiés. Un réfugié sur deux a moins de 18 ans. Ces chiffres ont été donnés par Emilie Poisson, directrice régionale de ACTED, hier lors de la journée des réfugiés célébrée à Dakar.

Pour parer à cette situation, les agences humanitaires ont procédé hier au lancement d’un plan d’intervention régional pour les refugiés nigérians. D’après la représentante régionale du HCR pour l’Afrique de l’Ouest, Liz Ahua, cet appel vise à récolter d’urgence 174,4 millions de dollars soit 106 milliards de FCFA, afin de protéger et de porter assistance à près de 192 000 Nigérians (74 000 ont trouvé refuge au nord du Cameroun, 18 000 au sud-est du Tchad, 100 000 au sud-est du Niger) ayant fui les violentes attaques des insurgés dans le nord-est du pays. Selon elle, les personnes déplacées dans le nord-est de la première puissance économique en Afrique, ainsi que de l’autre côté de la frontière, ‘’sont dans une situation absolument dramatique, sachant qu’elles continuent de craindre pour leur vie et sont à ce stade incapables de rentrer chez elles’’.

Cette crise, qui a pris de l’envergure depuis 2013, perdure et affecte toute la population du Nigeria et des pays voisins. ‘’Nous avons besoin de plus de soutien financier pour continuer à aider les réfugiés et pour prévoir une aide accrue, au cas où beaucoup d’autres personnes fuiraient le Nigeria pour des raisons de sécurité’’, fait savoir  Liz Ahua. Malheureusement, les agences humanitaires peinent non seulement à améliorer, mais surtout à maintenir l’accès aux soins de santé, à l’éducation, ainsi qu’à l’eau potable et à l’assainissement.

‘’Cette année, nous attendons de recevoir plus de 130 000 refugiés’’

Si l’on se fie aux chiffres, à peu près 130 000 refugiés sont attendus : 30 000 au Tchad, 80 000 au Cameroun et le reste dans les autres pays. Afin de mieux prévenir les risques, les organisateurs comptent, cette année, faire un travail coordonné entre les partenaires. Ceci, afin de pouvoir poursuivre l’assistance dans tous les domaines, identifier les besoins des femmes et des enfants, faire le profilage et l’enregistrement en détail et essayer de maintenir avec les autorités le caractère civil de l’asile. Non sans oublier des défis à relever, dont ceux d’atteindre les populations éparpillées dans les zones menacées sur la frontière, relever l’impact économique, multiplier les infrastructures sociocommunautaires de base dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’eau potable. ‘’Au Cameroun, les refugiés reçoivent six litres d’eau par jour. C’est une difficulté énorme’’, se plaint-elle.  

AIDA DIENE

 

 

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