Publié le 8 Apr 2020 - 18:12
AUGMENTATION DES CAS COMMUNAUTAIRES

Les nouvelles mesures du Comité de gestion

 

Le Sénégal a enregistré, ce mardi 7 avril 2020, son 7e cas de Covid-19 issu de la transmission communautaire. À cet effet, le Comité de gestion des épidémies a pris un certain nombre de mesures. Ainsi, la gestion locale de la crise est désormais confiée aux gouverneurs de région et le transfert des dépouilles provenant de pays infectés interdit. Il est aussi envisagé de recommander le confinement total, si la situation perdure.

 

Les cas de contamination issus de la transmission communautaire de la Covid-19 sont en train de remplacer les cas importés au Sénégal. En moins d’une semaine, 5 tests positifs issus de la transmission communautaire ont été enregistrés. Ces cas, qui constituent une véritable bombe à retardement, du fait de leur complexité à être tracés, inquiètent considérablement les autorités sanitaires. Pour freiner cette transmission communautaire, le Comité de gestion des épidémies a pris un certain nombre de mesures.

Ainsi, sur proposition du Comité national de gestion des épidémies, la gestion locale de la pandémie est désormais confiée aux gouverneurs des régions. C’est désormais aux comités régionaux et départementaux de mettre en œuvre leurs propres ‘’stratégies’’ pour endiguer les risques de transmission communautaire.

Dorénavant, les gouverneurs de région ont les pleins pouvoirs pour mettre en quarantaine leurs différentes zones de compétence ou prendre d’autres mesures pouvant endiguer la propagation des cas communautaires qui demeurent actuellement une vraie équation pour les autorités sanitaires. Il s’y ajoute la suspension, par le ministère de l’Intérieur, jusqu’à nouvel ordre, des autorisations spéciales de circuler sur toute l’étendue du territoire.

Aussi, du côté du Comité national de gestion des épidémies, l’on corse encore les mesures de prévention. De ce fait, en plus des mesures basiques de lavage des mains et autres, le port du masque est maintenant recommandé, ainsi que le respect strict de la distanciation sociale. ‘’Pour freiner la transmission communautaire, on dicte les mêmes mesures, en ajoutant le port du masque, la distanciation sociale et, probablement, dans un avenir proche, on ira vers un confinement total.

En effet, si nous avons une évolution favorable qui permet aujourd’hui de maîtriser cette transmission communautaire avec une tendance à la baisse, il n’y a pas lieu d’aller vers un confinement. Maintenant, si on voit une évolution exponentielle ou bien une évolution plus ou moins importante, on recommandera à l’autorité d’aller vers le confinement total. Actuellement, je ne peux dire c’est à partir de quel nombre de cas on peut décréter le confinement. Cependant, je pense que les épidémiologistes peuvent dire à partir de quelle proportion ça devient très dangereux. Mais il faut savoir qu’une transmission communautaire, même si c’est un cas, est inquiétante’’, souligne le docteur Ousmane Guèye, membre du Comité de gestion des épidémies, par ailleurs Directeur du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (SNEIPS), joint par ‘’EnQuête’’.

Sanctionner les récalcitrants

En ce qui concerne l’accessibilité des masques, le Dr Guèye invite les bonnes volontés qui veulent en fabriquer, de se rapprocher du Comité de gestion qui est en train d’élaborer le cahier des charges. ‘’Pour les masques, on encourage l’initiative locale. Mais il faut qu’elle soit encadrée et que les masques répondent aux normes. On recommande aux bonnes volontés qui veulent en fabriquer pour les mettre à la disposition de la population, de se rapprocher du Comité de gestion des épidémies qui est en train d’élaborer un cahier des charges pour permettre aux initiatives locales d’avoir des masques qui répondent aux normes’’, a indiqué le Dr Guèye.

Toujours pour arriver à bout du problème de la transmission communautaire, certaines autorités proposent déjà le confinement. C’est le cas de l’ancien directeur de la Santé. En effet, pour le professeur Oumar Faye, il faut redoubler de vigilance et faire respecter les mesures préventives par la population, quitte à sanctionner les récalcitrants. En plus de cela, l’ancien DG de la Santé propose le confinement total de la population, pour barrer la route à la transmission communautaire qui peut ‘’s’avérer dangereuse’’.  ‘’La transmission communautaire est très dangereuse, complexe et elle implique plusieurs facteurs. C’est pourquoi il est nécessaire de respecter les mesures basiques de prévention (lavage des mains, distanciation sociale, éviter le transport en commun) et sanctionner ceux qui les violent. Les marchés, par exemple, sont un danger énorme, de par leur possibilité de transmission de la maladie. Pour se débarrasser complément de la maladie, il faut faire tout pour stopper la transmission communautaire, et le confinement est, pour l’instant, le meilleur moyen’’, a déclaré le Pr. Faye hier, sur la RFM.

Interdiction des transferts de dépouilles

Outre la décentralisation de la gestion de la crise, le Comité de gestion a recommandé aux autorités étatiques d’interdire les transferts de dépouilles provenant des pays infectés par la Covid-19. ‘’Au regard du fort risque de contagion lié à la manipulation des dépouilles, aucun transfert de corps provenant de pays infectés ne devra être permis’’, précise-t-on dans le communiqué sur le bilan quotidien de la situation de la Covid-19 au Sénégal. L’objectif est de réduire au maximum les cas de contamination communautaire qui deviennent de plus en plus fréquents.

En plus de l’interdiction du rapatriement de corps provenant de pays impactés, le docteur Ousmane Guèye propose l’harmonisation des moyens de lutte dans les pays voisins, pour faciliter la traçabilité de certains cas communautaires.

ABBA BA

 

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