Publié le 19 Mar 2020 - 20:27
COINCÉS EN MAURITANIE DEPUIS 5 JOURS

19 émigrés supplient l’Etat de leur venir en aide

 

Dix-neuf Sénégalais dont 3 femmes avaient quitté l’Espagne, jeudi dernier, pour rallier le Sénégal. Après avoir réussi à traverser le Maroc, leur convoi a été stoppé en Mauritanie. Ils demandent le soutien de l’État pour les sortir de cette mauvaise passe, vu qu’il y a des malades parmi eux.

 

‘’On a quitté l’Espagne, le jeudi soir. On a traversé le Maroc sans problème, mais c’est au niveau de la Mauritanie que nous avons eu tous les soucis du monde. Nous en sommes à notre quatrième jour, ici. Nous sommes dans des conditions difficiles marquées par un manque d’eau et un problème d’insécurité. Nous souffrons et, depuis lors, rien n’a bougé’’.  Ce cri du cœur est de notre compatriote Mor Niang, le porte-parole des 19 Sénégalais dont 3 femmes qui sont coincés en Mauritanie, depuis le week-end dernier. Il renseigne qu’ils ont eu un échange avec l’ambassadeur sénégalais, mais leur situation ne s’est toujours pas décantée.

Pendant ce temps, poursuit-il, les autres nationalités avec qui ils étaient sont toutes rentrées chez elles, car leurs gouvernements sont venus à leur rescousse. ‘’Seuls nous les Sénégalais sommes là. Nous n’avons même pas la possibilité d’acheter à manger. Nous demandons de l’aide auprès de l’Etat. Nous lui conjurons de le faire. Il y a, parmi nous, des diabétiques, des cardiaques, des gens qui souffrent de tension. Nous souffrons. Nous avons en face de nous des Mauritaniens qui sont sans cœur. Ils ne nous écoutent même pas. Un représentant du consul est venu nous rendre visite, à deux reprises, avec des sachets d’eau, du pain et des pots de sardines. Mais cela ne peut pas nous permettre de tenir’’, lance M. Niang inquiet.

Hier dans la matinée, poursuit-il, les Mauritaniens sont allés les sommer de quitter le lieu où ils étaient. ‘’Nous sommes en ce moment dans un endroit où il ne fait pas bon de vivre. Seuls des débris de voitures, des décharges publiques nous entourent. Pourtant, quand nous traversions le Maroc, nous avions été contrôlés à deux reprises. Nous étions sains, aucune trace de la maladie de coronavirus. Une fois à l’entrée de la Mauritanie aussi, cela a été la même chose. Nous nous portons très bien, mais n’empêche, on nous chasse comme des malpropres, depuis hier’’, déclare Mor Niang d’une voix où se dispute colère, inquiétude et amertume.

En effet, pour lutter contre le coronavirus, la république de Mauritanie, qui a enregistré son premier cas, le 9 mars dernier, a pris des mesures dont la fermeture des points d’accès de ce pays.

Nous n’avons pas réussi à joindre les services du ministère des Affaires étrangères.

CHEIKH THIAM

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