Les ménages ont du mal à supporter la tendance haussière des loyers dans la capitale. C'est pourquoi ils réclament une baisse de 35% sur les prix mensuels, d'après une étude monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie.

 

Une baisse de 35% sur les prix du loyer à Dakar. C’est le vœu des locataires de la capitale, toutes catégories confondues. C'est l'un des résultats d’une étude monographique sur les services immobiliers du logement à Dakar réalisée auprès de six cibles. Celles-ci sont : locataires, promoteurs immobiliers, propriétaires, agences immobilières, courtiers et institutions financières intervenant dans le secteur. “Les locataires estiment que les loyers devraient être revus à la baisse de près de 35% pour promouvoir l’accès à un logement convenable pour toutes les franges de la population. Cette opinion, qui est uniformément partagée, n’émane pas seulement des plus démunis, mais de tous les locataires, quel que soit le standing des quartiers et le département“, révèle ladite étude dont l’atelier de restitution des résultats s’est tenu hier sous l'égide de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

 

Menée dans les départements de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque, l'étude montre que “50,9% des chefs de ménage sont des locataires et 42,4% des propriétaires“. Ce qui a surtout favorisé “l’envolée du niveau du loyer à Dakar“, qui a connu une hausse de “115,8% entre 1994 et 1999, puis de 38,6% entre 2000 et 2009“. “En moyenne, les Dakarois consacrent 24,9% de leur revenu mensuel au paiement du loyer. Cette charge pèse davantage pour les ménages les plus pauvres qui consacrent plus de 34% de leurs revenus au paiement du loyer, contre 22,4% pour les ménages les plus riches“, fait ressortir l’étude.

 

Les locataires occupent plus des chambres

 

L’enquête de l'Ansd révèle d’autres aspects liés à la location dans la région de Dakar. Ainsi, le loyer y est deux fois plus élevé que partout ailleurs dans la région, suivie dans l'ordre de Guédiawaye, Pikine et Rufisque. “Plus on s’éloigne de Dakar, plus les loyers diminuent“, soutient, la coordonnatrice de l’étude, Astou Dakono Ndiaye. Selon les tendances ressorties, 68% des locataires occupent des chambres en raison de la cherté, 22,8% louent des studios et seul 7,6% des locataires occupent des maisons basses, alors que dans les bas standings, le prix minimum pour louer un studio est de 48 000 F Cfa.

 

“Malgré la cherté des loyers, Dakar regroupe 67,3% des loyers, suivie de Pikine (29,3%), Guédiawaye (6,9%) et Rufisque (2,5%)“, poursuit l'experte de l'Ansd. Expliquant la cherté du loyer à Dakar, les propriétaires immobiliers l'imputent aux coûts de constructions et aux coûts de terrains très élevés. Mais aux yeux des locataires, les abus relèvent des propriétaires et des courtiers. Pour faire face à ce phénomène, l’Ansd fait quatre recommandations majeures aux autorités : “désengorger Dakar“, “mettre en place des lois plus appropriées“, “renforcer le dispositif de suivi des prix“ et “redynamiser la politique d’habitat social de l’Etat pour la promotion des logements sociaux“.

 

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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