Publié le 24 Sep 2017 - 12:53
CASES DES TOUT-PETITS, RETARDS DE SALAIRES ET PROMESSES NON TENUES

Les animateurs polyvalents ruent dans les brancards

 

Les animateurs polyvalents des cases des tout-petits veulent recevoir les salaires derrière lesquels ils courent depuis 8 mois. Ils sont soutenus, dans leur combat, par des organisations de la société civile dont Y’en a marre et le Front anti-CFA.

 

Les animateurs polyvalents constituent une délégation nationale qui fait partie du corps professoral chargé de l’instruction pédagogique dans les cases des tout-petits. Ils disent être victimes de ‘’sournoiserie’’ de la part de l’Etat. ‘‘En effet, au début du projet de la Politique intégrée de la petite enfance au Sénégal (PIPE), nous nous sommes portés volontaires. Mais le contrat stipulait qu’après 2 ans de bénévolat, nous devrions bénéficier d’une formation qui sera sanctionnée par un diplôme. Mais ils nous ont berné, car nous avons eu à faire plus de 5 ans, avant de bénéficier de cette formation’’, se désole Saméli Diallo, Président du Collectif national des animateurs polyvalents.

Donc, ‘‘ce n’est qu’en 2015 que le recensement a fait état de 419 animateurs polyvalents devant suivre la formation sur le territoire national’’. Ainsi scindés en deux groupes de 200, le premier a pu allier la formation et les classes dans des conditions qu’ils disent difficiles, car n’ayant obtenu que 2 mois d’allocutions sur 8, pour un montant de 50 000 F CFA. A la fin de leur formation diplômante continue, le premier groupe a, par la suite, été surpris de ne pas avoir obtenu d’appointements mensuels, dans la mesure où ils devaient les recevoir conformément à la législation.

 ‘‘L’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits, le ministère de la Fonction publique et celui de l’Education n’ont eu de cesse de se renvoyer la patate chaude. Aucune de ces structures ne s’est clairement prononcée’’, s’offusque Fatou Kiné Wade, membre du collectif. Même pour la prise en compte des 219 animateurs polyvalents restants, il a fallu, dit-on, une lutte acharnée du collectif pour qu’ils puissent suivre leur formation qui est en cours.

Cependant, ces travailleurs peuvent compter sur les organisations de la société civile. Guy Marius Sagna du Front anti-CFA et Thiat du mouvement Y’en a marre ont apporté leur soutien aux animateurs polyvalents. ‘‘Les premiers droits sont économiques et sociaux. Donc, le combat de ces animateurs est le nôtre, dans la mesure où, au Sénégal, les politiques ont des fonds de 500 millions de francs CFA, alors que des citoyens lambda peinent à percevoir leur dû’’, a dénoncé Guy Marius Sagna. Selon qui, ‘‘aucune piste de manifestation n’est écartée. Nous irons jusqu’aux institutions étatiques, s’il le faut. Ni la primature ni la présidence ne sont écartées’’. Il demande à l’Etat de rétribuer ces travailleurs avant la Tamkharit.  

DIERY DIAGNE (STAGIAIRE)

 

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