Publié le 16 Jan 2015 - 23:09
CAN 2015 – GROUPE C

Bienvenue a Mongomo

 

La ville où vont évoluer les Lions, Mongomo, offre l’image d’une cité en pleine expansion où les habitants entendent profiter de la CAN.

 

C’est une ville qui semble sortir de terre. Au détour d’une route bordée par une forêt dense, Mongomo, colorée, apparaît, contrastant avec l’immense verdure qui l’entoure. Un peu plus tôt sur une dalle d’une vingtaine de mètres de diamètre, trônent fièrement en lettres immaculées, l’inscription : ‘’Bienvenidos a Mongomo’’ (bienvenue à Mongomo).

La ville est colorée aux tons de grandes bâtisses qui escortent le visiteur à l’entrée de la cité. ‘’C’est un gros village’’, avait déclaré le sélectionneur du Sénégal, Alain Giresse, après sa première visite. Mais la ville aux 60 000 âmes (en comptant toute l’agglomération) est bien plus que ça. Ville natale du premier président Francisco Macías Nguema et aussi de l'actuel chef d’Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang, Mongomo semble en plein développement. En attestent les nombreuses  routes neuves aux alentours, ses bâtiments à plusieurs étages en construction, son palais présidentiel, sa clinique privée, son terrain de golf, etc.

Mais à deux jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique, la ville où vont séjourner les Lions pour le premier tour en compagnie de l’Algérie, du Ghana et de l’Afrique du Sud n’est pas encore en mode CAN. ‘’Les équipes ne sont pas encore arrivées et le premier match ici ne se joue que lundi’’, explique Pedro, rencontré au marché de Mongomo et qui trouve donc cette situation normale. Pour autant, la population est prête à accueillir les supporters de toutes les équipes, ‘’parce que c’est la fête de l’Afrique’’, dit-il.

Pour Antonio, chauffeur de taxi, la CAN devrait permettre aux habitants de gagner plus d’argent. ‘’Ça va beaucoup bouger, confie celui qui a grandi à Mongomo. Les hôtels, les restaurants, les bars, les filles (grand sourire) vont s’en mettre plein les poches’’. 

Les étrangers également espèrent profiter des retombées de la compétition. En 2012 (Ndlr : la Guinée Equatoriale avaient co-organisée la CAN avec le Gabon), on ne parlait même pas de Mongomo, cette fois, nous sommes plus connus surtout avec des équipes comme le Sénégal, l’Algérie et le Ghana qui vont séjourner ici. C’est bon pour les affaires’’, se réjouit Moussa, jeune boutiquier malien installé au marché de Mongomo.

Son voisin, Ibrahima Diallo, Sénégalais, originaire de Médina Gounass (région de Kolda), estime que la CAN sera un bon moyen pour que les Equato-guinéens soient plus au contact des étrangers. ‘’Nous n’avons pas de problèmes avec la population, avoue le commerçant sénégalais, mais je trouve que les Guinéens sont un peu fermés. Cette CAN leur permettra de plus s’ouvrir et de plus apprendre des étrangers’’, espère Diallo qui ajoute que la plupart de ses amis supportent les Lions.

Ville dirigée par le cousin du président Obian, Santiago Eneme Ovono, Mongomo est aussi célèbre pour sa basilique, construite sur 2 000 hectares et qui aurait coûté plus de 9 milliards de francs.

Dans une cité habitée par 99% de catholiques, les Lions auront certainement besoin de leurs prières pour passer le premier tour.

Pape Saër Guèye (envoyé spécial à Mongomo)

 

Section: