Moustapha Ndiaye risque la perpétuité

La session de la chambre criminelle de Tambacounda s’est ouverte ce mercredi 24 juin 2020. Au menu de ce premier jour, l'affaire du Parti de l'unité et de rassemblement (Pur) qui a vu le meurtre du jeune Ibrahima Diop, lors de la dernière campagne électorale.
C'est dans une ambiance très calme que s'est déroulée ce premier procès de la session de la chambre criminelle de Tambacounda. Un calme dû, en grande partie, à la présence d'un important dispositif de sécurité. Dès les coups de 8 h, le tribunal de grande instance était déjà quadrillé par la gendarmerie et la police. Rien n'a été négligé pour ce procès qui a une très forte connotation politique. Les personnes venues assister à l'audience ont été minutieusement contrôlées par les forces de l'ordre et de sécurité.
Le juge a ouvert les débats à 10 h. Devant la barre des accusés, témoins et partie civile se sont succédé, toute la journée, puisqu’il a fallu 10 tours d'horloge pour écouter tout ce monde, afin de clarifier les faits et élucider les circonstances du meurtre du jeune Ibrahima Diop et le sort à réserver aux 13 accusés qui se sont présentés devant la barre. Parmi eux, deux sont poursuivis pour ledit meurtre : il s'agit de Moustapha Ndiaye et Ousmane Sidibé. Les 11 autres sont accusés de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de 45 jours. Tous sont également poursuivis pour détention illégale d'arme blanche.
Le procureur, dans son réquisitoire, a requis la perpétuité pour Moustapha Ndiaye, qu'il considère comme le coupable du meurtre. Selon lui, tout porte à croire que c'est lui le bourreau de Diop.
En effet, dans un premier temps, ce dernier s'est confié à ses amis dont Ousmane Sidibé, pour lui dire qu'il a poignardé quelqu'un sans dire qui. Ensuite, on a retrouvé par-devers lui un couteau taché de sang et sur son boubou aussi, on pouvait apercevoir des particules de sang. Enfin, Moustapha Ndiaye n'a pas été constant dans ses déclarations ; tantôt il dit qu'il n'a jamais été sur lieux, tantôt il dit qu'il y était, mais qu'il est resté dans la voiture.
Pour les autres accusés, le procureur Traoré a requis pour eux 2 ans et 6 mois et une amende de 200 000 F CFA et 2 mois pour la détention illégale d'arme blanche.
Maître Kayo Sy, avocat du prévenu Moustapha Ndiaye, a lui demandé tout simplement le relaxe de son client dans son réquisitoire. Selon lui, durant tout le procès, aucune preuve n'a été apportée pour prouver la culpabilité de son client. C'est ainsi qu'il s'est évertué à démonter les différents témoignages des témoins à charge de Ndiaye. Pour Me Sy, son client a juste était malchanceux et naïf. Le seul témoignage que l’avocat reconnaît valable, parce qu’objectif à ses yeux, est celui de Karamokho. Ce dernier, à la barre, a dit avoir vu 3 à 4 personnes s'acharner sur la victime. Alors que, selon le rapport médical, un seul coup a été fatal à la victime. Maître Sy de poser la question de savoir : qui a asséné ce coup fatal ?
Concernant la confession de son client, Me Sy a rappelé que deux personnes ont été poignardées : Ibrahima Diop, qui a succombé à ses blessures, et Kébé, qui est encore vivant. Donc, qui son client aurait poignardé, si on se réfère à sa confession ?
Lors du procès, la partie civile a été représentée par la maman de feu Ibrahima Diop. La mère, qui n'a fini encore fini de pleurer la perte de son enfant, a juste demandé que justice soit faite. Et que le meurtrier de son fils soit mis hors d'état de nuire.
Après avoir écouté toutes les parties prenantes, le juge du tribunal de grande instance statuant en matière criminelle, a décidé de renvoyer la délibération de cette affaire au 2 juillet 2020.
Aujourd'hui, la deuxième affaire inscrite au rôle d'audience est relative la mort du commandant de brigade de Koumpentoum, feu Tamsir Sané, tué en juillet 2019, lors d'une intervention, par un coup de feu des malfaiteurs qui cambriolaient le bureau de Poste de Koumpentoum.
Boubacar Camara (tamba)