Publié le 5 Feb 2020 - 23:38
APPLICATION DE LA LOI PORTANT INTERDICTION DU PLASTIQUE

Abdou Karim Sall brandit le bâton et la carotte 

 

Face à la presse hier, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a manifesté toute sa détermination à appliquer, dans toute sa rigueur, la loi portant interdiction du plastique qui va entrer en vigueur le 20 avril prochain.

 

Abdou Karim Sall se veut formel : ‘’La loi interdisant le plastique au Sénégal sera appliquée dans toute sa rigueur.’’ Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, qui a donné, hier, un déjeuner de presse à Dakar, met en garde, d’ores et déjà, industriels, commerçants et usagers. ‘’Nous allons, aussitôt après l’entrée en vigueur de cette loi, mettre en place des équipes pour descendre sur le terrain. Nous n’allons laisser aucun grossiste, aucune grande surface, aucun commerçant continuer à utiliser les sachets en plastique. Nous allons appliquer les amendes contre les récalcitrants et opérer des saisies. Des sanctions allant de l’amende à l’emprisonnement sont déjà prévues par la loi. Ce que des pays comme le Rwanda ont réussi en se débarrassant du plastique, le Sénégal peut le faire’’, déclare-t-il d’un ton sec, devant un parterre de journalistes et de cadres de son département ministériel.

Abdou Karim Sall a, par la même occasion, mis en garde les usines qui fabriquent les sachets d’eau pour qu’elles prennent d’ores et déjà leurs dispositions. ‘’D’ici trois mois, nous n’accepterons plus la fabrication de sachets d’eau au Sénégal. Pour mettre fin à cela, nous mobiliserons les forces de défense et de sécurité et des volontaires’’, renchérit un Abdou Karim Sall qui veut une application réussie de cette nouvelle loi, après l’échec de celle de 2015.

Pour ce faire, il demande à tous les citoyens de se mobiliser comme un seul homme, pour vaincre le péril plastique qui menace notre environnement immédiat et l’écosystème.

A la place des sachets en plastique, le gouvernement préconise des sachets en papier biodégradable. Ces sachets de substitution, à en croire Abdou Karim Sall, seront à portée des populations et n’impacteront pas les prix des denrées.

Adoptée le 8 janvier 2020 dernier et publiée dans le ‘’Journal officiel’’ 12 jours plus tard, c’est-à-dire le 20 du même mois, la loi portant interdiction du plastique doit entrer en vigueur le 20 avril prochain.

Mais, en attendant, Abdou Karim Sall compte mobiliser l’ensemble de ses services, en rapport avec les différents ministères concernés, pour mener une vaste campagne de sensibilisation des citoyens sur les enjeux et avantages de cette loi. ‘’Nous voulons profiter du temps qui reste avant l’entrée en vigueur de cette loi, pour sensibiliser les populations sénégalaises sur le danger que constitue la prolifération des sachets en plastique. A partir d’aujourd’hui, on a lancé notre campagne de sensibilisation qui va se faire à tous les niveaux. Parce qu’il est temps qu’on s’arrête et qu’on règle définitivement le problème de la prolifération des sachets en plastique’’, déclare-t-il.

Dans sa croisade contre la pullulation des sachets plastiques qui occasionnent des dégâts incommensurables sur notre environnement et notre écosystème, le gouvernement de Macky Sall s’est résolu à changer de fusil d’épaule. C’est ainsi qu’il a décidé, tout récemment, de la révision de la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques.

Cette loi, selon le ministre de l’Environnement et du Développement durable, comportait d’importantes lacunes liées, entre autres, à son champ d’application étroit et à l’impossibilité de distinguer à l’œil nu les sachets plastiques interdits de ceux qui ne le sont pas. C’est d’ailleurs pour corriger ces impairs que le gouvernement a adopté la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques qui abroge et remplace la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques.

Cette révision, selon lui, est une illustration de la volonté renouvelée du gouvernement du Sénégal à éradiquer la pollution plastique à travers le Plan Sénégal émergent, dans son volet ‘’Zéro déchet’’.

ASSANE MBAYE

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