Publié le 23 Jul 2020 - 02:28
ASSAINISSEMENT DU SECTEUR DE LA BOULANGERIE

Les acteurs invités à déposer leur demande de déclaration 

 

Sur le millier de boulangeries qui existent au Sénégal, seulement 15 ont déposé leur demande de déclaration auprès des services du ministère du Commerce, pour se conformer à la réglementation. Alors que la date limite était le 30 juin dernier. L’annonce a été faite, hier, par le secrétaire général du ministère du Commerce, Makhtar Lakh, lors de l’installation du Comité technique national de suivi du secteur de la boulangerie.

 

Malgré les multiples remous dans le secteur, les boulangers trainent les pieds pour se faire déclarer auprès des services de leur ministère de tutelle, à savoir celui du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME). Le constat a été fait, hier, par le secrétaire général du ministère du Commerce, Makhtar Lakh.

‘’Pour les organisations de la boulangerie, aujourd’hui, le constat que nous avons fait, c’est que sur le millier de boulangeries que nous avons, seulement 15 ont déposé leur demande de déclaration. Or, la date butoir, c’était le 30 juin. Donc, je voudrais appeler à l’implication des présidents des associations de boulangerie, pour une meilleure sensibilisation des acteurs’’, plaide-t-il.

Monsieur Lakh, qui intervenait hier, à l’occasion de l’installation du Comité technique national de suivi du secteur de la boulangerie, a invité les membres à engager des ‘’actions d’envergure’’ pour assainir le secteur. ‘’Le Comité technique national de suivi du secteur de la boulangerie se veut un cadre de concertation des acteurs du secteur de la boulangerie.  Il est composé de représentants de toutes les administrations impliquées dans la gouvernance de la boulangerie, des organisations professionnelles de la minoterie et de la boulangerie, et des associations consuméristes’’, dit-il.

D’après lui, au regard de la diversité des acteurs et de l’expertise mobilisée à travers ce comité, le gouvernement attend de cette instance qu’elle propose des orientations relatives à la régulation du secteur de la boulangerie, émette des avis sur les projets de textes intéressant le secteur. Mais aussi que le comité organise les concertations entre les acteurs pour la mise en application effective des dispositions législatives et réglementaires, concourt aux activités de sensibilisation et de communication destinées aux consommateurs. Et, en même temps, qu’il élabore et transmet aux autorités compétentes des rapports sur le fonctionnement du comité technique.

Dans ce dessein, un plan d’action est en cours d’élaboration par la direction du Commerce intérieur.

Pour arriver à l’installation de ce comité, le président de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a indiqué qu’ils ont travaillé avec le ministère du Commerce pendant au moins un an.  ‘’Il y a des boulangers qui ne comprennent pas que nous avons travaillé pendant ce temps pour y arriver. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire, qu’avec l’installation de ce comité, les choses vont être faites. Au Sénégal, nous avons l’habitude de créer des lois et après qu’il n’y ait pas un suivi sur le terrain. C’est ce qui cause les inquiétudes des boulangers. Il faut que la réglementation soit appliquée’’, soutient Amadou Gaye. Parce que, selon lui, il y a des boulangers qui continuent de ‘’faire ce qu’ils veulent’’. ‘’Les gens vendent le pain comme ils veulent. La Direction du commerce a fait des actions pendant 2 mois. Ce qui a été bénéfique pour le secteur. Mais il n’y a pas eu de suivi et c’est qui pose problème dans ce pays’’, regrette le président de la FNBS.

Structure consultative, le comité ‘’n’a pas une force’’, selon le président de la Fédération des associations de consommateurs du Sénégal. ‘’Donc, nous demandons à l’administration de se donner les moyens de pouvoir appliquer effectivement les mesures prises pour changer ce secteur, l’assainir. Le ministère du Commerce ne pouvait pas procéder à la fermeture de boulangeries sans respecter la procédure qui consistait à consulter le comité qui vient d’être installé. Nous demandons que l’Etat prenne ses responsabilités, pour sévir quand il le faut, pour nous protéger nous consommateurs. Notre combat, dans cette réforme, c’est de maintenir le prix du pain. Il y a un problème de poids et de prix’’, plaide imam Youssoupha Sarr.

Ce qui a été fait jusque-là

En effet, après des dizaines de rencontres entre la tutelle et les acteurs, ils sont arrivés à stabiliser le prix de la farine, à introduire un quatrième format de pain, mais aussi et surtout à élaborer une batterie de mesures réglementaires visant à assainir le secteur de la boulangerie. Il s’agit du décret n°2019-2277 du 31 décembre 2019 réglementant les activités de production, de distribution et de vente des produits de boulangerie et des pâtisseries au Sénégal, modifié par le décret n°2020-1007 du 30 avril 2020. Mais aussi de l’arrêté n°7378 du 3 mars 2020 fixant les conditions et les modalités d’exploitation d’une boulangerie au Sénégal et le n°009793 du 13 mai 2020 fixant les conditions d’implantation des points de vente des produits de boulangerie et les modalités d’agrément des activités de distribution du pain. Il y a aussi, l’arrêté n°011322 du 3 juillet 2020 portant organisation et fonctionnement du Comité national de suivi du secteur de la boulangerie et des arrêtés pris par les gouverneurs de région mettant en place les comités régionaux de suivi du secteur de la boulangerie.

Ainsi, le SG du ministère estime qu’à travers ces différents textes, des ‘’innovations majeures’’ ont été apportées au secteur de la boulangerie. C’est notamment la réglementation de l’accès aux professions en rapport avec la production et la distribution du pain ; le renforcement de la qualité avec des dispositions rendant obligatoire la norme sénégalaise sur le pain. De même que l’amélioration des dispositions réglementaires sur les conditions de production de distribution et de vente du pain avec l’homologation de la norme NS03-174 sur les spécifications des pains de boulangerie ; l’organisation des procédures d’autorisation préalable d’ouverture de boulangeries et des mesures administratives de retrait de l’autorisation ou de fermeture de boulangeries, l’organisation des points de vente ainsi que des procédures d’agrément pour la distribution du pain. Et le mécanisme institutionnel de suivi du secteur de la boulangerie avec une réorganisation du comité de suivi du secteur de la boulangerie et la création des comités régionaux.

MARIAMA DIEME

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