Publié le 12 Feb 2021 - 21:06
CITÉ KEUR GORGUI

Journée tendue chez Ousmane Sonko

 

Hier, les membres du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine ont vu leur première délégation refoulée. La clameur populaire et des ordres venus d’en-haut ont permis de désamorcer une situation tendue. Guy Marius Sagna et ses camarades dénoncent une ‘’provocation antidémocratique’’ et demandent au peuple sénégalais de rester mobilisé pour défendre l’Etat de droit.

 

Visiblement, certains Sénégalais ne sont pas les bienvenus chez le leader du Pastef. Hier, la première délégation du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp) a dû rebrousser chemin. Sur place, les agents de la police ont déclaré avoir reçu des ordres très clairs.  Au-delà de cette interdiction, les membres du Frapp digèrent mal les propos du chef des opérations (commandant Sarr) : ‘’Vous, vous n’entrerez pas ici aujourd’hui.’’ Une discrimination à leur égard qu’ils ne comprennent pas. L’homme se serait rendu sur les lieux expressément pour barrer la route aux activistes. ‘’Au nom de quoi l’Etat du Sénégal devrait choisir ceux que le président Ousmane Sonko doit rencontrer ou pas ?’’, s’insurge Guy Marius Sagna qui, dans l’après-midi, a pu finalement rencontrer le député. 

‘’Pourquoi les membres du Frapp, poursuit-il, des citoyens sénégalais n’ont pas le droit de rencontrer Ousmane Sonko comme les autres ? Cela s’apparente à des provocations antidémocratiques. Le président Macky Sall veut procéder à une fascisation du Sénégal. Il développe une tendance à instaurer une dictature dans ce pays. Cela est tout simplement scandaleux’’. Pour ce dernier, l’heure est à la mobilisation pour faire cesser les violations de droits, surtout que le mis en cause n’a ni été jugé encore moins condamné. 

‘’Il ne faut jamais banaliser les violations de droits. C’est le Sénégal qui est en danger, pas Ousmane Sonko. Nous avons affaire à un président qui démolit illégalement les habitations de ses concitoyens. Nous avons affaire à un président qui ne dit rien quand on licencie des travailleurs sénégalais, qui reste sourd alors qu’on vole et qu’on spolie les terres des citoyens sénégalais. Ce qui se passe aujourd’hui est un complot national et international avec la main de l’impérialiste français pour empêcher que notre pays bascule dans le camp des patriotes. Faisons pour le Sénégal et pour Ousmane Sonko ce que nous n’avons pas pu faire pour sauver Mamadou Dia’’, insiste-t-il.

Le Frapp appelle tous les 45 départements du Sénégal à la résistance, car tout homme politique sénégalais qui menace le système est en sursis. Les Sénégalais sont donc invités à se concentrer sur les véritables enjeux du moment tels que le franc CFA au lieu de se laisser emporter par des débats puérils imposés par le régime pour détourner l’attention.

A en croire la délégation, c’est un Ousmane Sonko ‘’solide, fort, combatif et prêt à tout donner pour le Sénégal’’ qui les a reçus.

Par ailleurs, Guy Marius Sagna affirme ne rien n’attendre de l’Assemblée nationale, en ce qui concerne l’immunité parlementaire, puisqu’aujourd’hui, elle n’existe que de nom. Tous ses pouvoirs étant entre les mains de l’Exécutif. ‘’Nous sommes venus exprimer toute notre solidarité au président Ousmane Sonko, pour lui dire que nous avons conscience que ce qui est en jeu, aujourd’hui, ce n’est pas la personne d’Ousmane Sonko.

Le président Macky Sall a assassiné politiquement Karim Wade et Khalifa Sall ; il a arrêté Adama Gaye, Boubacar Sèye, Guy Marius Sagna, Karim Xrum Xax. C’est tout simplement scandaleux. Le président a consulté les sondages et ces sondages lui disent que le cinquième président du Sénégal, ce sera Ousmane Sonko et c’est ce qui l’empêche de dormir. Macky Sall veut assassiner politiquement tous ses adversaires. Nous n’avons pas pu l’en empêcher avec Karim Wade et Khalifa Sall. Tout le peuple sénégalais doit se mobiliser, parce que si nous lui permettons de faire ce qu’il veut, même les enseignants n’auront plus de droits. Il aura transformé le Sénégal en royaume’’, martèle G. M. Sagna.

La cité Keur Gorgui, précisément les différentes ruelles menant au domicile du leader du Pastef, demeure sous haute surveillance. 

EMMANAUELLA MARAME FAYE

Section: