Publié le 7 Feb 2020 - 19:44
AUTOROUTE À PÉAGE, VDN 3, TER, BRT…

L’équation des démolitions et des indemnités

 

Pour ses projets d’envergure, l’Etat est contraint de procéder à des démolitions d’habitations et délocalisation de populations. Le ministère des Collectivités territoriales a organisé hier, à Dakar, un atelier de partage sur le Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) pour résoudre ces équations.

 

L’aménagement du territoire pose problème au Sénégal. Les autorités sont souvent obligées de démolir des habitations pour asseoir certains projets de grande envergure, comme c’est le cas avec l’autoroute à péage, le prolongement de la VDN 3, le Train express régional et le BRT dont les travaux ont été lancés. Ce qui n’est pas sans conséquence sur le budget de l’Etat, obligé souvent de payer des indemnités colossales.

Ainsi, pour venir à bout de ces problèmes, l’Etat, à travers le ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, a élaboré le Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) qui permettra de réserver et surveiller les zones où sont prévus de futurs aménagements différés. L’objectif de ce plan étant de promouvoir le développement du Sénégal, à partir de ses territoires pour lui assurer une bonne structuration.

Selon le ministre Oumar Guèye, le développement économique, social et environnemental d’un pays dépend de ses outils de planification. ‘’C’est ce qui nous manquait au Sénégal : avoir une planification spatiale sur toute l’étendue du territoire national, une vision prospective du Sénégal d’ici 2035 et même au-delà’’, explique le maire de Sangalkam.

Pour lui, il faudrait une situation de référence et une cartographie du Sénégal avec toutes les politiques sectorielles. Ce qui permettra d’identifier les zones favorables au développement économique avec des activités comme l’agriculture, la pêche maritime ou continentale. Et aussi d’autres zones pouvant abriter de futures infrastructures, à savoir les autoroutes, les chemins de fer, voire des hôpitaux et universités.

Parallèlement, le directeur de la planification à l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) indique que la planification va aider la capitale sénégalaise à supporter son poids démographique, avec la création des métropoles d’équilibre. Selon Serigne Dia, le PNADT permettra d’aider l’Etat à décider des orientations de ses projets et les collectivités locales à se développer. L’idée étant de voir le meilleur potentiel pour chaque zone. ‘’La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) a permis d’impulser Richard Toll. La station balnéaire a imposé le développement à Mbour… C’est ce qui permet de créer des emplois dans ces zones et réduire le déficit commercial’’, indique M. Dia.

Un constat qui fait dire à Omar Guèye que, quel que soit le projet, il faut voir son adéquation avec le PNADT. Qui, à ses yeux, est devenu un référentiel qui va rythmer tous les investissements futurs. ‘’On ne peut pas gérer un territoire sans maîtriser les contours. Cela doit être la base de l’aménagement pour permettre de se projeter dans les années à venir. Il s’agit de cerner les besoins de la population, pour y apporter des réponses’’, explique le ministre des Collectivités territoriales.

Le partage du Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT) a enregistré, hier, la présence d’institutions comme le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), le Conseil économique, social et environnemental (Cese) et l’Assemblée nationale. D’après Omar Guèye, l’objectif du chef de l’Etat est qu’il y ait une appropriation nationale de ce plan qui va rythmer tous les projets en approche sectorielle. Les représentants de ces institutions ont exprimé leur disponibilité et leur engagement à donner un contenu concret à cette nouvelle vision de la territorialisation.

HABIBATOU TRAORE

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