Publié le 8 Nov 2019 - 08:47
BASKET MASCULIN - MAMADOU GUEYE ‘’PA BI’’, COACH AS DOUANES

‘’Nous allons à la Ligue de basket Africa pour découvrir’’

 

Satisfait du doublé réalisé par ses joueurs, le coach de l’As Douanes estime que son équipe ne doit pas se tromper d’objectif, à l’occasion la 1re édition de la Ligue de basket Africa prévue en 2020. Selon Mamadou Guèye ‘’Pa Bi’’, l’As Douanes ne doit pas nourrir des ambitions démesurées dans cette compétition. 

 

Vainqueur de la Coupe du Sénégal dimanche dernier, l’As Douanes réalise le doublé (coupe-championnat) cette saison. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est un un réel plaisir pour moi, mes joueurs, l’encadrement et les dirigeants du club. Ces derniers font tout pour mettre l’équipe dans de très bonnes conditions de performance. Ce que je peux dire, c’est que nous avons mérité le doublé, si nous faisons une analyse objective de notre parcours sur l’ensemble de la saison. L’As Douanes a été, cette saison, l’équipe la plus régulière du championnat.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans ce doublé ?

Ce qui a été déterminant, c’est notre engagement, notre travail, notre sérieux et notre professionnalisme. Nous avions eu l’objectif de conserver le titre de champion du Sénégal et de reconquérir la Coupe du Sénégal qu’on a perdue la saison passée devant le Saint-Louis basket club. Et cela devrait passer d’abord par un bon collectif soutenu par une entente chez les joueurs.  J’évite tout éventuel conflit ou différend entre mes joueurs. C’est possible qu’il y ait des désaccords entre moi et les joueurs, mais je ne veux pas qu’il en existe entre eux. Ça ne contribue pas à renforcer la solidité de l’équipe. J’ai beaucoup travaillé dans ce sens et les résultats ont suivi. Je pense que le plus important a été fait. Nous avons réussi notre objectif et c’est notre travail qui nous a permis d’arriver là où nous sommes aujourd’hui.

Vous avez battu le même adversaire, le Dakar université club, dans les deux finales : championnat et Coupe du Sénégal. Est-ce que ça a été facile ?

Rien n’est facile dans la vie, mais il suffit juste d’avoir des convictions, de travailler dur pour la réalisation de ses objectifs. Le succès en finale nécessite également une préparation des matches dans de bonnes conditions. Les finales nationales étaient totalement différentes. La finale du championnat a été beaucoup plus difficile, parce que mes joueurs croyaient qu’ils avaient remporté le trophée d’avance. Ils étaient trop suffisants et confortables, pensant qu’ils allaient gagner le titre quel que soit le comportement de leurs adversaires. Ceci a fait que Duc nous a posé beaucoup de problèmes jusqu’au troisième quart temps. C’est là que nous nous sommes réveillés avec notre vraie identité de jeu. Nous avons partagé le ballon. Nous nous sommes également battus sur toutes les possessions pour pouvoir arriver au bout de cette équipe du Dakar université club.

Avec le titre de champion du Sénégal, l’As Douanes va représenter le Sénégal à la 1re édition de Basket Africa League. Comment comptez-vous aborder cette compétition ?

On va le préparer sereinement tout en sachant qu’on ne doit pas se tromper d’objectif. Nous n’avons aucune expérience africaine. Cela fait plus de dix ans que l’As Douanes n’a pas pris part à une compétition continentale. Et pendant ce temps, les clubs maghrébins y étaient. Les Congolais, les Maliens et les clubs des pays de l’Afrique australes sont aussi réguliers dans les compétitions africaines. Donc, franchement, nous n’avons aucune expérience africaine. Nous irons là-bas certainement pour découvrir. Mais la première étape sera de se réunir autour d’une table pour voir ce qu’il y a lieu de faire dans l’immédiat. Nous allons réfléchir sur le plan des recrutements pour défendre dignement les couleurs du Sénégal.   

Vous avez évoqué le manque d’expérience de l’équipe douanière dans les compétitions africaines. Est-ce que cela ne constitue pas un obstacle pour vous ?     

C’est clair, c’est un obstacle de rester une décennie sans jouer une compétition africaine.  Nous ne savons pas, à la limite, ce qui se passe là-bas. Mais le plus important, c’est de bien se préparer en conséquence. Cela nous permettra d’avoir un bon niveau et d’être au courant de ce que nous trouverons là-bas. C’est sûr qu’il y aura des équipes très professionnelles, très sérieuses et trop fortes avec des joueurs très expérimentés. Maintenant, de notre côté, on va faire le maximum, en essayant de faire de très bons recrutements et de trouver les moyens pour pouvoir rivaliser avec ces équipes et voir ce que cela va donner.

Vous avez parlé de recrutement. Est-ce que vous avez repéré des basketteurs, dans le championnat, pour renforcer votre effectif ?

Effectivement, nous avons repéré des joueurs dans le championnat. En dehors de ça aussi, nous avons le droit d’appeler un binational et un international. Nous sommes actuellement en discussion pour voir s’il y a une possibilité de les faire venir pour qu’ils puissent défendre les couleurs de la Douane. Mais jusque-là rien n’est encore acquis.    

Trois finales interrompues en deux saisons par des scènes de violence. Quel commentaire faites-vous de ce phénomène devenu récurrent dans le basket ?       

Les scènes de violence existent depuis des années. Ça met les amateurs du basket à terre, parce que beaucoup de spectateurs n’ont plus envie de venir au stade pour suivre les matches. Il y a tellement d’insécurité parce que les gens redoutent toujours des finales interrompues par des jets de sachets d’eau. J’en profite pour inviter les supporters des clubs à cultiver davantage le fair-play, c’est-à-dire savoir perdre dans la dignité. Il faut qu’ils sachent que leurs équipes ne peuvent pas toujours gagner. Cette violence est liée à un manque de discipline de certains supporters.

Comment appréciez-vous le niveau du championnat local ?

A mon avis, il y a un très bon niveau, concernant le championnat de basket masculin, d’autant que les coachs travaillent dur pour mettre tous les joueurs dans de très bonnes conditions. Il y a toujours des joueurs du championnat sélectionnés en équipe nationale, même si le nombre n’est pas élevé parfois.   

PAR OUMAR BAYO BA

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