Publié le 28 Jan 2020 - 17:29
BALANCE COMMERCIALE SENEGAL-MAROC

Plus de 22 millions de dollars de déficit

 

Selon le ministre du Commerce et des Pme, le Sénégal enregistre un déficit de 22 milliards de sa balance commerciale, dans ses échanges avec le Maroc, invité d’honneur de la 5ème édition de la Foire internationale de Kaolack (FIKA).

 

Les relations commerciales entre le Sénégal et le Maroc profitent plus au Royaume chérifien. Selon le ministre du Commerce et des Pme, Assome Aminata Diatta, le potentiel commercial entre le Sénégal et le Maroc demeure, largement en deçà de leurs possibilités. Elle annonce que le Sénégal n’est que le 88e fournisseur du Maroc, alors que celui-ci est son 19e client. Le déficit de la balance commerciale du Sénégal vis à vis de son partenaire marocain continue de se dégrader pour s’établir à plus de 22 millions de dollars en 2018, alors que le Maroc ne représente que moins de 2% des échanges extérieurs du Sénégal. 

‘’Je crois fermement que l’investissement marocain au Sénégal, comme il l’a toujours été jusqu’ici, sera, non seulement important pour la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent, dans sa deuxième phase, mais aussi un grand atout pour la conquête du marché continental’’, dit-elle. Le ministre de souligner que cette Fika offre une occasion au pays, au Saloum en particulier, de montrer ses atouts économiques, touristiques et culturels devant la communauté internationale réunie. De même, elle signale que le Sénégal et la région de Kaolack, en tant que zone carrefour sous-régionale, sont un passage obligé pour aller saisir ces ‘’innombrables’’ opportunités offertes par le continent.

Par ailleurs, le ministre du Commerce et des Pme Assome Aminata Diatta magnifie l’importance du thème choisi : ‘’Le Maroc, un hub régional stratégique du commerce mondial’’, qui a ses yeux, est un thème d’actualité. Parler de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) en cette journée dédiée au Maroc, à son avis, c’est tout d’abord parler du premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et de la cinquième puissance économique continentale. Et c’est aussi parler du défi stratégique et non moins pressant qui se trouve être la mise en œuvre toute prochaine de la Zone de libre échange continentale Africaine ( Zlecaf).

Défi stratégique

Plusieurs défis sont à relever selon Assome Diatta. De ce fait, souligne-t-elle, il est urgent et nécessaire pour la Cedeao, mais aussi pour chaque État membre, d’accélérer les programmes de mise à disposition des sources énergétiques, de modernisation des infrastructures logistiques et commerciales. L’accompagnement pour la mise à niveau des entreprises locales constituera un élément fondamental de la compétitivité régionale sur le nouveau marché continental.

Elle reste convaincue que malgré une expansion relative de son commerce, comparé à d’autres communautés sur le continent, les étapes vers un marché commun au sein de la Cedeao et basé sur des politiques communes de développement ( agricoles, industrielles, de services, d’investissements, de facilitation des échanges), devront être parachevées. Afin de permettre à chaque pays membre, de se spécialiser dans la production des biens et des services pour lesquels, il détient un avantage comparatif sur le continent et d’exploiter les économies d’échelle qui s’ouvriront. Ainsi constate-t-elle, le Sénégal cité, à côté de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, par le Fond monétaire international (Fmi) parmi les grands pôles commerciaux régionaux en émergence, devra, pour consolider son ouverture commerciale sur le continent, continuer de bénéficier de l’expérience de pays tels que le Maroc, pour mieux se positionner sur les chaînes de valeur continentales et mondiales.

Rapports économiques Sénégal-Maroc

L’ambassadeur du Royaume du Maroc au Sénégal, Taleb Barada a fait part que les deux pays ont toujours entretenu des liens interactifs. Depuis l’avènement du roi Moukhamed VI, la dimension économique occupe progressivement un espace plus dynamique dans les rapports Maroc-Sénégal. Au Maroc, l’évocation de la ville de Kaolack, dit l'ambassadeur, renvoie automatiquement aux liens spirituels et traditionnels noués entre le Maroc et de la grande famille religieuse Niassène de la tidjanya. Il note que l’accompagnement et l’encadrement du secteur privé au Maroc a pour objet de susciter une évolution vers le partenariat d’affaires susceptible de renforcer les investissements conjoints, particulièrement dans le cadre de la deuxième phase de Pse.

Il rappelle qu’un groupe d’impulsion économique a été institué en 2015 chargée de favoriser la multiplication des opérations de partenariat entre secteur privé et public des deux pays. Selon lui, la Fika constitue un cadre propice pour raffermir davantage le dynamisme de ce partenariat gagnant-gagnant existant entre le Maroc et le Sénégal. ‘’C’est dans cette perspective que l’agence Marocaine de développement des investissements et des exportations participe activement à cet événement qu’est la Fika, en conduisant un groupe d’opérateurs économiques importants représentants plusieurs secteurs d’activité pour explorer les opportunités d’investissements, de partenariat et de commerce à travers des rencontres b to b (business to business)’’, indique l'ambassadeur.

AIDA DIENE

 

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