Publié le 27 Feb 2014 - 13:19
APRÈS AVOIR AUTORISÉ LA MARCHE POUR LA LIBÉRATION DE KARIM WADE

Le préfet de Dakar annule tout à la dernière minute

 

Autorisée dans un premier temps par le préfet de Dakar, la marche pour la libération de Karim Wade, prévue hier à la Place de l'Obélisque, a été annulée in extremis par la même autorité. Motifs évoqués, ''menaces sérieuses de troubles à l'ordre public, risque d'infiltration de la manifestation par des individus et groupements mal intentionnés''. Furieux, les pro Karim organisent déjà la riposte.

 

Initialement prévue hier de 15h à 17h sur l'axe Place de l'Obélisque-Triangle Sud, la marche du ''Mouvement Libérez Karim Wade'' n'a pu avoir lieu. Pour cause, le préfet de Dakar l'a tout simplement annulée à la dernière minute, alors qu'il l'avait autorisée auparavant. Dans l'arrêté portant annulation de la marche, l'autorité préfectorale, sans donner plus de détails, prétexte des ''menaces sérieuses de troubles à l'ordre public et des risques d'infiltration de la marche par des individus et groupements mal intentionnés''.

Le dragon de retour

Dès 14h, l'esplanade de la Place de l'Obélisque est assiégé non par les marcheurs, mais plutôt par les forces de police. Sur les lieux, un important dispositif sécuritaire est déployé. Sur toutes les voies menant à la Place de l'Obélisque, des unités sont déployées pour veiller au grain. Au beau milieu de l'esplanade qui jouxte l'Obélisque, trône le fameux ''dragon'' de la police cracheur d'eau chaude qui refait surface, depuis la chute d'Abdoulaye Wade.

Dans les parages, aucun regroupement, encore moins stationnement n'est autorisé. Pas même celui des journalistes venus couvrir l’événement. ''Dispersez-vous messieurs'', lance un policier aux journalistes et autres paparazzi sur un ton ferme.

''Quatre pro Karim arrêtés''

Dans ce haut lieu des luttes politiques, l'atmosphère est électrique. Les marcheurs, chassés des lieux par les forces de l'ordre, refusent de les vider. Et l'adrénaline monte de plus en plus. Mais ils finiront par être dispersés, malgré leur résistance. Ils seront même poursuivis jusqu'au rond-point Colobane où il y a eu des cas d'arrestations.

Le coordonnateur de la manifestation, Demba Dang, par ailleurs président du ''Mouvement Libérez Karim Wade'', le griot du PDS, Khadim Samb ainsi que deux autres militants libéraux sont interpellés par les forces de l'ordre. Ils sont aussitôt transférés au commissariat central où ils ont été entendus avant d'être libérés. Selon les pro Karim, cette pratique est indigne d'un État de droit comme le Sénégal.

''C'est honteux et dégradant de la part des autorités de revenir sur leur décision en annulant la marche'', rouspète Maïmouna Bousso, chargé de communication du Mouvement ''Les Karimistes''. Dénonçant un ''recul de la justice sénégalaise'', elle fulmine que ''Karim Wade, il a beau être le fils d'Abdoulaye Wade ou un militant du PDS, il est un Sénégalais comme tout autre fils du pays''. ''La justice doit faire son travail.

Si après deux ans elle n'est pas capable de fournir des preuves de la culpabilité de Karim Wade dans la traque des biens mal acquis, qu'il soit relâché et qu'on le laisse retourner auprès de sa famille'', déclare-t-elle. Soulignant ainsi qu'à partir du moment où leurs droits les plus élémentaires sont bafoués, la bataille ne fait que commencer.

ASSANE MBAYE

 

 

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