Après avoir investi Macky Sall comme son candidat à l’élection présidentielle de 2019, le Parti socialiste se penche sur son avenir. D’ores et déjà, les verts commencent à réfléchir sur comment entrevoir l’après-Macky Sall.

‘’Le Parti socialiste a commencé, à partir d’aujourd’hui, à réfléchir sur : que faire ensemble après 2019 dans Benno Bokk Yaakaar, avec toutes les autres sensibilités, après la réélection du président Macky Sall ? Allons-nous nous entendre avec tous les autres partis de notre coalition pour constituer un grand parti politique, dans le cadre d’une nouvelle majorité ?  Après avoir réélu Macky Sall pour un deuxième et dernier mandat, n’avons-nous pas le droit de réfléchir maintenant sur comment envisager l’action politique ? Que faire ? Comment le faire ? Et avec qui ?’’. A travers cette série de questions, le porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, renseigne que les socialistes réfléchissent sur l’avenir, notamment l’après-Macky. Car le Ps veut anticiper pour mieux se positionner.

En effet, le Secrétariat exécutif et le Bureau politique du Parti socialiste ont été convoqués, ce week-end, pour une séance de restitution de la décision ‘’consensuelle’’ de faire de Macky Sall le candidat du parti pour la présidentielle de février 2019. Les deux instances ont approuvé la décision. Puisque, poursuit le porte-parole des verts, le Parti socialiste se dit également comptable et assume l’action du gouvernement, ses réussites et échecs, de 2012 à nos jours. ‘’Tout ce que le gouvernement de la République a fait, de 2012 à maintenant, porte notre entière responsabilité. Nous l’assumons et nous nous en réclamons, tout en exprimant notre fierté, pour nous socialistes, à faire ce qu’on a pu faire tant pour les bourses de sécurité familiale, la Cmu, le Pudc, le Puma, Promoville, la nouvelle ville de Diamniadio, la lutte contre les délestages, la volonté résolue que nous avons pour faire disparaître les problèmes d’eau, les efforts dans le système éducatif, etc.’’, a-t-il énuméré.

Mieux, pour avoir été dans une même coalition pendant 6 ans et ayant résisté à toutes les occasions d’implosion, ‘’nous avons un accord politique et programmatique avec Benno Bokk Yaakaar. Nous avons une volonté unanimement annoncée de mener ensemble la campagne, de porter ensemble le candidat Macky Sall pour gagner ensemble et travailler ensemble pour le Sénégal. Est-ce que pour des gens lucides, responsables et qui respectent les Sénégalais, il est envisageable un autre choix ?’’, s’est-il demandé.

‘’Une conquête se fait soit partiellement, soit intégralement’’

Toujours pour justifier cette décision de la direction du parti d’investir Macky Sall comme son candidat à l’élection présidentielle de 2019, le maire de Kaffrine rappelle : ‘’A la veille des législatives, nous avions envoyé un questionnaire à nos militants. Les réponses à certaines questions engageaient la direction du parti à cheminer avec Benno Bokk Yaakaar jusqu’en 2022.’’

A l’endroit des détracteurs de la direction du Ps et de son secrétaire général, le parlementaire invite à revisiter l’histoire de leur formation politique. ‘’Souvenez-vous, même avant de perdre le pouvoir, le Parti socialiste est plusieurs fois allé à des élections sous la bannière d’une coalition. Abdou Diouf avait souvent été investi par plusieurs partis. Le Parti socialiste, comme tous les autres partis, ont la même dignité. Si un parti a l’humilité et le sens élevé des responsabilités d’investir le candidat d’un autre parti, la seule conséquence qui doit en découler, c’est le respect mutuel et la solidarité. Avant 2000 et jusqu’à maintenant, nous l’avons vécu : du Cpc à Benno Bokk Yaakaar, en passant par la Cpa et Benno Siggil Senegaal. Est-ce que le Ps n’a pas eu des candidats ?‘’, s’interroge encore le député de la 13e législature.

A ceux qui disent que le Parti socialiste a vendu son âme au diable, le maire de Kaffrine répond : ‘’Je répète le souhait de tout le monde, du plus humble au plus jeune jusqu’au plus expérimenté et âgé du Ps : la vocation du Ps de conquérir le pouvoir est plus que jamais présente et brûlante chez nous. Mais une conquête se fait soit partiellement, soit intégralement. Si vous voulez aller au pouvoir, c’est comme si vous voulez monter sur un immeuble. Ou bien vous y allez en prenant les escaliers ou bien vous empruntez l’ascenseur. Nous, nous avons choisi d’être réalistes’’, déclare-t-il.

MAMADOU YAYA BALDE