Publié le 30 Mar 2019 - 02:54
BABACAR FAYE CONDAMNE A LA PERPETUITE

Il a fracassé la tête de son cousin à coups de pilon

 

Reconnu coupable de l’assassinat de son cousin, Babacar Faye a été condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le tribunal a suivi le représentant du parquet qui voulait qu’une telle peine soit infligée au prévenu.

Ses regrets, à la barre du tribunal de grande instance de Diourbel, n’ont pas eu l’effet escompté. Et pour cause, Babacar Faye a été reconnu coupable du délit d’assassinat sur la personne de son cousin Modou Sène. Les faits avaient eu lieu dans la nuit du 27 au 28 septembre 2017 au quartier Thierno Kandji de Diourbel.

Cette nuit-là, Babacar Faye avait surpris dans son sommeil son défunt cousin, avec lequel il avait eu des bisbilles, la veille, pour le rouer de coups de pilon. Le certificat de genre de mort du 28 septembre 2017 établit que Modou Sène est décédé des suites d’un traumatisme causé par une lésion traumatique cranio-encéphalique avec otorragie gauche, des plaies traumatiques temporales gauches et une contusion du cou. Lorsqu’il a été informé du décès de Modou Sène, Babacar Faye n’y a pas cru.

Hier, à la barre, il a regretté son acte, avant de révéler qu’il est resté deux mois à la maison d’arrêt et de correction sans s’alimenter. Et l’accusé de poursuivre : ‘’Je ne savais même pas les parties où je lui avais asséné des coups. Après l’acte, j’étais parti me réfugier chez un ami. Lorsque j’ai été informé de son décès, je n’en revenais pas. Car, pour moi, cette dispute à cause d’une clef Usb ne valait pas cet acte que je regretterai tout le restant de ma vie. Notre altercation, qui s’est soldée par une bagarre, était due à une clé Usb qu’Awa Sène avait perdue. Elle l’avait dit à Modou qui s’est attaqué à moi avant de me blesser à l’œil et au nez. Il avait pris le dessus sur moi, parce que je revenais éreinté d’un voyage que je venais d’effectuer à Touba où je me faisais consulter par un médecin.’’

 

L’accusé enfoncé par sa maman

Appelée à la barre, Coura Sène, la maman de l’accusé, a confié que, dans le passé, son fils Babacar Faye l’avait une fois frappé avec un coup de pilon. C’est à la suite de cet acte qu’il avait été évacué chez son oncle Mor Ngom. Et sa maman, très éplorée, de poursuivre : ‘’Il est souvent sujet à des problèmes psychiques et quand ça lui arrive, souvent la nuit, il pousse des cris. Une fois, il m’avait donné un coup de pilon au niveau de la tête et à l’épaule. C’est pour cela que son oncle l’a fait venir chez lui.’’ 

Pour le ministère public, ‘’l’homicide est commis volontairement, puni par les articles 280 à 284 et 287 du Code pénal. Selon le certificat de genre de mort, en assénant à Mamadou Sène 6 violents coups en visant un organe aussi vital que la tête, Babacar ne pouvait ignorer que l’acte était mortel. Comment il a fait pour ouvrir la porte ? Il répond : ‘Je l’ai fait doucement, parce que si j’entrais par effraction, il pouvait se réveiller.’ Il l’a exécuté froidement, en surprenant la victime dans son sommeil, pour lui fracasser la tête. C’est une personne particulièrement violente et il était conscient et lucide’’.

Pour le maître des poursuites, l’accusé ne souffre pas de problèmes psychiques. Par conséquent, il a demandé au tribunal de ‘’déclarer coupable Babacar Faye et de le condamner aux travaux forcés à perpétuité’’.

Il a été suivi par le tribunal qui a condamné le prévenu aux travaux forcés à perpétuité et cela, en dépit, de la plaidoirie de Me Serigne Diongue, son conseil, qui souhaitait que ‘’le tribunal fasse à son client une application bienveillante de la loi’’. 

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

 

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