Publié le 21 May 2020 - 03:01
BIGUE BA MBODJ (Présidente de l’ANSFES)

‘’ Des  femmes ont dû accoucher dans le véhicule de transport’’ 

 

Pour éviter toute complication et même perte en vies humaines chez les femmes enceintes, la présidente de l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal plaide pour un service de transport uniquement dédié à ces dernières dans chaque commune.

 

Quelles difficultés liées à la pandémie rencontrent les femmes en état de grossesse à l’échelle nationale ?

La première difficulté, pour la femme enceinte, est de pouvoir aller faire ses consultations prénatales, parce qu’en plus du problème de transport, elles ont cette peur de contracter la maladie. Ce qui fait qu’elles ne fréquentent pas comme il se doit les structures de santé. C’est le principal problème, surtout quand on sait que les consultations prénatales constituent une stratégie qui permet de prévenir la mortalité maternelle et néonatale, en détectant assez tôt les facteurs de risques et les complications. La deuxième difficulté liée au couvre-feu est de rallier les structures de santé pour un accouchement. A chaque fois, la presse relaie des informations selon lesquelles des femmes ont dû être conduites à la maternité par les sapeurs-pompiers, par la gendarmerie ou la police, parce qu’il y a un problème de transport. Ces femmes n’arrivent pas à se déplacer. 
 
Ce sont donc ces deux problèmes qui sont liés à l’infection à Covid-19 qui est une infection assez récente. Donc, sur le plan scientifique, il nous faut prendre assez de recul pour dire, s’il y a des complications de la grossesse, qu’elles sont liées à la pandémie et connaitre exactement son impact sur l’évolution de la grossesse.  
 
Les forces de défense et de sécurité jouent un rôle important dans l’évacuation des femmes en travail.
 
Néanmoins, arrivent-elles toujours à temps ?
 
Je ne peux pas en juger. Toujours est-il que cela dépend de quand est-ce que la femme sort de chez elle pour aller à la maternité et quelle est distance entre sa maison et l’endroit où elle peut trouver des pompiers. En fait, parfois, ce sont des femmes qui habitent des zones tellement enclavées, qui sont très loin parfois de la route, c’est déjà assez difficile, en l’absence de véhicule personnel, de pouvoir rallier les structures de santé. Donc, ce n’est pas évident de dire si les pompiers arrivent à temps. Mais je peux dire qu’ils ont pu aider beaucoup de femmes à rallier les maternités, même s’il y a eu quelques cas de femmes qui ont dû accoucher dans le véhicule de transport, que ce soit celui des sapeurs-pompiers, de la police ou de la gendarmerie. 
 
Peut-on en avoir une estimation ?
 
On n’a pas encore de chiffres, parce que cela demande une collecte de données et il faut qu’elles soient remontées au niveau des districts, au niveau des régions médicales, avant d’arriver au ministère de la Santé. En conséquence, on n’a pas une vision assez holistique par rapport à tout ce qui se passe dans toutes les maternités, à part ce que la presse nous rapporte. Mais toujours est-il que même un seul cas est un cas de trop, si on veut vraiment continuer à avoir les indicateurs que nous avons en ce moment au Sénégal en termes de mortalité maternelle et néonatale. Si on veut l’améliorer ou ne serait-ce que le préserver, ce serait bien que toutes les femmes puissent accéder à un accouchement assisté par un personnel qualifié, quel que soit l’endroit où elles habitent.
 
Quel appel lancez-vous aux autorités et à ces femmes en état de grossesse ?
 
Ce que nous voulons, c’est qu’elles continuent d’aller dans les structures de santé, qu’elles continuent leurs consultations prénatales, car c’est dans leur intérêt. Il faut qu’elles puissent venir accoucher dans les maternités pour bénéficier d’une assistance qualifiée à l’accouchement, mais également qu’elles puissent revenir après l’accouchement pour faire leurs consultations post-natales, parce que nous ne voulons pas qu’après la Covid, la mortalité maternelle et néonatale puisse reprendre une courbe ascendante. 
 
En dehors de cela, ce que nous voulons, c’est que les maires puissent mettre à la disposition de ces femmes des véhicules ou les subventionner et partager le numéro de ce service de transport aux délégués de quartier, aux  ‘’badienou gokh’’, mais également aux maternités qui se trouvent dans leur zone de responsabilité. De ce fait, et chaque fois qu’une femme a besoin d’aller à la maternité, qu’elle puisse savoir à qui s’adresser et que rapidement on l’amène dans une structure de santé. 
 
EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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