Publié le 29 Jan 2020 - 03:13
CARTE NATIONALE DE PRESSE

Un autre pas de franchi

 

La Maison de la presse recevait, hier, la cérémonie officielle d’installation officielle des membres de la Commission de la carte nationale de presse et de validation. Le travail peut désormais commencer. L’établissement du règlement intérieur sera le prochain jalon à poser.

 

Les membres de la Commission de la carte nationale de presse et de validation des acquis de l’expérience sont officiellement installés par le ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop. Depuis 2007, aucune carte nationale n’était délivrée. Il n’est pas dit quand est-ce que les toutes nouvelles cartes seront délivrées, mais cela ne saurait tarder. Il y a encore quelques étapes à franchir avant.

‘’La prochaine étape sera de nous regrouper pour valider le règlement intérieur. Ceci nous permettra de travailler et de suivre la procédure éditée par le Code de la presse’’, a annoncé le président de ladite commission, Daouda Mine. Car leur travail est encadré par le Code de la presse qui a d’ailleurs donné naissance à ladite commission.

En effet, eu égard à de nombreuses difficultés notées dans la pratique journalistique, cette commission est mise en place. ‘’Le secteur de la presse est confronté à d’énormes difficultés ; des difficultés d’ordre économique, social et professionnel liées particulièrement à une absence de cadre juridique et réglementaire adapté. Cette situation a créé un grand flou dans le secteur. L’identité de l’organe de presse est devenue confuse, avec la multiplication des supports, particulièrement dans un contexte marqué par l’avènement du numérique. On ne sait plus qui est journaliste ou technicien des médias et qui ne l’est pas. N’importe qui pouvait se prévaloir de ces qualités et écrire dans les journaux ou tenir le micro dans les éditions d’information. Les contenus médiatiques continuent d’en souffrir’’, s’est désolé M. Diop. 

Cette nouvelle commission devra aider à résorber bien de ces écueils. En effet, selon Daouda Mine, ‘’la mise en place de cette commission participe à l’assainissement de la presse’’. Ainsi, la carte ne sera délivrée qu’aux journalistes qui répondent aux critères fixés par les dispositions du Code de la presse. Ces dernières sont rappelées par M. Mine d’ailleurs : ‘’Il faut sortir d’une école de formation ou avoir la Licence et une pratique journalistique de deux ans ou encore avoir une expérience de dix ans pour la validation des acquis. On nous a demandé d’appliquer ces dispositions et c’est ce que l’on va faire.’’

En outre, ‘’seuls les détenteurs de ce document peuvent désormais se prévaloir de la qualité de journaliste ou de technicien des médias et c’est important pour l’avenir du secteur’’, a dit le ministre de la Culture et de la Communication. Aussi, ‘’la nouvelle carte sera exigée pour prouver votre qualité de journaliste ou de technicien des médias, à l'occasion de l'établissement de tout acte administratif’’, a-t-il indiqué.  Mais également, ‘’elle sera demandée si le journaliste ou technicien veut bénéficier des dispositions prises par les autorités étatiques en faveur de la presse. 

Conformément au code, la carte professionnelle nationale donne à son titulaire un accès libre à tous les lieux et espaces d’événement ou de manifestation publique où il est censé effectuer son travail de journaliste ou de technicien’’, a expliqué Abdoulaye Diop. Le ‘’journaliste’’ qui n’aura pas ce sésame ‘’ne pourra pas bénéficier de ces avantages et il court le risque, en cas de dérive, de ne pas pouvoir profiter de la protection que la législation garantit aux professionnels de la presse’’, a-t-il précisé.

Par ailleurs, le ministre de la Culture et de la Communication a profité de cette cérémonie qu’accueillait hier la Maison de la presse, pour annoncer la tenue d’un atelier sur le financement des médias les 14 et 15 juillet prochain. Le Fonds d’appui et de développement de la presse pour le secteur privé, mais également le financement et la restructuration des médias publics y seront évoqués, dans le but d’assainir le secteur, de le renforcer et de l’adapter à l’évolution technologique. Cela, en droit ligne de la nouvelle loi qui énonce plusieurs instruments. Le Fonds d’appui et de développement de la presse s’inscrit dans ce cadre.

‘’Désormais, on parlera d’entreprise de presse, en lieu et place d’organe de presse. Ceci pour encourager la viabilité économique’’, a dit Abdoulaye Diop. 

BIGUE BOB

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