Publié le 20 May 2020 - 17:34
CITES DANS UN TRAFIC DE FAUX BILLETS DE BANQUE

Meurtris, Pape Diop et Farba Senghor menacent de porter plainte

 

Dignitaires de l’ancien régime du président Abdoulaye Wade, les deux ex-compagnons au PDS nient toute implication dans une activité illégale. 

 

Les anciens responsables du régime de l’ex-président de la République Abdoulaye Wade, cités par un des suspects dans l’enquête préliminaire sur la saisie de près de 2 milliards d’euros de faux billets par la brigade de recherches, apportent leurs démentis. Pape Diop, dans un communiqué rendu public hier, dit être ‘’à la fois surpris, meurtri et profondément choqué par le fait que (s) on nom ait pu être mêlé à cette affaire qu’ (il) eut à découvrir en même temps que tout le monde dans la presse de ce matin (mardi, NDLR)’’. Le président de la Convergence libérale et démocratique/Bokk Gis Gis trouve même très léger le prétexte invoqué pour associer son nom à ces malfaiteurs présumés.

‘’Il semblerait, en effet, justifie-t-il, que c'est l'un des mis en cause qui aurait dit simplement un jour à l'un de ses acolytes que les billets à laver m'appartiendraient ainsi qu'à Farba Senghor. Je tiens à préciser que ma réputation et mon honorabilité ne peuvent être ternies par une déclaration aussi fantaisiste faite en désespoir de cause par un prévenu durant son audition par les enquêteurs’’.

Six personnes ont été arrêtées le 14 mai dernier en flagrant délit de possession de trois paquets contenant respectivement un milliard d’euros, neuf cents millions d’euros et cinquante millions d’euros en billets noirs, après une opération des gendarmes de la brigade de recherches de Faidherbe, entre Yoff et la Zac de Mbao. Cuisiné par les enquêteurs, un des mis en cause avait cité les noms de deux figures politiques de l’ancien régime au pouvoir entre 2000 et 2012.

Surpris d’avoir eu échos qu’il ferait partie des politiciens évoqués, l'ancien président de l'Assemblée nationale se réserve le droit d'engager une action en justice pour laver totalement son honneur. Cependant, il se dit prêt à coopérer avec les enquêteurs, si le besoin s’en faisait sentir : ‘’Je me tiens personnellement à la disposition de la section de recherches de la gendarmerie qui pourra, le cas échéant, m'entendre pour voir si j'ai pu avoir un lien quelconque avec cette bande de malfaiteurs.’’ 

C’est de la même indignation dont fait montre son ancien collègue et militant au Parti démocratique sénégalais (PDS) Farba Senghor. Car ‘’je ne suis pas de ce genre’’, assure l’ancien ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire. ‘’Je suis étranger à tout cela. Je ne connais aucune personne parmi les mis en cause dans cette affaire. Je n’ai été contacté ni par la gendarmerie ni par la police’’. Pour en avoir le cœur net, il propose aux enquêteurs de retracer ses appels téléphoniques. Un procédé utilisé par les gendarmes pour mettre hors d’état de nuire leurs suspects. 

Seulement, Farba Senghor ne peut s’empêcher de voir dans cette histoire des coups d’adversaires politiques pour attenter à son honorabilité. ‘’Je n’ai jamais été mêlé à des affaires de corruption, détournement ou de mauvaise gestion. Ces accusations sont une pure invention tendant à jeter le discrédit sur ma personne, pour des raisons que j’ignore. Peut-être que mes interventions médiatiques jugées le plus souvent très pertinentes dérangent ?’’, se questionne-t-il. 
 
Loin d’adouber son ex-frère de parti, Farba Senghor assure n’avoir plus revu Pape Diop depuis le décès de son ex-chef de cabinet. Lui aussi se réserve le droit de porter plainte pour éclaircir les circonstances de l’apparition de son nom dans cette affaire.
 
Lamine Diouf

 

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