Publié le 4 Sep 2020 - 21:11
CENTRE DE FORMATION DE POLICE JUDICIAIRE

La rentrée de la première promo attendue en janvier

 

Pour une riposte efficace face à la montée de l’insécurité sous toutes ses formes, l’Union européenne a offert à la gendarmerie nationale un Centre national de formation de police judiciaire (CNFPJ). La pose de la première pierre a eu lieu hier.

 

D’un coût de 170 mille euros, soit 112 millions F CFA, le Centre national de formation de police judiciaire (CNFPJ) est financé par l’Union européenne et pourra être inauguré dans quelques mois. La pose de la première pierre a eu lieu hier.

Selon le ministre des Forces armées qui prenait part à cette cérémonie, il va contribuer à renforcer l’expertise des personnels de la grande maréchaussée et leurs aptitudes à remplir de manière efficiente leurs missions de police judiciaire en matière de techniques d’investigations et de compétences scientifiques et techniques dans le cadre des enquêtes judiciaires.

D’après Me Sidiki Kaba, ‘’dimensionné pour dispenser une formation continue et spécialisée de haut niveau et de qualité aux hauts officiers et sous-officiers de la gendarmerie, ce centre a pour finalité de contribuer à prévenir et réduire les facteurs de déstabilisation, afin de préserver la sécurité et la paix dans le pays. Il constitue donc ‘’la manifestation concrète d’une approche intégrée et globale entre le Sénégal et ses partenaires de l’Union européenne, dans la lutte contre l’insécurité par des méthodes techniques respectueuses des Droits de l’homme et de la promotion de la preuve scientifique dans les procédures’’.

De plus, indique-t-il, ‘’ce centre, permettra assurément de relever le défi du renforcement de la qualification des officiers de police judiciaire de la gendarmerie nationale dont le rôle est fondamental dans le fonctionnement de la gendarmerie territoriale. Il assurera la formation des techniciens en identification criminelle, des procédures et techniciens du fichier et du rapprochement judiciaire. Il sera aussi un cadre approprié d’enseignement pour les enquêteurs en nouvelles technologies, les techniciens en laboratoire de biologie, les spécialistes en fraude documentaire et autres spécialités’’.

La gendarmerie a d’ailleurs déjà prévu d’adapter les programmes de formation à l’évolution de la délinquance et de la criminalité. Les derniers progrès technologiques et scientifiques en matière d’investigation seront intégrés dans les programmes d’enseignement théorique et pratique. A ce titre, le ministre a annoncé que la formation d’une promotion spéciale d’officiers de police judiciaire est programmée dès le début du mois de janvier prochain.

 ‘’Des drones et autres moyens roulants livrés très prochainement’’

Pour l’ambassadrice, cheffe de délégation de l’Union européenne au Sénégal, la police judiciaire constitue un maillon essentiel de la chaîne pénale. Son rôle est donc essentiel dans le combat contre tout type de trafic illicite, qu’il s’agisse de personnes, de drogues, de médicaments ou de tout autre bien. Et aussi face aux menaces transfrontalières qui se multiplient et aux grandes difficultés internes auxquelles sont confrontés certains voisins du Sénégal.

Selon Irène Mingasson, ‘’la construction de ce centre national répond à l’exigence de professionnalisme et de mise à disposition de formateurs d’excellence et de personnels de haut niveau pour qu’ils puissent prendre part efficacement à cette lutte’’. Et ‘’afin d’être le plus pertinent possible dans notre appui, nos programmes dans le domaine de la sécurité ont été très rapidement réaménagés, pour soutenir les forces de sécurité, par la fourniture de matériel de protection et de formations adéquates. Il s’agissait également, pour nous, de réorienter notre programme afin qu’il puisse s’adapter au contexte régional et aux nouvelles exigences internes, notamment en permettant de renforcer l’aspect surveillance des frontières à travers l’achat de nouveaux équipements, comme des drones et d’autres moyens roulants. Ceux-ci seront livrés très prochainement’’, a dit Mme Mingasson.

Elle affirme que l’UE est fière de financer la construction de ce centre, dans le cadre de son programme de sécurité intérieure, le programme de coopération pour la sécurité intérieure entre le Sénégal et l’UE (Sensec-UE) qui résulte d’une collaboration très étroite entre le Sénégal, l’UE, l’Espagne et la France. Ce programme mis en place depuis 3 ans par deux agences techniques de la France et de l’Espagne ainsi que l’Organisation mondiale des migrations, poursuit-elle, illustre le caractère solidaire, efficace et coordonné de l’approche de l’UE et de ses Etats membres, qui combine expertise et soutien financier de l’ordre de 100 milliards, auquel s’ajoutent tous les appuis majeurs de ses Etats membres.

CHEIKH THIAM

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