Le taux de croissance est de loin supérieur à 6,4%, de l’avis du Dg du Port autonome de Dakar. Selon Cheikh Kanté, dans le calcul de ce taux, il faut prendre en compte l’apport du secteur informel qui joue un rôle important dans l’économie.

Le Directeur général du Port autonome de Dakar s’est rendu hier au siège de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS/JAPPO) pour une visite de travail. Il a profité de l’occasion pour se prononcer sur le taux croissance et le débat qu’il suscite. Cheikh Kanté estime que les 6,4% dont on parle sont en deçà de la performance réelle du pays. Il s’en explique : ‘’On ne peut pas calculer un tel taux et négliger le secteur informel qui représente plus de 60% de la valeur du PIB national. Celui qui agit de la sorte va laisser en rade une partie importante. Si on avait pris en compte ce secteur, on allait avoir 3 ou 4 points de plus. Pour la première fois, nous avons un budget de 3 022 milliards et plus de 58% de ce budget, on l’a ici dans le pays’’.

Selon lui, par le passé, les gouvernements allaient chercher plus de 78% de leur budget à l’extérieur. ‘’Je sais qu’avec l’aide du secteur informel, nous pourrons atteindre, et sous peu, un taux de 90%.  Quand on prenait le pouvoir, il y avait un taux de croissance de 1,7%, 2,8% pour le taux de croissance de la population, une inflation de 3,4%, un déficit public de 6,7%, 150 milliards comme dette intérieure due aux entreprises. En trois ans, face au processus commutatif, on a un taux de croissance de 6,4%, un taux d’inflation de 1%. La dette intérieure est estimée à moins de 50 milliards’’, a énuméré Cheikh Kanté.

S’adressant aux représentants de l’UNACOIS, Cheikh Kanté de dire : ‘’Je suis sûr qu’avec vous, la balance commerciale du pays sera excédentaire. Et pour y arriver, il faut qu’on fasse tout pour exporter les produits. Et nous allons partir avec une délégation de l’UNACOIS dans certaines villes occidentales. Des avancées ont été faites dans ce secteur, au sein de l’administration, pour une facilitation de l’exportation de certains produits. La seule chose que nous exigeons, c’est que ce soit des produits de qualité. Les membres de l’UNACOIS de Ziguinchor doivent savoir que le temps où on voyait des fruits se détériorer est révolu. Déjà, il y a deux bateaux qui font la liaison. Il y aura bientôt un troisième qui est en chemin.’’

Le Dr Kanté est convaincu que tous les produits qui périssaient en Basse Casamance devraient être désormais ramassés pour les exporter dans le monde. ‘’Une journée du Sénégal est prévue dans plusieurs pays occidentaux et je pense que l’UNACOIS pourrait être le fer de lance de ce projet, car le secteur informel joue un rôle important dans le secteur économique du pays’’. En écho aux propos du Dg du Port, le président de l’UNACOIS Idy Thiam a demandé  la mise sur pied d’une commission de suivi dans le but de faciliter les contacts entre les deux entités et  d’atteindre ensemble les résultats visés. 

CHEIKH THIAM