Publié le 6 Feb 2017 - 22:26
ATTAQUE A MAIN ARMEE CONTRE DES FIDELES ET MORT D’UN JEUNE GARCON

Braquage sanglant à Mampatim

 

Mampatim  a été le théâtre d’un sanglant braquage, il y a une semaine. Les assaillants ont tendu une embuscade à des fidèles qui se rendaient à une ziarra annuelle. Ce qui fait que, du 26 décembre 2016 au 29 janvier 2017, les régions de Kolda et de Sédhiou ont enregistré trois braquages à main armée, avec un bilan macabre de trois personnes tuées par balles, des boutiques dévalisées et des personnes dépouillées de leurs biens.

 

Les malfaiteurs refont parler d’eux à Kolda et Sédhiou. Ces deux derniers mois, les braquages notés dans certaines communes et sur les grands axes routiers ont souvent fini dans un bain de sang. C’est dire que la criminalité est devenue monnaie courante dans le Fouladou et le Pakao. Le dernier braquage à main armée a eu lieu, il y a une semaine, dans la journée du 29 janvier dernier, vers 16 heures, dans le département de Kolda. Selon les enquêteurs, il a été perpétré par Ablaye Ba, Mouminy Diallo, Mamadou Boye Diallo, Ousmane Diallo, Djiby et Adama, tous originaires de la région de Tambacounda. Les bandits ont pris position dans les buissons près de la route reliant la commune de Mampatim à celle de Badion pour braquer et déplumer les fidèles qui se rendaient à la Ziarra annuelle de Saré Pathé Bouya.

Armés chacun d’un AK 47, ils ont fait feu sur un car transportant un groupe de pèlerins. Le jeune Lamine Sandeng, âgé de 13 ans et élève en classe de CM2 à l’école élémentaire de Témento, commune de Dabo, a reçu deux balles en pleine tête. Il a rendu l’âme sur le coup. Quatre autres passagers ont été blessés gravement. D’ailleurs, l’un d’eux aurait succombé à ses blessures, quelques jours après le braquage. Le policier Mbengue de la cellule antiterroriste, qui était à bord, a été maitrisé et son arme de service emporté par les assaillants. Après le forfait, les six brigands ont quitté les lieux à bord de trois motos en empruntant la Route Nationale N°6 pour rallier Tambacounda. Selon nos interlocuteurs, arrivés dans la commune de Médina Chérif, ils ont encore tiré des coups de feu, vers 21 heures 30 minutes.

Entre temps, les éléments de la brigade de Diaobé, alertés, ont mis un dispositif à l’entrée de la commune. Ils ont réussi à interpeler l’un des bandits, Ablaye Ba. C’est lui qui a donné les noms de ses acolytes. Déféré au parquet, il a été placé sous mandat de dépôt. Les autres sont en fuite. L’enquête suit son cours.

Plus de 5 millions emportés à Vélingara

Le mardi 3 janvier dernier, vers 15 heures, le département de Vélingara a reçu la visite de trois brigands encagoulés et armés d’un fusil Kalachnikov et de deux coupe-coupe. Ce trio s’est attaqué à quatre agents d’une institution financière qui étaient à bord d’un véhicule et revenaient de leur tournée de recouvrement semestriel des GIE de Kandia et environs. Ils avaient empruntaient la piste latéritique reliant la commune de Kandia à celle de Vélingara. C’est au cœur de la forêt, entre les villages Sinthiang Rouka et Kéréwane, arrondissement de Saré Collé Sallé, qu’ils sont tombés dans l’embuscade des malfaiteurs. Qui ont immobilisé le véhicule et tiré des coups de sommation. Dans leur fuite, ils ont emporté la somme de 5 millions 213 mille francs CFA, trois téléphones portables et divers documents administratifs.

Au village de Thioyène Kawfara, commune de Sakar dans la région de Sédhiou, ce sont également trois bandits armés de fusils de chasse, de machettes et de couteaux qui ont sévi. Ils sont arrivés à bord de motos. Ayant fait irruption dans une boutique, ils ont maitrisé le tenancier Modou Guèye grièvement blessé à la tête. Par contre, Babacar Nguette et Diatou Touré ont eu moins de chance. Ils ont été mortellement atteints par des balles. La somme de 400 mille francs CFA a été emportée.

Les populations réclament le retour des cantonnements militaires

Cette explosion de violence meurtrière pousse les populations des deux régions à réclamer, plus que jamais, le retour des cantonnements militaires et des brigades de gendarmerie dans certaines localités. « En réalité, cela fait plusieurs jours que les patrouilles diurnes et nocturnes des forces de défense et de sécurité ont substantiellement diminué dans les deux régions », renseigne Amadou Baldé, instituteur de profession. Son collègue enseignant souligne que « cette faille ouverte dans le système sécuritaire des villes et environs donne, sans doute, plus de latitude aux malfrats de mettre en exécution leurs plans machiavéliques et d’opérer en toute quiétude, au grand dam de la population ».  

EMMANUEL BOUBA YANGA

 

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