Publié le 7 Feb 2020 - 23:08
CHANGEMENT DE PÉRIODICTÉ DE LA CAN

Des journalistes africains plutôt sceptiques

 

Des journalistes africains priés de décliner leur position sur la proposition du président de la Fifa de faire passer la Can de deux à quatre ans, ont pour la plupart rejeté cette idée, préconisant le statut quo pour que l’Afrique puisse combler le gap le séparant des autres continents dans ce domaine.

 

Le journaliste guinéen Séga Diallo a appelé "les dirigeants africains à ne pas être de simples spectateurs". "Ils doivent prendre position et je pense que ce serait une grosse erreur de passer à quatre ans pour la Can", a-t-il dit. Pour Momodo Bah de la Gambie, "la Can tous les deux ans, doit continuer dans la mesure où elle permet aux équipes africaines d’être plus compétitives". L’Ivoirien Ouattara Gaoussou est du même avis, estimant que "la Can est une compétition qui permet de doter nos pays d’infrastructures de qualité à tous les niveaux". Dans les pays africains, "on ne doit pas oublier le côté fédérateur du football", a-t-il fait observer.

Le Tanzanien Evance Mhando ne dit pas autre chose, en appelant la Fifa et son président à aider à améliorer la Coupe d’Afrique des nations mais pas du point de vue de sa périodicité. "Je ne vois pas l’intérêt de passer à quatre ans", dit-il, avant de s’interroger : "Pourquoi Gianni Infantino ne demande pas à l’UEFA de changer la périodicité de sa compétition phare, l’Euro ?" Le Kényan Collins Okenyo, ancien expert média de la Confédération africaine de football, abonde dans le même sens. "Nous ne pouvons pas nous permettre de faire du suivisme par rapport à ce qui se passe en Europe", déclare-t-il, même s’il reconnaît que le football africain et ses dirigeants se doivent d’être plus agressifs sur le plan marketing pour avoir de la valeur ajoutée. Le Kenyan applaudit toutefois les autres propositions du président de la Fifa, qui envisage de lancer un groupe d’une vingtaine d’arbitres professionnels totalement pris en charge et la construction de stades aux normes internationales.

Hughes Zinsou Zounon, journaliste à la télévision publique béninoise, se dit pour le moins "sceptique" quant aux propositions du président Gianni Infantino. "On verra si le congrès ou l’assemblée générale ordinaire de la CAF entérinera les différentes propositions, et surtout la CAN tous les 4 ans", a-t-il ajouté.

 A contre-courant des journalistes précédemment cités, le Togolais Steven Lavon estime lui que le projet de Gianni Infantino "est prenable". "A condition, bien sûr, de trouver les moyens pour combler le déficit économique créé’’ par le changement de la périodicité de la Can, a indiqué Lavon, qui ne voit toutefois pas cette proposition s’imposer avant les trois prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des nations. Selon lui, étant entendu que quasiment "chaque confédération tient sa compétition phare tous les quatre’’ ans, le continent africain aussi doit se conformer à ce format, "qu’on le veuille ou pas".

L’Ivoirien Fernand Dedeh n’est pas loin de penser la même chose que son confrère togolais, lui qui note que "la Caf s’est installée dans le confort d’une Can périodique à deux ans, et n’a jamais réfléchi véritablement à l’évolution des choses du football". "Gianni Infantino a secoué le cocotier. Aux dirigeants africains de prendre la mesure de leurs responsabilités", a-t-il préconisé, estimant que la Can "est devenue un tournoi de l’UEFA qui est juste tropicalisé". "Tous les joueurs ou presque viennent de l’Europe. Les clubs employeurs protestent régulièrement, les compétitions africaines valorisant les joueurs des championnats nationaux ne sont pas rentables", a-t-il commenté.

APS

 

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